-- the guardian.

âge vingt-cinq ans. t'as encore la jeunesse d'inscrite sur la peau, mais tu te sens l'âme lourde, comme si chacun de tes pas te vieillissait plus rapidement qu'il le faudrait. t'as peur du temps qui avance, de ce qui se trouvera au prochain tournant, mais tu sais aussi qu'il faut bien continuer, sinon c'est contre les prochains rochers que tu vas te fracasser. naissance et nationalité l'identité britannique dont t'es fier, bien que t'as jamais trop su ce que ça voulait dire. un gamin de l'été, le début de juin pour te voir naître, l'eau salée contre ta peau, l'odeur saline pour guider chacun de tes pas. à guernsey depuis toujours. tu y es né, tu y as grandi. le berceau de tes cicatrices les plus cruelles et pourtant, c'est aussi le tableau des plus chaotiques beautés, de ces moments qui t'ont forgé. t'es parti, mais t'es revenu, t'as toujours su que tu reviendrais, enfin tu penses, parfois tu sais plus, parfois tu sais pas. métier, £££ t'as fait des études, architecture, pourtant, tu pourrais être quelqu'un, faire autre chose, n'importe quoi. mais tu restes pêcheur dans la compagnie de ton père, parce que c'est ce que tu dois, aussi parce que tu oserais pas faire ça à ta soeur, de lâcher ça. ce boulot, c'est toi, c'est ta vie, tu le ferais les yeux fermés, mais la vie ça ne peut pas être que ça, non ? pourtant ça te rend heureux, imperméable sur le dos, peu importe les intempéries, tu fais ce qu'il faut, essayant de garder tes économies. pourtant l'argent te file toujours d'entre les poches, peut-être un peu trop de pintes le vendredi soir, faudrait être plus prudent que ça, pas comme si vous rouliez sur l'or ta soeur et toi. (£) statut civil, orientation en couple depuis quelques mois, trop peu peut-être, tu sais plus trop quoi penser. t'as le coeur amouraché, mais les engueulades se multiplient et tu sais plus si t'as pris une bonne décision en prenant un appartement avec ellui. ça t'avait semblé tellement une bonne idée, maintenant tu ne sais plus trop. tu croyais que l'amour était acquis, mais tu t'es trompé, t'arrêtes pas de merder, tu sais plus comment te comporter, comme si tu retrouvais soudainement devant un étranger. bisexuel, biromantique, ça a toujours été ça pour toi, même si t'as essayé de le cacher, de le nier au fond de toi, tu sais qui tu es. pronoms il/lui. faceclaim paul mescal. personnage pré-lien non officiel proposé par la plus belle @faye winters qui n'a pas eu de pitié pour moi et ma faiblesse légendaire (i regret nothing). crédits gif par malfoyswrites (tumblr).

— caractère têtu, impulsif, râleur, rancunier, indépendant, bon vivant, indécis, polyvalent, arrogant, aventurier, brisé, déteste la solitude, incapable d'assumer ses décisions, garde tout pour lui et explose au final.

n o r t h — la boussole ta ramènera toujours à terre, peu importe où tu essaie d'aller. guernsey fait partie de toi, là où tu es né, ses falaises et ses vents, sa solitude et son isolation. ta famille sur cet île, les winters établis. un monde pas assez grand pour ta mère qui est partie, un divorce rapide que t'as pas venu venir. elle a bouclé ses valises et elle a disparue, vous ne l'avez plus jamais revue, alors une mère tu n'en as jamais vraiment eue une. il reste ton père, lui s'est attardé auprès de vous, une vie sans particularités, toi et faye. puis ce fut son tour de disparaître, la mer l'a englouti et ne l'a jamais recraché. tu sais qu'il est mort, les yeux dans le vague et les poumons crevés, perdu à jamais dans une tempête qui continue de te hanter. aujourd'hui il ne reste plus que toi et faye, ta soeur aînée, celle qui a la fougue dans les yeux et ses racines solides dans l'herbe de guernsey, vous êtes constamment en conflit sur tout. on dirait que vous vivez dans des mondes différents, parfois, et pourtant ça restera toujours ton sang. faye, l'étoile pour te guider, faye, la colère dans le creux de ta gorge.

w e s t — t'étais adolescent et t'avais tes rêves de grandeur, une certaine ambition de voir le monde avant de revenir t'installer - du moins c'est ce que t'arrêtes pas de te répéter. quand t'as eu l'âge t'es parti, t'es allé faire des études en angleterre, dans la grande ville. londres t'as étourdi, et t'as en même temps tellement fait grandir. t'as jamais été à ta place là-bas, tes pieds sur le ciment et les foules pour te guider, et pourtant tu le voulais tellement. tu voulais être un gars de la ville, un citoyen du monde, devenir quelqu'un, puis ton père a disparu et t'es revenu sur l'île. tu racontes que tu serais revenu tout de même, mais t'en sais rien, tu pourras jamais savoir. t'es rien qu'un indécis, tu le sais, tu te réfugies dans ce que tu crois être le mieux, mais t'es pas certain de te connaître toi-même, de savoir ce que tu veux, et ça te mets en colère d'être autant confus par tout ce qui se passe autour de toi. mais ça t'a forgé, ces années à l'université, où tu pensais devenir architecte. ça reste une passion pour toi, des pages de l'histoire à dévorer, des paysages à forger, et tu sais que tu te construiras une maison sur l'île, un jour. ton rêve sagement gardé.

e a s t — t'es pas en couple depuis longtemps, moins d'un an. mais quand on t'a proposé de prendre un appartement, de quitter la maison fantôme de tes parents, de t'éloigner de ta soeur, t'as pas trop hésité. après tout, c'est le temps d'avancer, non ? tu pouvais pas éternellement vivre dans la poussière du passé, pas comme faye, alors t'as accepté. aujourd'hui, tu le regrettes un peu, parce que tu étouffes un peu dans cet appartement, que t'es allé trop vite et que tu sais plus qui tu es. cette vie ne te ressemble pas, tu essaie de t'échapper mais tu sais pas comment, et en même temps, ton coeur bats pour cette âme avec qui tu partages ton quotidien à présent. faudrait que tu t'assumes un peu, mais tu sais pas comment, et la seule capable de te dire tes quatre vérités, c'est faye - et c'est certainement la dernière à qui tu vas te confier. vous êtes toujours en train de vous engueuler sur des conneries, alors tu vas pas empirer les choses en parlant de ce qui au plus profond de vos doutes et vos peurs. tu te réfugies dans les petites choses, aller au pub, prendre l'air, continuer de bouquiner, et dans ce boulot aussi, pêcheur, l'air salé dans tes narines qui parvient toujours à calmer tes pensées.

s o u t h — mais tu t'enfonces, c'est certain, tu peux pas l'éviter. parce que tu sais que faye veut partir, que la mer l'appelle, mais t'es terrifié que ça l'emporte elle aussi. alors tu bois un peu trop, les soirées au pub qui s'accumulent, tu vas écouter la musique de tilly, la cigarette au bec et les mains toujours en train de faire quelque chose. t'es agité, et en même tu es complètement paralysé. t'as peur de tout, mais tu veux faire comme si tu avais peur de rien. tu t'entoures du reste du monde pour te faire croire que tu te sens pas complètement seul, tout qui est en train de se nouer au fond de ta gorge, tu te débats contre le courant et tu sais pas trop ce qu'est la solution. mais au fond, ça te rassure d'être là, à guernsey, t'es plus prêt à perdre ce que tu as, tu ne le supporterais pas. alors tu mets un pied devant l'autre. y'a rien d'autre à faire que ça.