à travers les ronces, Talia.

âge elle qui entre dans la vingtaine tout juste, bougies à peine soufflées. Encore naïve, insouciante de ce monde, de cette vie et cette réalité qu'elle refuse d'affronter avec un certain déni encore enfantin. naissance et nationalité ici même avec une mère adolescente qui aux yeux des autres, trop jeune pour être mère et pourtant Talia n'aurait pas pu rêver mieux. à guernsey depuis toujours, n'ayant jamais pris la peine de mettre un nez dehors, sauf peut-être en Europe pour des voyages afin d'enrichir la beauté de sa vision du monde faussé par son idéalisme bercé dans l'enfance. métier, £ réceptionniste à l'auberge de sa mère depuis qu'elle à laissé tomber l'université suite à une lourde rupture amoureuse statut civil, orientation une bisexuelle en couple avec un garçon amoureux d'un autre garçon. Mais celui qui a fait battre son coeur lorsqu'elle avait 15 ans lui rode autour, semble-t-il au courant du petit mensonge. pronoms elle, ça n'a jamais changé pour elle. faceclaim alba baptista personnage inventé crédits gif (google malheureusement)

— caractère positive, souriante, douce, studieuse, sensible, empathique, bornée, bordélique, romantique, influençable.

Voilà vingt années à roder ici dans les rues de Guernsey, connue par la moitié des habitants de cette ville. Vingt ans à être considérée comme le bébé du coin, n'arrivant pas à grandir et bien trop chouchoutée par les voisins trop curieux. Ici tout se sait, les frasques amoureuses, les cris, les pleures, les anniversaires et pourtant, qui est-il ? Où est ce père qui rode sûrement quelque part profitant de sa vie comme si mon existence n'avait aucune importance. Pas de lettre, pas de visite ou quoi que ce soit d'autre. N'est-il pas au courant que je respire ? Que je lui ressemble peut-être un peu ? Quel point commun ai-je avec lui ? Mais surtout, comment s'appelle-t-il ? Trop de questions pour ma vingtième bougie et malgré mon sourire insistant, j'aimerais aller me coucher pour ne plus y penser. Oubliez mon auto-harpe, oubliez mes chants, oubliez mes dessins et mes poèmes. Oubliez ma rupture amoureuse, oubliez mon premier amour et dites-moi qui est mon père. Cette moitié d'identité ne me satisfait absolument plus, ma soif de savoir qui il est grandit chaque jour qui passe. Alors oui je me fiche de l'amour, je me fiche d'aller sur ce bateau avec mes amis et me forcer à sourire alors que j'en ai pas envie. Je n'ai plus envie de jouer la fausse petite amie tant c'est épuisant. Mais vous savez quoi ? Je vais bien en soit, vingt années sans avoir besoin de lui c'est assez cool quand même. Oui ceci est un petit coup de déprime passager, comme toujours ça vient ça va et c'est reparti pour redevenir un véritable rayon de soleil. Mais pour le moment je vais finir d'écrire ces quelques pensées dans ce journal, emmitouflée dans mon plaid devant la cheminée avec mes horribles chaussettes anti-froid. Frileuse je suis et j'assume.