moon river and me.

âge trente hivers. naissance et nationalité de par son prénom, on lui devine des origines hispaniques du côté de sa mère, mais c'est en terre britannique qu'elle poussa son premier cri, plus précisément à Londres. à guernsey depuis cela fera une année, dans quelques jours. métier, £££ tantôt secrétaire, tantôt ouvrière, la jeune femme porte plusieurs casquettes au sein d'un chantier naval où elle apprend sur le tas et se fait gentiment une place (£). statut civil, orientation bien qu'elle ne le mentionne jamais depuis qu'elle a changé de vie et abandonné ses obligations, elle reste néanmoins mariée. pronoms elle. faceclaim ana de armas. personnage inventé. crédits (odairannies) tumblr, a. hepburn.

— caractère observatrice, solitaire, taquine, curieuse, débrouille, susceptible, secrète, obstinée, impulsive, ouverte d'esprit, franche, loyale, méfiante, rancunière.

(I) Catarina, c'était d'abord cette enfant au tempérament de feu, casse-cou et intrépide. Les genoux écorchés, des griffures sur les bras; la nature était sa deuxième maison, son échappatoire. Insouciante et joviale, la petite brune décoinçait les sourires crispés des adultes munie de rien d'autre que de son regard pétillant de malice. Elle était inépuisable, avide de curiosité. A défaut d'avoir des parents présents, elle souhaitait devenir exploratrice et partir découvrir le monde. (II) La vie en décida autrement. Decker est un patronyme lourd à porter. Son destin n'était malheureusement pas esquissé comme elle le désirait, mais tissé et dirigé par son puissant père. Beaucoup enviaient sa situation pourtant plus qu'aisée. Enfant unique, une famille riche, Catarina était cataloguée comme fille à papa, incapable de se défaire de l'emprise du paternel. Plus elle avait soif de liberté, plus ses griffes se resserraient autour de son cou fragile. (III) Avec le temps, elle finit par s'assagir, usée par ses nombreuses tentatives d'émancipation. Elle abdiqua et s'avoua vaincue, donnant raison à son père et épargnant sa pauvre mère d'un énième malaise. Il la voulait avocate, elle serait donc avocate. (IV) Plus intelligente que la moyenne, Catarina a toujours eu beaucoup de facilité à apprendre. Éloignée du monde extérieur et privée d'amis, elle passait son temps à lire et se documenter sur toutes sortes de sujets. Jugée par ses pairs, jalousée par beaucoup au vu de sa situation, il était malheureusement très compliqué de nouer des liens. Et même si elle n'en montrait rien, son adolescence fut difficile. (V) La fin de la puberté eut l'effet d'une seconde naissance. Le vilain petit canard se métamorphosa peu à peu en cygne graçieux. De nombreux prétendants se bousculaient devant le portail des Decker, mais aucun n'était jamais assez bien pour sa fille unique. Docile, Catarina suivi le chemin tracé par son père en n'opposant plus aucune résistance. Sa destinée était peut-être de vivre malheureuse et dans l'ombre d'un homme, tout comme sa mère. (VI) Elle fut présentée à son futur mari à un gala de charité organisé dans la maison de vacances de ses parents, comme si ce jour avait été orchestré depuis des années déjà. Jolie poupée discrète, la jeune femme joua son rôle à la perfection, se contentant de sourire et ne pas faire de vagues. Sois belle et tais-toi, voilà sa devise. Et cela fonctionnait très bien; voilà que six mois plus tard, ils étaient déjà mariés. (VII) Amour, intérêt, faire-valoir... Cat ne saurait dire quel mot représente réellement son mariage précipité. En réalité, elle s'interdisait d'y penser. Le sourire satisfait de ses parents suffisaient à lui ôter toute envie de comprendre quel était son rôle, ou sa place dans ce monde. Elle était désormais femme de, vivant dorénavant dans l'ombre d'une star de la chanson plus préoccupée par son travail que par autre chose... mais c'était toujours mieux que de rester sous le joug de son paternel. (VIII) Le premier décembre 2018, c'est ce jour-là que sa vie prit un autre tournant. Cela devait pourtant être une journée comme les autres. Une journée fraîche mais ensoleillée, où Catarina décidait d'aller se changer les idées en faisant une balade à cheval. Petit rituel qui, autrefois, l'aidait à décompresser et supporter une vie qu'elle ne désirait pas. Un moment de solitude, où elle se laissait enfin bercer par ses espoirs et ses rêves. Mais ce jour-là, c'est tout son monde qui s'écroula avec elle lorsque sa tête heurta violemment ce rocher. La jeune cavalière resta plus de six jours dans le coma et se réveilla en étant une autre. Une partie de ses souvenirs s'étaient envolés, ce jour-là, pour ne plus jamais refaire surface. S'en suivirent de longs mois de rééducation pour elle, qu'on appelait désormais la miraculée. (IX) Privée de son identité, Catarina resta plongée dans le mutisme, se contentant de faire acte de présence quand on le lui demandait, incapable de se reconnaître dans cette vie qui ne lui ressemblait plus. La seule qui différait d'avant, c'était que désormais, la jeune femme ne voulait plus se complaire dans son malheur. Etait-ce un coup de pouce du destin ? Elle aime désormais y songer. Car c'est grâce à cet accident que la belle trouva le courage nécessaire pour fuir vers d'autres horizons, sans se retourner. Cette île, elle l'a choisie un peu au hasard; c'était un appel du cœur. Peut-être s'y sent-elle en sécurité, cachée. (X) Sans repères et encore en convalescence, Catarina cherchait un nouveau but dans sa vie en arrivant ici. Lassée de n'être qu'un faire-valoir, la jeune femme désirait se prouver qu'elle était capable de se rendre utile et d'user à nouveau de ses mains. C'est pourquoi elle prit la décision de changer radicalement de voie en acceptant de travailler dans un chantier naval où elle apprend désormais sur le tas à rafistoler des bateaux et à s'occuper de l'administration. Ce pêcheur pourtant méfiant et peu loquace lui avait ouvert les portes de son hangar et d'un hébergement sans lui demander de comptes. Un geste que Catarina n'oublie pas. Désormais, elle se donne corps et âme et, avide d'apprendre et de montrer ce qu'elle vaut, se fait gentiment une place dans ce monde peuplé d'hommes. Une activité qui, à l'époque, ne lui aurait jamais traversé l'esprit et qui pourtant aujourd'hui semble la combler. Son ancienne vie définitivement effacée, la londonienne n'a jamais mentionné qu'elle était mariée et d'où elle venait. Ici, elle est simplement Catarina; une femme passionnée et surtout libre.