Ren ▶ I'm too old for this shit.

âge 32 ans. naissance et nationalité De nationalité britannique, Warren est né en Ecosse, à Edimbourg. à guernsey depuis Quasiment toute sa vie. Il est arrivé ici à l'âge de 1 an. Il en était parti pendant six ans. métier, £££ Flic, revenus modestes. statut civil, orientation Célibataire, hétéro. pronoms Il. faceclaim Richard Madden. personnage pré-lien. crédits tumblr, unknown.

— caractère Méthodique, courageux, ambitieux, au sens moral aiguisé, discret, râleur à ses heures, protecteur, impliqué (parfois trop), émotif derrière une carapace bien épaisse, suspicieux, hardi, jaloux.

« Bordel Ren, mais qu’est-ce qui t’as pris ?!» Les mains encore rougies par le sang de l’homme qu’il venait de tabasser, le britannique regardait droit devant lui, sans ciller. Que voulait-il entendre ? Des excuses ? Il en était hors de question. Cette pourriture avait violé une petite fille de huit ans. Et, alors qu’il essayait de garder son calme en l’interrogeant, ce dernier n’avait cessé de sourire, de provoquer, de dire combien il avait aimé ça. Il le savait : faire preuve de sang-froid faisait partie des compétences requises. Ne pas céder à la facilité lorsqu’un crétin cherchait la faille pour s’y engouffrer. Mais pour la première fois de sa carrière, il n’avait pas su se contrôler. « Il a ruiné la vie d’une gamine.» Les mots étaient sortis de sa bouche bien distinctement, de façon impassible. Puis, sans demander une quelconque autorisation, il avait sorti de sa poche une cigarette et un briquet. Le contraste était saisissant : il était presque d’un calme olympien alors que, quelques minutes plus tôt, ils avaient dû s’y prendre à trois pour l’immobiliser. L’autre ne riait plus. A peine était-il encore en mesure de respirer. « Je suis obligé de te suspendre, tu t’en rends compte ?!» Il le voyait, dans ses yeux. Combien ça l’affectait, lui aussi. Il faut dire qu’ils travaillaient ensemble depuis six ans à présent, et qu’il n’avait jamais eu à se plaindre de Warren. C’était même le genre d’homme à qui il aurait confié sa vie les yeux fermés. Alors devoir s’en séparer, même provisoirement, était un déchirement. « Pas d’inquiétude, chef. Faites votre devoir.» Un maigre sourire dessiné à la commissure de ses lèvres, le brun voulait qu’il sache qu’il ne lui en tenait pas rigueur, qu’il était capable d’assumer ses responsabilités. Cette bavure n’était le fait d’aucun autre, et il était prêt à rendre ses insignes sur le champ, pour ne pas mettre davantage dans l’embarras ses collègues et supérieurs.

« Si je t’ai demandé de venir si rapidement, c’est que j’ai une solution pour toi. Si tu mènes à bien cette mission, d’ici quelques temps tout ne sera qu’un mauvais souvenir.» Les yeux hagards, Warren posa une main sur le dossier qu’on venait d’étaler devant lui. Theodora Marabelle Pritchard. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre ce qu’on attendait de lui : surveiller, protéger, jouer le rôle de l’amant transi d’un témoin qui avait besoin de changer d’identité le temps que la justice fasse ses petites affaires, ou que le temps, tout simplement, fasse couler l’eau sous les ponts. « Tu as toutes les qualités requises. Et puis, ça ne devrait pas durer très longtemps.» Avait-il le choix, de toute façon ? Ce métier, c’était toute sa vie. Il était fait pour ça, ça ne faisait aucun doute. Et s’il avait très certainement d’autres talents cachés… Il n’avait pas la moindre envie de perdre plusieurs années à tenter de les débusquer et de les affiner. « Ok, j’accepte. J’espère que tu m’offres un aller simple pour l’Australie, j’ai toujours rêvé d’aller surfer avec les requins !» L’espoir lui faisait retrouver un peu d’humour. « T’auras l’eau à portée de main, en effet ! L’île de Guernsey, tu connais ?» On aurait voulu lui donner un deuxième coup de massue qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Abasourdi, Warren sentit tout son poids s’échouer contre son siège. Le monde avait une drôle de façon de lui rendre la monnaie de sa pièce. Lui qui avait tout fait, six ans plus tôt, pour s’extirper de cette satané île, en était réduit à devoir y retourner, accompagné par-dessus le marché.

« Ne te réjouis pas trop vite, maman, ce n’est que temporaire.» Il se retenait de soupirer. La seule perspective de tous les retrouver, d’être obligé d’assister au repas de famille du dimanche midi entre sa mère et sa sœur… Et encore. S’il n’y avait que ça. Le plus dur n’était pas de les côtoyer de façon hebdomadaire, même si depuis la mort de son père les rapports étaient différents. Le plus dur, c’était la perspective de la revoir, elle. Elle qu’il avait trompé, avant de prendre la poudre d’escampette. Il ne savait même pas ce qu’elle était devenue, ne posant jamais la question à ses proches. Elle allait le revoir, en couple. Et lui allait être dans l’obligation de feindre l’amour parfait. De lui jeter à la figure cette idylle inventée de toute pièce. « Tu aurais quand même pu me dire, que tu avais trouvé quelqu’un !» Les yeux levés vers le ciel, Warren reconnaissait bien là sa mère. Tout comme elle ne devait pas être bien surprise : il n’était pas très bavard. Pas quand ça le touchait personnellement. « Qu’est-ce que ça aurait changé ? Et puis tu le sais, maintenant.» Tandis qu’il refermait sa valise, Warren jetait un dernier coup d’œil au dossier. Il avait passé ces derniers jours à boire toute son histoire. A enquêter sur la moindre trace qu’elle avait pu laisser à sa disposition ou derrière elle. Pour parfaire le personnage, il fallait la connaître par cœur, sur le bout des doigts. Il se sentait fin prêt à jouer la comédie, à remplir cette mission. Car il ne s’agissait que de ça, après tout : un job.

« Mais tu croyais quoi, Ren ? Que ça allait durer 6 semaines et que ce serait plié ?» Parfaitement. La tête posée contre la vitre de la cabine téléphonique, Warren fermait les yeux. C’était un enfer. Cette île était un enfer. Cette situation le devenait. Et il se maudissait d’avoir accepté. Raccrochant avec rage, il rentra chez lui, sans oublier de sourire aux passants sur le chemin.