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 Whispers in the wind

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Kenan Yilmaz
On ne devrait jamais empêcher quelqu'un d'être heureux
âge Le temps poursuit inexorablement son entreprise de démolition. Laminant les mois et assassinant les années, au gré des saisons vagabondes. Tu parachèves ta vingt-quatrième révolution autour du cadran solaire, dans l'uniformité d'une vie blafarde et monochrome. naissance et nationalité Tu es ce que les sociologues pontifiants appellent un "immigré de la seconde génération". Le souffle de la vie t'a embrassé par une glaciale matinée de Décembre - le 9 pour être tout à fait précis - en l'an de grâce 1995. 'Umi et 'Abi ont laissé derrière eux l'éden d'Antalya pour gagner les rives de la perfide Albion. Echappant ainsi in extermis à la sévérité d'un régime se durcissant et accentuant son autoritarisme. Quelque part au fond toi reposent les tanins d'une Turquie méconnue, et le souvenir d'aïeux ottomans enfouis sous les sables du désert ardant. Grâce au droit du sol, tu jouis, en plus du visa turc, de la citoyenneté britannique. à guernsey depuis Toujours. Entre cette terre et toi, ça a toujours été "je t'aime, moi non plus". Tu continues de chercher ta place parmi cette légion de visages opalins, qui pour certains te font comprendre qu'elle n'est pas ici. Tu te demandes souvent si la misère serait plus supportable sous d'autres latitudes. A quoi bon partir ? Sans moyens, sans qualification, sans appuis ; ta vie restera en tout point identique et immuable. Quand bien même le décor change, les répliques de ton rôle demeureront les mêmes. métier, £££ Si tu avais eu la chance d'être bien né, et de pouvoir poursuivre tes études une fois ton degree en poche avec mention très bien ; tu aurais volontiers apprécié contempler tes amies les étoiles, en embrassant une carrière d’Astronome. Seulement, 'Abi t'a clairement fait comprendre qu'il allait falloir quitter le nid et devenir autonome, sitôt que sonnera la majorité. Les maigres économies, et les espoirs, de la smala ayant été mis dans les études de vétérinaire de ta sœur aînée, Beril. Première arrivée ; première servie. Toi, c'est un BAC + 9 en démerde et débrouillardise que tu affiches sur ton CV. Tu as essuyé les verres au fond du café. Déchargé les cageots sur les marchés. Roulé à tombeau ouvert et zigzagué sur le bitume, pour livrer en temps et en heures, des colis postaux aux quatre coins de l'île. Servi à diacre et à sous diacre les élites, en veillant à ce que rien ne trouble la quiétude de leurs déjeuners d'affaires ou de leurs dîners protocolaires. Aujourd'hui tu es employé dans une boutique de fleurs en plein cœur du centre-ville. Ce n'est pas le paradis, ni l'enfer et encore moins la lune. Mais ça permet de payer les factures avant qu'elles ne s’amoncellent. Et c'est bien là la seule chose qui vaille. £. Les fins de mois qui commencent le douze, les agios qui pullulent et les appels de ce rapace de banquier à raison de trois fois par jour. Petit florilège de ce qui fait les réjouissances de ton quotidien. statut civil, orientation L'amour, c'était pour toi une pimpante lycéenne aux boucles blondes. Une traîtresse de velours qui a mordu dans ta chair au détour d'une étreinte enfiévrée. Pour mieux se jouer de toi à posteriori en te reléguant au rang de risée du lycée, avec la complicité du capitaine de l'équipe de football. Méfiant et constamment sur le qui-vive, tu n'as désormais de cesse de te demander où sont l'arnaque et la lame du surin devant tôt ou tard crever ton myocarde. Ta vie, c'est un parterre de flirts, d'amourettes et d'idylles embryonnaires, qui flétrissent aussitôt dit. Faute d'envie et de temps à leur consacrer. Par crainte d'à nouveau en pâtir et souffrir, aussi. Pas rancunier pour un sou, tu n'as toujours eu d'yeux que pour les membres de la gent féminine. Même si tu prends désormais grand soin d'éviter les toxiques succubes descendant de Lilith. Tu n'oses même pas imaginer le cataclysme qui se serait abattu sur la famille, si tu avais été de la paroisse. 'Abi t'aurait sûrement tabasser jusqu'à ce que mort s'ensuive, tandis que 'Umi dévastée par la honte se serait métamorphosée en cascade lacrymale. Homosexualité et famille musulmane traditionaliste font rarement bon ménage. pronoms Il, Tu faceclaim Ariel Ben-Attar personnage Inventé crédits Pinterest + Luke Kleintank

— caractère Tu croques les individus sur le vif avec des réparties pleines d'esprit qui font mouche. Sous tes airs bonhommes, tu es quelqu'un de très cynique qui énonce des vérités mettant à mal la bien-pensance des individus, se complaisant dans le politiquement correct et le conformisme. Subversif, tu ne manques jamais une occasion de mettre en exergue les inégalités, ou de sortir de dessous le tapis tout ce qui dérange et que les élites veulent à tout prix ignorer. D'un naturel avenant et volontaire, tu ne rechignes pas face à l'effort ou l'autorité. Sans pour autant être corvéable à merci. Etre un subalterne ne fait pas de toi un paillasson sur lequel on peut s'essuyer les pieds impudemment. Comme tout bon méridional qui se respecte, tu es doté d'un côté sanguin. Quand l'on te prend pour un larbin ou un chien servile, tu dégoupilles tel une grenade, exploses et vas jusqu'au clash. Tant verbal que physique. Méfiant et sceptique, tu n'accordes ta confiance qu'aux tiens, et ne te fies sous aucun prétexte aux dehors bienveillants affichés par autrui. Social ? Tu le serais peut-être, si tu avais encore foi en l'être humain. Fêtard ? Très volontiers, mais encore faut-il en avoir le temps et les ressources financières. Plus fier qu'un Sultan ottoman, tu exècres voir luire la pitié ou la compassion au fond des yeux. Tu trouves cela encore plus humiliant et déshumanisant, que les injures ou les propos xénophobes. Débrouillard, tu refuses virulemment avec fin de non recevoir tout ce qui vient des autres. Même les "je te paye un café ?", offert et proposé de bon cœur. Tu voues une haine sans merci envers toutes celles et ceux nés avec une cuillère en argent dans la bouche. Ceux pour qui tout tombe tout cuit du ciel dans le bec. Ceux qui passent leur temps à s'amuser, qui n'ont pas la moindre notion de l'argent et qui claquent sans compter dans des frivolités. Toutes celles et ceux ignorant à quoi ressemble la vraie vie, et qui seraient incapables de survivre une journée loin de leur petit confort. Oui, tu les détestes ... . Pourtant, et comble de l'ironie, avoir été toute ta vie durant à leur service t'a permis d'avoir un toit sur la tête et de t'endormir l'estomac plus ou moins repu.

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Après trois heures passées à jouer les larbins, auprès de la condescendante élite insulaire, dans la fournaise apocalyptique d’une salle de réception de haut standing ; il est, aux yeux de tout être humain normalement constitué, une récompense pour laquelle même le plus fervent des saints serait prêt à tout pour se damner. La douce et fraîche atmosphère d’une nuit printanière. Trop impatients de franchir le pas de la porte des cuisines donnant sur l’extérieur, tes phalanges s’empressent de desserrer le nœud-papillon t’étranglant la glotte. Une moue mêlant malaise et colère peinte sur tes charnues. Froidement - et paradoxalement divinement - accueilli par une brise badine, tu dégaines du petit compartiment pectoral de ton gilet de pingouin, le gadget sine qua none pour mettre le feu aux poudres et embraser le vice coincé entre tes commissures. Un vice, entendons-nous bien, parfaitement légal. Du moins, sur certains plans. Le pouce d’une main faisant rouler la pierre du briquet, tandis que la seconde s’improvise paravent de fortune, afin que l’alchimie entre la flamme et le papier opère. Les toxiques envahissent les bronches et ta tête accuse un basculement en arrière. L’épuisement et le soulagement s’unissent pour engendrer un panache de nicotine s’envolant vers le très-haut.

« Oh arrête de faire cette gueule ! On voit bien que tu n’as aucune idée d’à quel point c’est difficile d’arrêter cette merde. Ni de ce que c’est que d’avoir à supporter tout ces richards et leurs caprices. Ouais, bah on en reparlera demain avec ton pote l’Imam. », dis-tu, à l’attention de celui que tu appelles « le grand patron », en fixant le velours des cieux.

Tu as toujours eu un rapport à la religion bien singulier. Allah, c’est avant tout celui auprès de qui tu t’épanches sur tes problèmes et tes états d’âmes. Faute de pouvoir en parler auprès de ceux à qui tu tiens, par crainte de les ennuyer ou de les inquiéter.

Oui, Dieu est un psy des plus charitables et qui a la bonté de ne pas te facturer vos séances. Parmi toutes les valeurs de l’Islam que ‘Umi s’est efforcée de t’inculquer, il en est une à laquelle tu crois dur comme fer. Celle voulant qu’aucun pêché n’est irrémissible, et que le grand patron, dans sa grande miséricorde, peut tout pardonner. A condition de se repentir et de s’employer pour faire amande honorable. Alors, si une visite hebdomadaire à la mosquée, quelques courbettes et une flopée de salêt déblatéré mécaniquement tel un automate, est le prix à payer pour dédouaner ta mauvaise conscience des incartades commises … alors tu consens de bonne grâce à t’en acquitter. Finalement, c’est peut-être ça ses honoraires au Tout Puissant. Au regard des tarifs pratiqués par ses confrères terrestres, il faut bien avouer qu’elles sont loin d’être exorbitantes. Tu profites d’avoir le nez levé vers firmament, pour lorgner sous les jupons scintillants des tes amantes astrales. Cassiopée et ses courbes en W aguiche ta rétine. Shedir fait sa belle, et s’efforce de voler la vedette à ses sœurs, en luisant d’un éclat sans pareil. Preuve de l’arrivée imminente de l’équinoxe de printemps.

Des pas mélangeant légèreté, colère et agacement contestent le silence nocturne et mettent un terme à ta contemplation. Les pieds – ou plutôt la tête – ramenés sur terre, tu plisses les yeux afin de mieux apprécier dans la pénombre, les lignes d’une silhouette élancée et drapée dans une élégante robe satinée lavande. Une étole jetée sur de petites épaules dénudées et les bras croisés sous une poitrine joliment taillée. « L’entrée des stars, c’est de l’autre côté. », informes-tu en désignant la façade opposée du bâtiment, à l’aide de l’amas de cendres rougeoyantes.

Des propos que la damoiselle du monde accueille par un sourire discret. Un brin lasse, elle rétorque en attestant être au fait de cela et ajoute qu’elle avait juste besoin de prendre l’air un moment. « Oh. », rétorques-tu placidement en acquiesçant mollement de la tête. Surpris de ne pas t’être fait rudement renvoyé dans les cordes, pour cette accroche laissant grandement à désirer au niveau des formes. Ainsi donc, les ploutocrates auraient quelques vagues notions de déférence, à l’égard du petit personnel … ? C’est bon à savoir. Il en faudra plus pour te rabibocher avec la upper class, mais tu es néanmoins ravi de constater que ses membres, ne sont contre toute attente pas tous des pourris jusqu’à la moelle à mettre dans le même panier. Rester et te tenir compagnie cinq minutes. Une requête formulée avec autant d’ingénuité qu’un chérubin candide, et qu’il t’est bien difficile de refuser. « D’accord, si vous voulez. », rétorques-tu dans un haussement synchronisé des épaules et des sourcils, en portant le filtre orangé à tes babines.

De modiques remerciements plus tard, l’inconnue s’approche et vient se poster à ta droite. Omoplates accolés contre le ciment, elle inaugure le fastidieux rituel des présentations, auquel tu te soumets par pure courtoisie. Le silence reprend ses droits. Quelques œillades à la dérobée te permettent de mieux saisir l’harmonie et la régularité des traits, de cette jeune mondaine à la chevelure noisette relevée en un chignon sophistiqué. Il ne t’en faut pas moins pour comprendre que cette privilégiée, doit sûrement être de celles à qui on ne peut rien refuser. Tu en as d’ailleurs donné la preuve pas plus tard que tout l’heure. De sa voix de soprano léger, elle te confesse abhorrer ce genre de festivités et les huiles y étant conviées. En insistant tout particulièrement sur l’hypocrisie grimée en fallacieuses civilités de ces derniers. Avec toi, elle prêche un convaincu. Sensible à ces propos bruts de décoffrage et cette mentalité empreinte d’authenticité, tu obliques la tête en direction de son ravissant profil.

« Ouais, c’est sûr que ça doit être fatigant à la longue de toujours faire semblant. Mais cela peut aussi être l’occasion de passer un agréable moment, de se détendre et de relâcher la pression, l’espace d’une soirée. Non ? », objectes-tu entre une expiration malodorante et deux bouffées de tabac inhalées. Malgré l’âpreté de la vie, tu préfères toujours voir le verre à moitié plein. La frustration est ton lot quotidien. Alors, tu as appris à voir le bon côté des choses et à t’en contenter. Ton interlocutrice ne semble pas totalement adhérer à ton point de vue. Les quelques avantages mis en lumière lui paraissent bien dérisoires. Un hum dubitatif s’échappe de ses lèvres scellées et sa tête accuse des dodelinements perplexes.

Visiblement en confiance, elle continue à spontanément exposer les tracas agitant sa vie. Des tracas que tu juges effroyablement futiles et anodins. Vos notions et conceptions du mot problème, t’apparaissent comme étant radicalement aux antipodes. Comme à l’accoutumé, tu te gardes bien de déballer les tiens et te bornes à ton rôle d’oreille attentive, réquisitionnée par la force des choses. Parmi la nuée de soucis, l’un revient de façon récurrente sur le tapis de la conversation. La matriarche : Lady Brook. En as du consensus, tu souffles le chaud et le froid. Tantôt en te rangeant du côté de la plaignante ; tantôt en cherchant à justifier la prise de position et le comportement maternelle. Si elle était là, ta sœur Beril ne manquerait pas de charrier ton goût pour la neutralité et la pacification, en te traitant de suisse.

La glace se rompt et fond, à mesure que les minutes se dérident. Le tutoiement l’emporte. Emportant dans son sillage la dérision et la moquerie bienveillante. De francs éclats de rire résonnent de-ci de-là. La dénommée Anthea assène par moment des coups de clinquante minaudière italienne sur ton muscle pectoral, chaque fois que tu parviens à gentiment la mettre en boîte. Un petit geste complice qui ne fait qu’accroître tes élans d’alacrité.

Aussi incroyable cela puisse-t-il paraître, tu te surprends à apprécier la compagnie de cette fille. Sa simplicité. Son naturel. Son attrait pour la franchise. Son dégoût pour l’ostentation et les apparences. Son ouverture d’esprit ainsi que sa tolérance. Sa totale absence de préjugé et de narcissisme. Elle n’est définitivement pas comme les autres, et te redonnerait presque foi en la bonté des fortunés. Et s’ils n’étaient pas tous dépourvus d’âme finalement ?

Une brûlure mord le derme de ton index ainsi que de ton majeur, et t’informe qu’il est plus que temps de reprendre le chemin de la servitude. « J’suis désolé, mais il va falloir que j’y retourne. », déclares-tu en soufflant une ultime nébuleuse de fumée et écrasant le mégot sous la semelle de ta chaussure lustrée. Les phalanges ont à peine le temps de s’entortiller autour de la poignée de la porte menant aux cuisines, que la riche héritière se hâte de te demander ton numéro de téléphone. Sa voix chevrotante et truffée de trémolos laisse transparaître une certaine inquiétude. Immobile, tu jettes un regard par dessus ton trapèze. Tes pierres minérales percutent ses agates brunes, alors qu’elle émet le souhait de te revoir dans un contexte plus détendu. Se hâtant d’ajouter que converser avec toi lui est fort sympathique. Un sourire faiblard jaillit sur tes lèvres et tes pupilles s’écrasent sur le bitume. « Cela peut se faire, ouais. », affirmes-tu en feignant de prendre des grands airs, et portant la main à la poche revolver du blazer pour dégainer ton portable. Sitôt les numéros échangés, la rentière s’éloigne à reculons, agite gracieusement sa main, puis prend congé en s’en retournant gagner les réjouissances par la majestueuse entrée principale de la bâtisse. Ce à quoi tu rétorques, en portant l’extrémité de l’index et du majeur à la tempe, avant de les pointer dans sa direction en guise de salutations familières. Tu t’octroies encore une poignée de secondes et assistes au rapetissement de son galbe, bientôt englouti par les ténèbres.

Le retour dans les coulisses culinaires t’est pour le moins brutal. En plein coup de feu, chefs, commis, et serveurs s’activent tel un essaim d’abeilles ouvrières. En te voyant, un de tes compagnons de galère porte une main à sa gorge, pour t’informer du laisser-aller de ta mise. Ta langue trahit ton exaspération, par un claquement contre le palais. Aussitôt, tu noues et réajustes la petite pièce de tissu noir comprimant ta pomme d’Adam. Les pendus ne sont pas les seuls à souffrir du nœud coulant de la potence. En témoigne ton faciès hâlé et déformé par un rictus exprimant l’inconfort. Te voici quoi qu’il en soit fin prêt, pour retourner dans la fosse aux lions avides de pounds.

Deux navettes plus tard, c’est les bras chargés d’assiettes sales que tu te fais alpaguer sans ménagement par une rombière hautaine et méprisante. « Oh, eh le loufiat là ! Qu’est-ce qui se passe avec le Petrus ? Vous vous rendez à dos de dromadaire jusqu’au Mossoul pour procéder aux vendanges, ou quoi … ? », siffle-t-elle sur un ton renchéri, en désignant la bouteille d’un grand cépage, vide de son contenu. Des paroles nauséabondes qui suscitent une hilarité générale et contrôlée autour de la table.

Passant en revue les engeances assises, tes oblongues sombres se posent sur un minois angélique t’ayant fait une admirable première impression un peu plus tôt. Tu n’attends pas à ce qu’elle prenne ta défense. Juste qu’elle s’offusque. Qu’elle s’indigne. Qu’elle fasse quelque chose qui te prouve qu’elle ne cautionne pas et condamne ce qui vient d’être dit. Un mot, ou simplement geste. Mais rien ne vient. Au lieu de cela, elle demeure tête baissée et se prend d’affection pour le revers de ses mains diaphanes. Tu en conclus qu’il doit sans nul doute s’agir de la mère.

Force est de constater que le portrait qu’elle t’en a brossé auparavant, n’est en rien exagéré. Au contraire, il t’apparaît dès lors bien en dessous de la réalité. Son mutisme et son stoïcisme te font l’effet d’un uppercut dans le ventre. Ne dit-on pas « qui ne dit mot consent » ? Finalement, le fruit n’est peut-être pas tombé si loin que ça de l’arbre … . Tes molaires cessent de broyer l’intérieur de tes joues, mais la colère persiste. L’attention rapatrié sur la douairière, n’en étant pas digne, tu te fais violence pour te fendre d’un sourire affable. « Veuillez excuser ce désagrément, Madame. Je vous apporte cela tout de suite. », réponds-tu poliment, en veillant à garder captif la hargne qui couve en toi. Un slalom au pas de course autour des tables te permet de retrouver l’effervescence des cuisines.

Ivre de fureur, tu jettes rageusement les pièces de vaisselle en albâtre dans la gigantesque vasque d’un évier en inox. Incommodé par les éclaboussures savonneuses, un plongeur te prie de faire gaffe. Tu formules de muettes excuses en levant prestement la dextre. Les incisives fermement implantées dans les pulpeuses, afin de repousser au maximum l’inévitable implosion. Muni d’un grand cru, tu observes depuis le hublot de la porte cette enfant de Vénus que tu croyais différente de ses semblables. Humble. Avec des convictions et des valeurs axées sur le respect et la clémence. Courroucé de la voir ainsi dialoguer et rire de bon cœur avec les siens comme si de rien n’était, tu débouches le millésime d’un mouvement sec et plein d’acrimonie.

Trop occupée à s’extasier sur le charme de sa villa à Aspen, pour te prêter ne serait-ce qu’une once d’attention, la mégère en Saint-Laurent ne dit mot lorsque tu t’empares de son verre pour y faire couler le liquide rubis. Dans un aplomb frisant l’insolence, tu fixes la lueur vipérine de ses iris émeraude s’ingéniant à t’ignorer. Le calice translucide ne suffit plus pour contenir le nectar de Dionysos. Des centilitres s’écoulent et se rependent en cascade sur l’étoffe bleutée d’un fourreau, devant à lui seul valoir trois ans de ton salaire. La harpie sursaute et vocifère un torrent de quolibets, empestant la xénophobie. Ne décolérant pas d’un iota, son voisin de gauche vient lui prêter main forte pour éponger les dégâts à grand renfort de serviettes en tissu écru. En lévitation au-dessus d’un chateaubriand et de sa sauce aux morilles, ta patte lâche le labile récipient de cristal qui vole en éclat au contact de l’assiette.

Un bruit sourd supplante le foisonnement de discussions alentours, dès que tu déposes rudement la bouteille à moitié vide au centre de la table. « Prenez et buvez en tous … . », psalmodies-tu amer en passant en revue de ton œil de crin, l’ensemble des sommités attablées. En t’attardant tout particulièrement sur l’une d’entre elles. La désolation combinée à l’embarras brillant au fond de ses yeux, sont bien loin d’être suffisant à ton goût. C’est donc fier d’avoir lavé l’affront t’ayant été porté, que tu sors par la grande porte, la tête haute. Le coordinateur des opérations en salle t’agrippe par le bras et te somme d’aller présenter séance tenante des excuses. « Plutôt crever bouche ouverte. », rétorques-tu vertement en réalisant un geste brusque afin de te libérer de son entrave.

Déambulant au hasard dans les artères des quartiers chics de Guernesey, tu t’affranchis pour de bon du carcan vestimentaire étranglant ta gorge. A la fois déçu et excédé, tu enfouis tes poings au fond des poches et serres les dents à t’en éclater l’émail. Ton empan droit ressort armé d’un paquet de vice nicotinisé. Un furtif sourire passe sur tes lippes tel une étoile filante transperçant les cieux.

« Whaa, t’auras pas traîné pour abattre les foudres du châtiment et des représailles. C’est pour le moins cruel. Même venant de toi. Cruel mais prodigieusement efficace. Message reçu cinq sur cinq vieux, j’ai retenu la leçon. », marmonnes-tu sur un ton maussade en regardant en direction de l’éternel. Mettre ce fâcheux incident sur le dos de la superstition et des croyances, auxquelles tu es dans l’ensemble hermétique, s’avère pour toi bien plus simple, que d’admettre t’être une fois plus fait avoir par une créature du beau sexe.

Tu t’en veux d’avoir été aussi naïf et crédule. De t’être aussi facilement laissé endormir par des abords avenants. Pourtant, tu sais pertinemment que les plus abjects démons se cachent sous des dehors d’angelots, à qui l’on pourrait donner le bon dieu sans confession. ‘Umi et ’Abi ne te l’ont que trop rabâché. La chute est haute et l’atterrissage atrocement douloureux. D’autant plus que pour une fois, tu croyais dur comme fer avoir rencontré l’exception qui confirme la règle. Celle qui aurait été en mesure de te réconcilier avec l’humanité. En particulier avec ceux pour qui tout sourit, et qui transforment tout ce qu’ils touchent en or.

Moralité : les parvenus, quels qu’ils soient, n’ont cure de la vile tourbe d’en bas. Penser qu’ils puissent les côtoyer d’égal à égal, n’est rien d’autre qu’une grotesque utopie. Revenu de tes illusions, ta paume broie le paquet de cigarettes tel un étau, et s’en débarrasse farouchement en le jetant dans la première poubelle se dressant sur ton chemin. Le plus dur reste à faire. Panser les plaies de la déception. En vue de se rétablir, se relever et poursuivre le chemin. Ce n’est pas comme si cela allait être la première fois. Tu y arriveras. Il le faut. Tu n’as guère le choix.
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ton prénom/surnom Yann ton pseudo Olà ton fuseau horaire UTC + 1 tes pronoms Il/Tu ton anniversaire Comme le M'sieur  Whispers in the wind Fresse tes séries préférées Big Bang Theory, Umbrella Academy, Sense8, iZombie, Friends, Will & Grace, Bienvenue chez les Huang, The Good Wife, 2 Broke Girls, The Good Fight et plein d'autres que j'oublie.  Whispers in the wind 411899135  tes films préférées Ghost, Le Diable s'habille en Prada, Inception, Philadelphia, Avatar, Crazy Rich Asians, Cloud Atlas, Jupiter : Le Destin de l'univers, V pour Vendetta notamment  Whispers in the wind 3819927600 ta chanson du moment You, de Poli Genova. tes loisirs Tennis, Escalade, Lecture (Thrillers scandinaves et asiatiques), Cosplay and RP of course  Whispers in the wind 1882710505
si tu étais...
un animal Un caméléon une couleur Jaune une chanson Come away with me, de Norah Jones une fleur Une orchidée une saisonL'automne. un des cinq sens Le goût un endroit Samarcande, en Ouzbékistan. une odeur Le bois de santal un mot Kayak un super-héros Gambit un plat Falafel une mauvaise habitude Se triturer les cheveux une qualité L'assiduité une insulte F*ck off une ville Singapour une expression Tout de go
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bien l'bonjour vous!

soit le bienvenu par ici!
on espère qu'te pass'ras du bon temps en notre compagnie Whispers in the wind 1882710505
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Faye Winters
"I waited, as if the sea could
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Faye Winters
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le jaune c'est la vie, fact Whispers in the wind 3864075398
je connais pas du tout ton fc, et j'ai cru que c'était liam payne des one direction sur ton avatar Whispers in the wind 514357743 Whispers in the wind 514357743 my bad
bienvenue avec ce joli perso Whispers in the wind 1859777468
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Ohlala, je suis déjà trop fan de ton personnage et de ton écriture. Whispers in the wind 2746547240
J'espère que nous pourrons nous trouver un lien. Whispers in the wind Herz
Bienvenue à toi, en tous cas ! Whispers in the wind 745987843
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Faye Winters a écrit:
le jaune c'est la vie, fact Whispers in the wind 3864075398

+1000(...)000 Whispers in the wind 3864075398 Whispers in the wind 3864075398

sinon j'adore comment tu écris, ça promet en rp Whispers in the wind 249250722
bienvenue Whispers in the wind 368296965
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@Georgina Marx : Mes hommages M'dame Whispers in the wind 2684436908
Merci beaucoup. Oh cela je n'en doute pas. Avec un contexte aussi doux, vibrant, ancré dans la réalité des gens de tout le jours ; un décor aux allures de petit confetti édénique battu par les intempéries et où tout le monde se connaît comme dans un petit village ; une communauté de membres adorables et accueillants : comment ne pas craquer et ne pas se sentir aussitôt comme à la maison Whispers in the wind 2746547240 Whispers in the wind 368296965

@Faye Winters : Hahaha, c'est vrai qu'ils ont un faux air de famille Whispers in the wind Fresse No offense, t'inquiète pas ;) La confusion est totalement légitime. J'me suis moi-même fait avoir, et j'ai encore parfois un petit peu de mal à la différencier Whispers in the wind 1687385358 (Un petit tip pour y parvenir : à la différence de Liam, il n'a pas de tatoos et est encore plus affûté que lui physiquement ;) ).
Merci beaucoup pour ton petit mot en tout cas Whispers in the wind 802523619 Whispers in the wind 368296965

@Lenore Madsen : Haaan que de jolis mots et d'amabilités : je fonds Whispers in the wind 3070602953 Mille merci pour cette jolie missive de bienvenue. Heureux que ce que tu as pu lire jusque là ait été à ton goût et t'ait plu Whispers in the wind 2980902991
Je suis certain que nous y parviendrons. Deux artisans/commerçants travaillant en partie dans le domaine de la flore/la matière organique ; devant avoir leur échoppe dans la même rue/le même quartier ; sensiblement proche en âge et ayant dû fréquenté les mêmes établissements scolaires à la même époque : ce ne sont pas les pistes qui manqueront à mon humble avis Whispers in the wind 4134817120  Whispers in the wind 368296965

@Enoch Madsen : Ohlalala, merci beaucoup  Whispers in the wind 1859777468  Whispers in the wind 368296965  (Voilà ça y est : maintenant je rougis comme un homard dans fait-tout  Whispers in the wind 514357743 ). Brrr, i feel the prerssure now  Whispers in the wind Fresse  Whispers in the wind 366725002
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Sofia Valentine
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age : twenty-eight (dec. 25)
birth : san juan, adopted as a kid
nationality : british

address : a tiny flat on the west coast
in guernsey : since she was four

occupation : painter, quite notorious, helps out her clockmaker of a dad sometimes
private : dating around but could never love anyone else, 3 weeks pregnant
mood : ¯\_(ツ)_/¯

Whispers in the wind 572916777a2005f074394b82017716b4

⋅ heart shaped sea ⋅
options : #cc6666 ; fr.eng
roleplay : owen, margaret, (valentines, norma, jesse)
relations :

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OLALA Whispers in the wind 411899135 ce perso Whispers in the wind 411899135 cette fiche Whispers in the wind 411899135
giga fan gngngngngngn
(+ je note pour le distinguer de liam payne krkrkrk)
je passerais demain dans tes mps pour un lien pcq j'ai peut-être une idée Whispers in the wind 1859777468
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