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| Chaque matin passé sur cette île lui donnait la nausée. Que ce soit sa maisonnette vacillante, se dégradant au fil des jours, à quelques pas de la mer ou bien son job, qui imprégnait ses vêtements précieux, d’odeurs répugnantes. Sans parler de la tignasse qu’elle tentait (en vain) de protéger, sous une charlotte. Rien à faire, Rosalia, elle méprisait son travail, mais son mauvais tempérament la suivait, si bien que personne d’autre ne voulait l’embaucher. Peut-être fallait-il être cinglé pour vouloir d’elle et de son absence de talent, en terme d’artisanat ou de vente. Elle était faite pour le luxe, les choses raffinées et non des cadavres de poissons, encore moins à faire la discussion avec les habitués, désireux de connaître la nouvelle vendeuse. Rosalia, elle se rendait haïssable, détestable, pour ne pas que l’on voit l’étendu des dégâts. Ruinée, ravagée, elle n’était plus que ruines et misère, sous couverte d’hargne et méchanceté. Balancée, brutalement, presque précocement, dans un univers qu’elle ne connaissait pas, pire encore : qu’elle ne contrôlait pas. Du haut de sa tour d’ivoire, Rosa, elle avait été choyée, trop protégée et elle en avait profité, s’isolant des autres, de part ses nombreux déplacements. À vingt-six bougies, la gamine découvrait le monde et en était répugnée, apeurée même. Parce que dans le fond, demeurait la partie fragile et abîmée, de la perle brune. Celle qui pleurait, criait, en attendant désespérément le retour des parents décédés. L’esprit en vrac, dès lorsqu’elle arrivait au marché, à deux pas du port, au petit matin, lorsque les pêcheurs revenaient de mer, pour fournir les commerçants de leurs poissons. Et comme à chaque fois, elle n’aidait pas l’autre vendeur qui se levait, pour aider à transporter les caisses. Elle, elle restait assise, en regardant ses ongles, fraîchement manucurés, bien décidé à ne pas les aider, quand bien même les caisses étaient nombreuses. |
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