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Il y a la mer qui caresse le sable et qui se brise contre la roche.
Victor est là, il attend Imrie.
Imrie la grande
L’intimidante,
Le soleil,
Imrie qui est partie.
Avant de prendre le bateau, il lui a proposé la plage
(Celle de chouet).
Il faut (re)faire connaissance,
Se surprendre
Se découvrir pour mieux s’apprendre.
Imrie, vieux fantôme du passé
Voilà longtemps que tu n’as pas hanté mes pensées.
Victor ne sait plus si c’est la brise marine ou le souvenir de la jeune femme qui le fait frissonner. De temps en temps, il scrute l’horizon à la recherche d’une silhouette solaire. Sur cette plage, Victor pêche. Il le fait consciencieusement, avec minutie, jamais il ne capture les crabes un peu trop petits, jamais il n’arrache à leurs rochers plus de moules que ce dont il a besoin. Victor respecte la nature, il essaye, et c’est ça qu’il veut montrer à Imrie. Il veut lui montrer que lorsqu’il remonte la ligne de sa cane à bord de son vieux bateau, il choisit le poisson avec soin, il veut lui montrer que tout ceux qui pêche ne se ressemblent pas. Il veut lui offrir des images dignes des plus beaux reportages.
Mais Victor n’a pas oublié Imrie et son rire chantant, sa joie de vivre. Imrie parfaite dans son esprit, dans la vraie vie. Gamin, il lui trouvait un charme fou, mais sa Juliette se passionnait pour un autre Roméo. L’attirance s’est noyée dans l’admiration, et jamais le moindre sentiment n’a refait surface.
Quand elle l’a appelé pour faire ces photos, il a eu peur (un peu), puis il a voulu lui montrer la plus belle partie de lui, celle qui fait corps avec la nature, pas pour l’étonner, mais pour lui offrir ce qu’elle lui a demandé. Il est comme ça Victor, il offre plus que ce qu’il ne voudrait recevoir. Elle a voulu lui emboiter le pas, elle suivra ceux d’un homme admirable.
Mais quand il l’aperçoit, il se contente de lui faire un signe de main, le visage crispé, il ressemble à tout ces vieux pêcheurs qui ont perdu la passion. Quand elle arrive près de lui, il ne sait quoi lui dire. « Là, tu vois, je pêche la moule. Ça se fait uniquement à marrée basse. Je choisis toujours les plus grosses parce que ce sont celles que les clients préfèrent. Quand j’en ai environ 5 kilos, j’arrête. » Plus il explique, plus ses gestes se font tendres, il détache délicatement les moules de la roche, il les regardes avec attention. Victor ne sait parfois pas comment se comporter, mais il sait pêcher, et au fond, c’est ce qu’on lui demande.
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