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| ☽☽☽when the clouds start to roll À l'extérieur, le vent soufflait. Faisait claquer les volets du studio pourtant fermés. Sans avis de tempête, sans besoin de s'inquiéter. Et tu ne le faisais pas. Trop calme, peut-être. Couché au fond du lit, Jack étendu à la place d'Emory. Ses pattes tressaillaient au rythme du rêve qui l'agitait, et tu n'avais aucune intention de le réveiller. Bouquin entre les mains, cheveux en bataille. Coeur fermé à l'ambiance pourtant glaciale de l'appartement.
Emory était sorti en coup de vent. Quand vous aviez élevé la voix, encore une fois, et que son sang chaud n'avait plus supporté ton froid. Tu ne pouvais pas lui en vouloir. Rapidement calmé, t'avais fini de manger sans un mot. Jack n'était sorti de sous la table, apaisé, que lorsque tu t'étais mis à faire la vaisselle. Le reste de l'assiette d'Emory, au réfrigérateur. Ce s'rait à lui de décider s'il en voulait encore.
Tu t'étais douché, et les derniers restes d'irritation s'étaient dissipés. La rancoeur ne faisait pas partie de toi. L'inquiétude non plus. Et peut-être que t'aurais dû lui écrire. Peut-être que t'aurais dû l'appeler. Lui demander de rentrer. Mais on ne te prendrait pas de sitôt à supplier.
Emory rentrerait quand il serait prêt.
Quand t'entends le son familier de sa clé dans la porte, tu sais que t'avais raison de pas t'en faire. Relèves les yeux de ton livre, distinguant sa silhouette entrer à l'autre bout du studio. Tu baisses ton livre, sans le fermer. À tes côtés, Jack est tiré de son sommeil pourtant profond et se redresse, oreilles tendues, les deux yeux alertés. Prêt à céder sa place, dès qu'il le faudrait.
Tu devrais dire quelque chose.
Tu te tais.
Quelques instants encore, conscient que la rancune n'était pas ton défaut, mais qu'Emory la portait parfois. Qu'au moindre mot de travers, la situation calmée pourrait à nouveau s'envenimer. « I put your leftovers in the fridge, if you're hungry. » que tu lui lâches finalement. Sans cesser de l'observer. De te demander sur quel pied danser.
À espérer qu'il était calmé,
Parce que t'avais pas prévu d'y passer la soirée.
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| Besoin de prendre l'air. T'avais claqué la porte, soulevé par la colère qui avait fait vibrer les murs de votre studio, et t'étais sorti dehors en pensant que ça pourrait au moins te faire du bien de ne plus voir le visage de Bo. Quand le vent claque contre tes joues, et que la nuit t'enveloppe, pourtant, tu ne ressens aucun soulagement. La colère continue de te faire serrer les poings et la mâchoire, alors tu remontes le col de ton manteau et tu files vers l'horizon. Tes pas déterminés, qui se calment lentement. Alors que l'air marin s'immisce dans tes poumons, que le sol semble cesser de trembler un peu, et que la distance impose la perspective, tu parviens à te calmer un peu. Tu sais pas pourquoi tu te mets autant en colère. Pourtant, c'est que des conneries, que des détails qui n'ont aucune importance. Tu sais même plus, l'espace d'un instant, comment ça a commencé ce soir - une indécision de ta part, un commentaire de la sienne ? Ça se ramène toujours à la même chose, de toute façon. Ton incapacité à gérer quoi que ce soit, ton humeur massacrante, ta manière pourrie de communiquer avec les gens. Faye. Ça avait commencé avec Faye, qui t'avais jeté un regard de travers ce matin-là - t'en avais parlé à Bo, et ça avait dégénéré. Il te confrontait à ce que tu voulais pas entendre - et il ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas.Tu prends le temps de faire le tour de la rue, essayant de te calmer, de mettre un peu d'eau dans ton vin. Parce que tu veux pas t'engueuler avec Bo - tu aimes ta vie avec lui et tu supporterais pas qu'il s'en aille. Faut faire un effort. Tu vas rentrer, et vous allez en parler calmement. Non ? Alors tu fais demi-tour, et tu reviens vers l'appartement. La lumière toujours allumée, Bo installé là, avec son livre. Il te regarde quand tu rentres, Jack aussi. Tu refermes la porte, il ne dit rien. Tu veux pas être le premier à parler. Il semble calme. Il l'est toujours, au fond. C'est peut-être ça qui te mets tellement en rogne. « I put your leftovers in the fridge, if you're hungry. » Tu plisses les yeux, en dangereux équilibre au-dessus du vide. « Thanks. » Tu lâches finalement, mais t'as pas faim du tout. Tu t'approches du lit, tes bottes et ton manteau enlevé, et tu viens caresser les oreilles de Jack. « Sorry I left like that. » Tu commenceras avec des excuses - tu verras où ça vous mènera. « What are you reading ? » Tu sais pas trop quoi dire d'autre. Le léger malaise suivant la dispute, tu sais pas sur quel pied danser. Tu sais même pas si t'es toujours en colère. Pas tellement. Et pourtant, toujours un peu. |
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