not all treasure is silver and gold, mate.

— do you have a plan ?
- i don’t even have a ‘pla’ —

( ft. @jonas wright )

Dormir sur son bateau pour éviter de déranger, dormir sur son bateau, parce que c’est plus facile de vomir par dessus bord. Dormir sur son bateau pour s’empêcher d’aller rejoindre celle qu’il a vraiment envie de voir - celle qu’il respecte assez pour lui laisser le temps de s’ajuster à la nouvelle. Lunettes de soleil de vissées contre les yeux, meilleur remède possible à la gueule de bois indécente qu’il subit à l’instant. C’est que vider une bouteille c’est jamais conseillé, en redemander une autre et frôler le coma éthylique non plus. Mais sur l’instant, cela semblait être le meilleur remède à cette écrasante culpabilité qui l’assaillait. Prendre l’air et prier pour la clairté d’esprit. Forty reprend ses sens bien plus tard, suite à une beuverie plus ou moins prévue avec la plus surprenante des partenaires. En sortant de la cabine, avec toute l’intention du monde d’aller se chercher un bon café pour tenter de retrouver un tant soit peu de panache, Forty s’arrête. Il le ressent dans l’air avant de le voir, mais en descendant du bateau, il aperçoit cette silhouette qu’il aurait voulu croiser tant de fois auparavant. Celle d’un frère, une ombre un poil plus grande que la sienne, mais juste assez pour témoigner de ce qu’ils étaient et de sa place à travers tout ce qu’ils auront vécus jusqu’à présent. Not quite like him. Forty saute en bas, sur le quai, finalement face à face. Il ignore quoi dire, ignore s’il préférerait gerber le rum d’hier, crier ou bien tourner les talons pour ne plus revenir. Au final, c’est la partie humaine, celle qui a désespérément besoin de son frère qui l’emporte. “She’s a beauty, isn’t she. She got a makeover over the years.” qu’il lance, dans un sourire éclatant. Ses yeux passent sur le bois poli, sur l’architecture parfaite de son bateau de pêche, de son navire à lui. En trois ans, elle était devenue bien différente, voir non-reconnaissable. Mais le nom, comme toute bonne chose était le même, toujours. 40’s, clin d’oeil à peine subtile à lui-même et l’amour propre qu’il prétend posséder et c’est probablement ce qui avait guidé Jonas jusqu’ici. Le blond détaille celui qui était disparu de long en large. Il a trois ans de plus, certes, il ressemble à Jonas, il bouge comme lui, mais Forty ignore encore ce qui en reste vraiment. “Brother.” et c’est à l’instant précis que l’héritier réduit à néant l’espace entre eux-deux. Parce que malgré les emmerdes, malgré que ça lui crève le coeur autant que ça puisse le réparer, face à Jonas, il est faible. L’embrasse est ferme, alors que tout se mélange, le deuil forcé, l’espoir mince et le dégoût de soi profond pour ce qu’il avait fait - et avait envie de re-faire. Un rire un brin soulagé, deux tapes sur l’épaule du revenant. “Shocker. I’m still prettier than you.” de l’humour dans les moments déplacés, pour ne pas avoir à gérer le vrai. Confronter ce qu’il vivait ne règlerait en rien, n’aiderait pas son ami à retrouver une vie - ce qui rappelait férocement à Forty que pour faire un, il abandonnerait ce qu’il avait secrètement voulu pendant des années.