lean on me (isaac/gale)

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isaac/gale

Sometimes in our lives we all have pain
We all have sorrow
But if we are wise
We know that there's always tomorrow (x)

Appuyée contre la jolie clôture en bois qui entoure la petite maison, elle laisse Carson gambader en attendant qu'il sorte. Quelques semaines à peine après son arrivée sur l'île, elle a retenu les heures auxquelles il a lui aussi l'habitude de sortir son chien et s'arrange pour avoir les mêmes. Elle ne connait pas grand chose de lui, si ce n'est qu'il tient le pub là-bas sur le port - elle n'y a pas encore mis les pieds, malgré l'invitation du propriétaire des lieux - mais elle aime sa compagnie. Le plus souvent, ils marchent simplement en silence l'un à côté de l'autre alors que les chiens courent devant. Mais de plus en plus, jour après jour, les langues se délient et elle découvre progressivement celui qui se cache derrière cette carrure imposante - et rassurante. Elle ne connaît pas ses secrets mais elle devine pourtant à son regard déterminé, soucieux parfois, que la vie n'a pas toujours été tendre avec lui. Elle ne lui pose pas de questions indiscrètes mais elle étudie chacune de ses réponses pour des indices. Gale ne lui en a pas dit beaucoup plus sur son histoire à elle, simplement qu'elle venait d'hériter d'une maison sur l'île mais étrangement, la jeune femme sait que s'il posait les bonnes questions, elle n'aurait aucun mal à tout lui raconter. Elle qui est normalement si secrète.

Isaac passe la porte et il ne faut que quelques secondes à Hadès pour rejoindre Carson dans les hautes herbes. C'est à cause - grâce ? - à ces deux-là que leurs maîtres ont commencé à discuter la première fois. Gale repousse une mèche de cheveux derrière son oreille et lui sourit timidement. Bonjour. Ça va ? Ils commencent à marcher en direction de la forêt. Il est encore tôt et les rayons du soleil commencent tout juste à se frayer un chemin derrière les nuages du matin. L'été a encore de beaux jours devant lui mais elle a hâte que l'automne commence pour voir les arbres de leurs plus belles couleurs et pouvoir sortir ses crayons à dessin. Quand il lui retourne la question, son sourire s'estompe. Je ne sais pas trop. J'ai du mal à trouver ma place pour l'instant. Mais je me pose peut-être trop de questions ? Elle laisse échapper un rire nerveux avant de caresser la tête de Carson revenu à ses pieds, comme s'il avait senti son désarroi.

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La cigarette coincée entre les lèvres, les opales océan qui détaillent encore et encore les factures qui s'amoncellent dans la boite de l'entrée. L'envie de toujours aller plus loin, de fracturer le vide qui creuse son cœur. L'enfant de la ville, devenu un garçon de l'île. La cendre tombe mollement sur la feuille. D'un simple revers de la main, Isaac la repousse sur le côté, la laissant poser sur le bois brut de la table de la cuisine. Petite maison ancienne, les murs qui craquent quand le vent souffle trop fort. Il lève le nez, regarde l'heure, observe Hadès qui le fixe avec un éclat impatient qui scintille dans son regard. C'est l'heure de la promenade, le chien lui fait bien comprendre. Une caresse entre les oreilles et le jeune homme se lève doucement, comme épuisé par la vie. Il range les papiers, se promettant mentalement de tout payer aujourd'hui. Nettoie la table, enfile une veste en observant le ciel depuis la fenêtre. C'est encore une journée de grisaille qui s'annonce, malgré que le soleil tente de faire une percée. Il écrase son mégot dans le cendrier puis recrache la fumée avant de prendre la laisse. Laisse qu'il n'attache pas au cou du chien pour le moment, le laissant vagabonder à sa guise. Une simple prévention. Il quitte sa petite bâtisse, repérant la jeune femme qui l'attend patiemment contre sa barrière. Il s'approche d'elle, le sourire aux lèvres. « Tu sais que tu peux venir frapper à ma porte au lieu d'attendre dehors... » Il la suit, emboîtant ses pas tandis que les chiens sont déjà devant. « Je vais bien pour ma part. Et toi ? » Qu'il demande en grimpant le sentier vers la forêt, la mer qui s'agite dans leur dos en contrebas. Il écoute ses paroles, pince les lèvres à l'aveu ne sachant que dire ou quoi faire. « Des habitants qui t'embêtent ? Qui te snobent ? » L'impression d'être la paria de l'île peut être. Sentiment qu'il n'a pas connu en arrivant parmi les habitants de cette île, mais chose qu'il puisse concevoir. Ici, tout le monde n'est pas gentil et accueillant. Il soupire doucement. « Tu es là depuis peu de temps, tu vas réussir à te faire une place j'en suis convaincu. Tu devrais peut être trouver un petit boulot, un truc à mi-temps qui te permettrait de rencontrer les gens qui vivent ici. Puis, qu'ils voient un peu la belle personne que tu es... » Parce que c'est toujours plus facile pour s'intégrer.

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isaac/gale

Sometimes in our lives we all have pain
We all have sorrow
But if we are wise
We know that there's always tomorrow (x)

Alors qu'il lui demande si elle a été embêtée par des habitants de l'île, lui revient en mémoire le souvenir cuisant de la veille, alors qu'elle cherchait juste à acheter du poisson et qu'un petit malin lui a fait payé deux fois plus cher, sans raison apparente. Ou plutôt pour une raison stupide : parce qu'il ne la connait pas. Parce qu'elle n'est pas d'ici. Il l'a piquée au vif et si elle n'a pas réagi sur le moment, elle n'en garde pas moins une rancune féroce. Disons simplement que tous n'ont pas ton hospitalité, répond-elle, esquissant un sourire. Heureusement pour elle, elle a aussi fait de belles rencontres depuis son arrivée ici. Isaac en fait partie.

Leur marche est rythmée par le bruit des vagues sur les rochers. Si le brouhaha rassurant de Londres lui manque souvent, elle sent qu'elle pourrait vite s'habituer à cette autre mélodie. En revanche, elle aurait probablement du mal à se faire à la fermeture des commerces avant même la tombée de la nuit ou l'absence de transports en commun jusqu'au petit matin. Alcoolisée, rentrer en vélo semble beaucoup attirant. Son nouvel ami lui conseille de se trouver une activité sur place, un boulot à mi-temps qui lui permettrait de s'intégrer et de rencontrer du monde. Gale rougit quand il parle d'elle comme d'une "belle personne". Elle n'y peut rien, sa peau traduit toutes ses émotions, même celles qu'elle préférerait garder pour elle. Je pourrais par exemple ... venir t'aider derrière le bar ! Il paraît que rien ne rapproche les gens comme l'alcool. Je rigole, je ne serais bonne qu'à casser tous tes verres et boire toute ta bière. Et la jeune femme tient étonnement bien l'alcool pour personne de sa corpulence. Les souvenirs de soirées étudiantes endiablées. Ou alors m'installer au marché et proposer aux gens de dessiner leur portrait. Ou celui de leur chien. Je suis sûre que tu rêves d'un portrait d'Hadès sur ta table de chevet. Elle ramasse un bâton et le lance loin devant elle alors que les deux canidés se mettent à courir pour le récupérer. Son esprit divague quelques instants alors qu'elle imagine l'intérieur de sa maison. Il a raison, elle n'a jamais osé sonner et rentrer jusqu'à maintenant.

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Les sourcils qui se froncent aux dires de Gale. Il est vrai que certains sur l'île n'aiment pas spécialement les étrangers, qu'ils ont tendance à les mettre de côté, les voir comme des pollueurs, des voleurs de leur petite vie bien rangée. Lui aussi il a été un étranger à son arrivé, rapidement intégré sûrement grâce à la volonté de son père de se faire une place parmi ces gens. Isaac n'est pas l'homme qui cherche à juger des le premier regard. Il apprend à connaître, reconnaît que la déception arrive parfois tôt ou tard. Il se sent désolé pour Gale, souhaite secrètement apaiser ce malaise qu'elle ressent mais il n'a pas le moindre pouvoir ici. Il glisse ses mains dans ses poches, songeur à l'idée que Gale se glisse derrière son comptoir. Il ne dirait pas non pour un coup de main, ses opales claires se posent sur la demoiselle. « Mh... Tu veux juste venir de temps en temps ou tu veux prendre une place à temps plein ? Parce que j'ai une place qui s'est libérée... » De toute manière, ce genre de métier s'apprend avec le temps. Lui aussi il casse encore des choses quand il ne fait pas attention. Il sourit doucement. « Par contre, tout ce que tu bois est déduit de son salaire, tu sais ça ? » Amusé mais sérieux. Il est un patron relax, relativement souple mais pas au point de laisser ses employés faire n'importe quoi. Il secoue la tête, rit légèrement. « Ah... Non merci je le vois assez souvent ce chien !! » Bien qu'il aime son chien, Isaac ne se voit pas encore au rang de papy avec la photo de son chien partout dans sa maison. D'ailleurs, il y a peu de photos de lui sur les murs. Une touche féminine manque à sa vie et ça se ressent quand on pénètre dans son jardin secret. Tapissent les murs, des tableaux, des photos anciennes de pêcheurs, des photos de lui et son père, quelques unes de sa mère. Mais rien d'extravagant comme des groupes d'amis, des photos de soirées. Une vie peut être bien trop rangée, des traces de cadres qui ont été retiré après le départ de celle qu'il espérait épouser. Six longues années de célibat où il n'arrive plus à faire confiance, à donner de sa personne dans une relation qui s'achèvera probablement par une déception. Encore une fois. Il hausse les épaules. « Mais sinon, je cherche aussi quelqu'un pour le ménage des chambres. C'est bien payé en plus. Enfin, tu remplis ton frigo avec et paie tes factures ! »

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