AccueilAccueil  FAQFAQ  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
le forum est fermé, merci pour tout ♡ on se retrouve sur https://callitmagic.forumactif.com/ — cécile
-20%
Le deal à ne pas rater :
-200€ Smart TV LG 65″ 4K QNED MiniLED
799 € 999 €
Voir le deal

 

 (faye) nocturnal animals.

Aller en bas 
- -
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous

(faye) nocturnal animals. Empty

nocturnal animals
le phare ft. @faye winters

La nuit est tombée comme un couperet.
Seul le gémissement discret de Poséidon tranche le silence languissant. Drake tourne la tête vers son fidèle compagnon et lui gratte la gorge avec affection. Allez, on y va, tu as gagné. Le chien se relève immédiatement, excité à l'idée de cette promenade singulière. Un coup d'oeil jeté au radio-réveil - 2h30 du matin - et Drake attrape un sweat léger qu'il enfile rapidement. Lorsqu'il ouvre la porte, Poséidon bondit et se fend dans la nuit. Direction le phare.
Sans inquiétudes, Drake suit lentement derrière. Comme souvent, le sommeil se refuge à lui. Ou peut-être est-ce lui qui refuse le sommeil. On lui a souvent dit qu'il le trouverait plus facilement s'il cessait de se répéter qu'il ne dormira pas. Facile à dire. Finalement, c'est son rythme à lui. On lui dit souvent qu'il dormirait plus facilement s'il buvait moins de café, s'il fumait moins, si si si... Drake ne les écoute pas. Après tout, y a qu'lui que ça gêne, s'il est épuisé.

Le phare se dresse comme le roi d'un échiquier géant. Il est majestueux, comme fier de se tenir là, à l'épreuve des rafales et des vagues qui viennent presque lécher ses pieds lorsque la tempête éclate. Mais ce n'est pas une nuit de tempête. L'océan est d'un calme presque angoissant, c'est à peine si l'on entend les vagues aller et venir sur la jetée. Elles ne font aucun bruit contre les rochers saillants - nuit vraiment calme. Toujours charmé par ce silence grandissant, se sentant là comme un intrus, Drake ajuste sa capuche. Au-dessus de lui, la voûte céleste ne dévoile aucune étoile, sûrement camouflée par d'épais nuages. Pourtant, il ne pleuvra pas. Du moins, pas tout de suite. Pour avoir vécu ici toute sa vie, il commence à s'y connaître, en météo locale. Un vent frais s'infiltre dans son sweat et le marin frissonne légèrement. Pas frileux, accueillant juste l'arrivée de l'automne comme une reconnaissance. Il déteste l'été. Il déteste les touristes, il déteste ces flashs qui se braquent sur leurs péniches, sur leurs fenêtres, comme s'ils étaient des animaux de cirque.
Remarquez, on le regarde souvent comme une bête captive, se demandant quand est-ce qu'il va s'enfuir, s'envoler, disparaître. Sûr que certains aimeraient bien ! Il rage intérieurement contre tous ces ragots puérils, puis les balaie d'un signe de la main pour lui-même. Cela n'a pas d'importance. Poséidon le rejoint pour une caresse puis s'enfile dans le phare éteint. Ainsi, il parait presque effrayant. Mais ce soir, Drake n'y entre pas. Il se contente de s'asseoir sur les marches à l'entrée, restant là en fixant cet océan de malheur. Une mer intenable, imprévisible, qui lui a déjà tout pris. À qui il donne pourtant tout, chaque jour. Vers qui il revient toujours, comme un aimant.
Ses yeux clairs surveillent pourtant le chemin. Inconsciemment, il guette.
Il espère voir une silhouette trancher la nuit. Venir vers lui, pour ces rendez-vous clandestins, ces petites échappées au quotidien.
Revenir en haut Aller en bas
Faye Winters
"I waited, as if the sea could
make my decision for me."
Faye Winters
irl : cécile, murdock sur l'internet (elle)
posts : 1166
multi-comptes : sofia (a. arjona)
faceclaim : phoebe tonkin, ethereal
age : trente-et-un
birth : guernsey, born and raised
nationality : british

address : st peter port
in guernsey : from the first breath to the last

occupation : fisherman, inherited her dad's tiny fishing company
private : hurt too many times (bi)
mood : needs a fucking nap

(faye) nocturnal animals. F8a66308bfd712608d6e4d1fb91e3ac1

⋅ heart shaped sea ⋅
options : en/fr; 666633
roleplay : (OFF) mara, hana, warren, pippa
relations :

(faye) nocturnal animals. Empty

Le sommeil est capricieux. La lumière de la Lune s'infiltre entre les plis des rideaux. Parfois, lorsque Faye ferme les yeux sur la journée, elle rêve. De l'eau, de son père, de son frère. De ces manqués qui ont scié son passé. Parfois, elle n'en est pas capable, de serrer les paupières. Alors, elle attend, elle fixe les tracés des poutres au plafond, essaie d'y trouver de quoi trouver le sommeil. Mais ce soir, ça n'est pas suffisant. Alors elle se redresse sur le matelas, échappe un long soupir et glisse sa main sur sa nuque. Ses épaules sont douloureuses des journées précédentes, le vieux parquet est rugueux sous ses pieds nus. Dehors, elle entend le vent, les vagues qui s'échouent, au-delà du muret de pierre qui entoure la maison. Le sol craque à chaque mouvement, brise le silence familier de la vieille demeure. Faye enfile un pull, les manches sont trop longues et cachent ses mains rugueuses. En sortant, elle enfile des tennis au tissu tâché, et ferme la porte sans la verrouiller. Le vent frappe son visage, traverse les mailles du pull et s'échoue sur ses jambes à peine couvertes du short froissé de son insomnie. Elle resserre sa prise sur le bord de ses manches, et grimpe le petit chemin de terre en direction de la plage. Le phare est loin, il lui faut marcher une vingtaine de minutes, peut-être plus, avant d'en apercevoir les contours. Pourtant c'est là qu'elle va, cette nuit comme tant d'autres, pour retrouver l'apaisement des vagues qui s'écrase contre les roches. Ici, la mer est lente, elle glisse sur le sable dans des mouvements réguliers. Ça lui suffit, la plupart du temps, mais elle sait le sommeil trop loin, alors elle marche, dans l'obscurité de la nuit. Les nuages dissimulent tous les astres, c'est presque étrange, de sentir le vent sur son profil sans distinguer le mouvement des nuages. Et elle pense, elle pense à tout, et tout le monde. A son frère et leur dernière dispute. A Jonas, et son retour de l'horizon. A Daisy, et son sourire qui provoque ceux des autres. Lorsqu'elle aperçoit finalement le phare, un peu plus loin, Faye réalise qu'elle a marché plus vite que d'ordinaire – ou bien elle était trop prise dans les nœuds de son esprit pour garder la notion du temps. Elle distingue à peine la silhouette courbée sur les marches, mais elle sait. Elle étire les lèvres dans un maigre sourire, franchit les derniers mètres, stoppée à mi-chemin par deux pattes qui s'accrochent à sa taille. Elle rit doucement, frotte la fourrure du chien avec vigueur, et le laisse poursuivre ses aventures solitaires. Ses bras se croisent sur sa poitrine alors qu'elle rejoint son compagne d'infortune sur les escaliers. 'Je suppose que tu pouvais pas dormir non plus. Tu devrais arrêter le café.' Elle ricane. La moquerie est sympathique, parce que la remarque est ironique. Elle aussi, elle boit trop de café. La brise lui jette ses cheveux au visage, Faye les replace d'un geste lent. L'air frais s'infiltre dans ses poumons dans une longue inspiration. L'horizon est flouté par la nuit, ils distinguent mal le reste du monde. Et tant mieux. 'C'est presque trop calme, ce soir.' Elle fronce les sourcils, échappe un rire. 'Ou cette nuit. Ou ce matin. Peu importe.' Ils sont les animaux nocturnes, ceux qui se retrouvent pour profiter de l'île dans le secret de leurs insomnies. Autour, il n'y a personne. Juste eux, et la mer.
Revenir en haut Aller en bas
https://intothesea.forumactif.com/g4-i-got-bills
Invité
Invité
Anonymous

(faye) nocturnal animals. Empty

Avant même qu'elle n'apparaisse, il la devine. Peut-être par son imagination. Il croit voir sa silhouette serpenter le chemin, pourtant elle est encore trop loin pour que ses iris clairs puissent réellement la cerner. Pourtant, il sait qu'elle est là, il sait qu'elle vient. Ils ne se retrouvent pas chaque nuit, parfois elle ne vient pas, parfois sans doute est-ce lui qui n'est pas là. Un courant d'air glisse le long de sa jambe découverte par un vieux short de bain délavé ; c'est Poséidon qui vient de passer à fond. Cette fois, il la sent plus encore. Il le sait, elle est là. Il peut bien faire confiance à son chien pour ça. De sentir mieux que lui, de sentir plus loin, plus profond. Il fixe le petit chemin qui mène au phare. Qui mène à lui. À ce drôle de type un peu taciturne, un peu bourru, trop solitaire. Toujours seul, au jour comme en mer. Pas toujours la nuit. Mais cette nuit, oui. Enfin, plus tellement, finalement. Un chemin bien étrange qui la guide là, jusque devant lui. Il la voit s'approcher et ne lui offre aucune réaction sinon les commissures de ses lèvres qui se sont relevées. C'est subtile, à peine visible, mais si on le connait bien, c'est presque un sourire chez lui. Elle lui lance une plaisanterie en guise de salut, son sourire s'élargit pour découvrir le bout de ses dents. Il relève ses yeux vers elle, observe son minois délicat, comme si elle appartenait elle aussi à ce monde de la nuit, à cette ambiance fragile qu'ils ne partagent qu'ensemble. Tu te trompes. Peut-être que ça ne se voit pas, mais je dors, là, qu'il lance sur le même ton. Il fixe son visage, il voit le vent agir sur ses cheveux. Les siens sont pris au piège dans sa capuche pour les empêcher de danser. C'est qu'il les porte plus long que la coutume, Drake. Parce que Drake, il n'en a que faire, de cette coutume. Il tapote l'escalier à côté de lui. Pour l'inviter à s'asseoir. Le doute l'étreint ; peut-être ne veut-elle pas rester. Peut-être a-t-elle d'autres choses à faire. C'est que la nuit, son ego se tapis et laisse les doutes l'éprendre comme autant de vagues qui viendraient ratisser la jetée de son esprit. Que peut-on bien avoir à faire, à cette heure tardive, entre la nuit et l'aube ?
Rien. Rien sinon dormir, comme tout le monde.
Rien sinon être là, comme eux.

Oui c'est.. étrangement calme.  C'est presque anormal, en vrai. Drake ne connait pas souvent l'océan calme. Lorsqu'il a emporté son père, Drake s'en souvient comme si c'était hier, il était calme, aussi. Est-ce qu'il se prépare à emporter une nouvelle âme ? À la trainer jusqu'aux abysses ? Immédiatement, ses pensées vont vers Sashenka. Et si c'était elle qui était prise par la mer, cette nuit ?
Il retrouve la présence de Faye à ses côtés et ses inquiétudes se taisent. Elles reviendront plus tard, lascives et engourdies. Quand il baissera la garde. Mais pas maintenant, non. L'instant n'est pas à l'angoisse. Il fixe Poséidon qui ne cesse de lui faire la fête. J'crois que tu lui plais vraiment, vu l'accueil qu'il te fait à chaque fois. Nouveau sourire. Discret, presque timide. Il se frotte les mains dans les manches de son sweat. Remarque que le sien est trop grand pour elle - appartient-il à un grand frère ? un amant ? un mari, même ? - et détourne le regard lentement. Qu'est-ce que ça peut bien lui faire, en vrai, hein ? T'as envie de marcher ? Il lui laisse le choix. Marcher, rester ici, tout lui va. Comme une invitation, pourtant, à passer la nuit ici avec lui. Peut-être pas toute la nuit, ou peut-être que si. Parfois, il se quittent au petit matin. Parfois, il aimerait qu'elle reste plus longtemps.
Revenir en haut Aller en bas
Faye Winters
"I waited, as if the sea could
make my decision for me."
Faye Winters
irl : cécile, murdock sur l'internet (elle)
posts : 1166
multi-comptes : sofia (a. arjona)
faceclaim : phoebe tonkin, ethereal
age : trente-et-un
birth : guernsey, born and raised
nationality : british

address : st peter port
in guernsey : from the first breath to the last

occupation : fisherman, inherited her dad's tiny fishing company
private : hurt too many times (bi)
mood : needs a fucking nap

(faye) nocturnal animals. F8a66308bfd712608d6e4d1fb91e3ac1

⋅ heart shaped sea ⋅
options : en/fr; 666633
roleplay : (OFF) mara, hana, warren, pippa
relations :

(faye) nocturnal animals. Empty

Il y a le bruissement des feuilles, les éclats des vagues qui heurtent les roches ; il a ses yeux à lui, si clairs qu'ils percutent les siens, plus sombre encore dans la nuit. Faye enserre ses genoux de ses bras. La pierre est dure sous son silhouette repliée. Elle se sent petite, contre le profil de Drake. Il la dépasse d'une tête à peine, mais sa carrure est large et imposante, et la sienne frêle et élancée. Faye garde les yeux sur l'horizon, ou ce qu'elle en aperçoit dans l'obscurité, et rit doucement. Ça frôle l'air frais, s'emporte dans le vent. 'C'est bon à savoir. Et relativement pratique quand t'as pas envie d'écouter les gens.' Elle lui offre un sourire délicat. Ses mots ne lui sont pas adressés ; pas à lui. Il parle, elle écoute. Elle parle, il écoute. L'harmonie de leurs conversations est ce qui la fait revenir, toujours. Parce que c'est facile, de se confier à lui. Parce qu'il y a la mer qui les enveloppent, et parce qu'il semble garder tout les secrets qu'elle échappe. Lorsque le jour se lève, il ne dit plus rien. Et Faye s'en contente. En redressant les épaules, elle respire l'air de la mer, et soupire longuement. C'est presque dérangeant, d'entendre la vie nocturne aussi bien, ce soir. Ça grouille dans les hautes herbes. Mille yeux qui regardent. Mille oreilles qui écoutent. Et ils ne sont plus vraiment seuls. Faye préfère le mauvais temps, lorsque l'île dissimule ses pensées dans le tumulte dont elle seule a le secret. Alors, sans vraiment le réaliser, elle parle moins fort. 'Étrangement calme,' elle répète d'un murmure. Elle sait que ça l'inquiète, un peu. Parce qu'ils connaissent la mer de la même façon. La cruauté de l'eau qui, dans les tempêtes, enlève ceux qu'on aime. Elle sait – sans doute que lui aussi, sait. Ils ont perdu leurs pères dans les mêmes abysses. Faye glisse ses doigts dans la fourrure épaisse du chien, de son col à l'arrière de ses oreilles, et penche son visage pour accueillir un baiser mouillé. 'C'est réciproque.' Elle tend le bras pour attraper une branche, elle est trop fine et définitivement trop légère, mais elle la lance tout de même, et Poséïdon détale dans l'instant. 'J'ai toujours voulu avoir un chien.' Elle sait qu'un peu de compagnie sur le bateau lui serait bénéfique, on le lui a dit plusieurs fois. Ses relations avec son frère sont trop fragiles pour être justement appréciées. Ils ne rient plus vraiment, ensemble. Faye se relève, s'élance en direction des terres pour toute réponse. Oui, elle veut marcher. Le mouvement réchauffera ses jambes. Elle croisent les bras sur sa poitrine, entame une promenade qu'elle sait déjà longue. Elle n'est pas fatiguée, pas encore. Peut-être même qu'elle ne fermera pas l’œil jusqu'à la nuit suivante. Ou jusqu'à ce que lui le soit, qu'il dise au revoir et qu'elle rentre chez elle en silence. 'J'ai bien avancé, sur le bateau.' Elle lui a tout dit, sur cette carcasse de navire qu'elle retape dans l'obscurité du garage. Elle s'y écorche les mains chaque jours, s'acharne trop lentement à ramener à la vie ce qui autrefois appartenait à son père. Peut-être, aussi, qu'elle le trouvera dans les eaux, son père, lorsqu'elle pourra enfin quitter l'île pour parcourir le monde. Et revenir ensuite. Revenir, toujours. 'J'ai commencé à réfléchir à un nom, je me dis qu'il serait temps, même si c'est loin d'être terminé. Et, finalement, j'ai rien trouvé. Je suis dessus depuis des jours, et toujours rien.' Elle rit doucement. Les herbes caressent ses chevilles et le vent son visage. 'Vraiment, page blanche. Je dois avouer que c'est légèrement déprimant, d'être si peu inspirée.' Elle rit, offre un regard doux à son partenaire de la nuit. Comme pour deviner si lui, saurait nommer un bateau qui n'est pas le sien. Lui offrir un peu de poésie en plus de quelques heures de ses nuits.
Revenir en haut Aller en bas
https://intothesea.forumactif.com/g4-i-got-bills
Invité
Invité
Anonymous

(faye) nocturnal animals. Empty

Tout est poésie. Tout est calme, légèreté, innocence. Rien qui ne ressemble à Drake. Drake qui ne connait que solitude, réalité éprouvante, sueur et violence. Et pourtant, Drake qui revient toujours côtoyer ce monde qui n'est pas le sien, comme un étranger. Avec elle, il se sent différent, comme libéré d'un poids qu'il n'a pas choisi de porter. Celui d'être un Madsen, de devoir, depuis toujours, être dur pour être respecté. Pour rester en vie, en quelques sortes. Pour garder la tête haute - alors qu'il y aurait tant de courage à courber l'échine, parfois. Elle rit et ça ressemble au carillon de son enfance. Celui qui se laissait bercer par le vent marin, quand ils habitaient encore à la sortie de la ville. Celui qui annonçait le retour de son père, le sourire de sa mère, une famille unie. Son rire pourrait, donc, le rendre nostalgique mais pourtant, cela lui décroche un sourire doux, presque rêveur. Il a gardé ses yeux sur elle même si elle ne le regarde pas. Elle ressemble à une poupée, une chimère qu'il ne peut vraiment toucher, qu'il ne peut vraiment envisager une fois le soleil déchirant le rêve nocturne. Je t'apprendrai, répond-il avec un petit rire bref. Il a compris que ça ne lui était pas destiné. Il laisse son regard dériver sur Poséidon. Imagine, brièvement, les caresses qu'elle lui donne. Et s'il les recevait, lui ?
Un frisson l'embrase, il fixe maintenant la nuit noire. Sans un mot d'abord, il la suit, comme une ombre. On ne sait pas vraiment si c'est elle qui parait chétive ou lui qui semble bourru, côtes à côtes. Ils semblent n'avoir rien en commun et pourtant, ils sont là cette nuit. Et les autres nuits. Jamais assez de nuits, pourtant, pour Drake.
Pourquoi ne pas en prendre un ? demande-t-il, réellement curieux. Ici, il n'est pas obligé de revêtir son armure. Avec elle, sous le regard seul de Dame Lune, il a pour habitude de la laisser tomber. Il hoche la tête, lui proposant ainsi de continuer. Elle lui a parlé de ce projet qui lui sied tant à coeur. Il l'encourage, de pensées discrètes. Il aurait voulu, lui aussi, avoir un projet qui rendrait fier son père là où il est. Et sa mère. À part veiller sur ses cadets, il ne lui reste pas grand chose d'eux. Alors, il ne peut que l'encourager même si secrètement, il la jalouse un peu. Il est un peu surpris qu'elle lui demande son avis, ses idées. Les herbes chatouillent ses mollets nus, il aimerait presque marcher pieds nus. Les mains dans les poches, il se demande s'il oserait passer son bras autour de sa taille. Il se les tape toutes, de toute façon, crierait-on sûrement déjà. Même si personne n'est là pour les voir, pour les juger, pour le discréditer. Ne profite-t-il pas de ces rumeurs pour se dénigrer lui-même ? Alors, il n'ose pas. Garde ses mains dans ses poches comme un gamin apeuré. Le grand méchant loup éprouvé par la douceur de l'agneau. Il sait pourtant Faye loin d'être une brebis ; et, peut-être, lui loin d'être ce prédateur qu'on se plait tant à le vêtir. Le Poséidon, ça claque, souffle-t-il alors tout d'un coup, brisant le silence léger qui les a enveloppé après le discours de la demoiselle. Réactif à son nom, son berger lance un jappement qui déchire la quiétude de la nuit. Il le calme de quelques caresses tendres. Puis, comme s'il regrettait sa proposition, se rétracte comme un enfant ayant touché la plaque de cuisson. Je plaisante, qu'il se trouve obligé de préciser. Pourquoi prendrait-elle le nom de son chien comme attribut si important ? Sérieusement, garçon, tu crois être si important ? Toi qui détournes le regard en la croisant le jour, la snobant presque, niant avec égoïsme et lâcheté ces instants sacrés, interdits, secrets. Au fond, il aimerait bien leur rajouter ce secret. Qu'ils pensent tous au Dieu de la mer, sans savoir que c'est de son chien qu'il est question - de lui, donc ? Comme une nouvelle complicité. Comme un affront au monde public. Le ciel semble s'éclaircir, un instant, il éprouve la crainte de l'aube. L'assassinat de leur instant. Mais l'aube est encore loin, ce ne sont que les nuages qui s'écartent, afflués de la pression de l'astre lunaire qui éclaire leur chemin. Chemin qui contourne le phare, les mène dans la petite campagne, près des maigres forêts, là où on entend toujours la mer. On l'entend partout sur l'île, l'océan. Il ne se tait jamais. Il s'imagine déjà rentrer, seul, jusqu'à son petit cottage. Jusqu'aux pieds du phare où flottera encore son parfum, comme déjà nostalgique.
Est-ce qu'elle pense à lui, quand elle rentre, à la fin de la nuit ?

On fait la course ? Ses yeux clairs et soudain brillants se tournent vers elle. Pour se réchauffer, qu'il aurait envie de lui souffler. Pour se sentir encore plus vivants. Encore plus enfants. Encore plus naïfs, plus libres. Rêve pas, gamin, elle va sans doute trouver ça stupide.
Revenir en haut Aller en bas
Faye Winters
"I waited, as if the sea could
make my decision for me."
Faye Winters
irl : cécile, murdock sur l'internet (elle)
posts : 1166
multi-comptes : sofia (a. arjona)
faceclaim : phoebe tonkin, ethereal
age : trente-et-un
birth : guernsey, born and raised
nationality : british

address : st peter port
in guernsey : from the first breath to the last

occupation : fisherman, inherited her dad's tiny fishing company
private : hurt too many times (bi)
mood : needs a fucking nap

(faye) nocturnal animals. F8a66308bfd712608d6e4d1fb91e3ac1

⋅ heart shaped sea ⋅
options : en/fr; 666633
roleplay : (OFF) mara, hana, warren, pippa
relations :

(faye) nocturnal animals. Empty

Son cœur s'apaise – c'est ironique, presque. Parce que Faye, elle connaît les manières brusques et la voix rauque de son compagnon de nuit. Dans le jour, ses yeux si clairs percent tout, se font sévères, ses mots rares. Mais, ici, dans l'ombre du phare qui s'élève sur leurs silhouettes, il est différent. Elle ne sait pas si c'est la mélodie des vagues, ou les senteurs de la mer, ou bien même sa présence à elle, elle et son rire qui résonne, elle et sa langue qui se délie plus que d'ordinaire. Si leurs mains sont écorchées de leurs activités de la journée, leurs conversations se font délicates. Les voix sont portées par le vent, ils n'ont pas besoin de hausser le ton. Juste de parler, comme ça vient, et c'est tout. Il lui apprendra. C'est une promesse déguisée en plaisanterie légère. Elle sait, Faye, qu'il y aura d'autres nuits et d'autres promenades et elle l'espère, sans doute. Parce que sa compagnie est douce et qu'elle ne semble pas s'en lasser. L'herbe est cotonneuse sous ses semelles fines. Elle voudrait retirer ses chaussures, sentir le sable et la terre et l'île entière contre ses pieds. Le nez relevé sur le ciel, elle prend une longue inspiration. 'Ça paraît si simple, comme ça.' Elle rit doucement, serre les doigts sur les manches de son pull. 'Ça l'est, d'ailleurs.' Elle n'aurait qu'à conduire jusqu'au refuge pour adopter un chien ou un autre. Pourtant, pourtant, elle n'en fait rien. 'Je sais pas trop.' Poséïdon se glisse contre sa jambe, elle tend le bras pour caresser le haut de son crâne, et il s'échappe à nouveau. 'J'ai beaucoup à faire et penser et payer, pas sûre que j'arrive à m'en occuper comme il se doit.' Ou peut-être que ça n'est qu'une excuse pour refuser l'évidente solitude qui la guette à chaque coucher de soleil. Faye s'est laissée emporter par le silence de la maison depuis si longtemps, qu'elle a presque oublié à quoi ça ressemble, lorsque la vie y revient. Ça lui fait peur, sans doute. D'insuffler le mouvements dans les pièces qui prennent poussières, lorsque ce mouvement ne vient ni d'elle, ni de son frère, ni de son père. Leur marche s'allonge, ils gardent leurs mains pour eux. Le chemin se rétrécit, pourtant. Leurs épaules se frôlent presque, et c'est une sensation étrange. Faye réalise qu'ils ne se sont jamais touchés. Drake pourrait n'être qu'un spectre de ses errances nocturnes, elle ne le saurait pas. Mais elle serre les mains dans son pull – un mouvement sur sa peau lui semble déplacé. Elle glisse un regard en coin sur son profil. Son visage est presque entièrement couvert par sa capuche. Elle voudrait la tirer un peu, juste pour dévoiler ses traits. Elle sourit. Poséïdon. C'est vif à l'oreille. Il plaisante, elle secoue doucement la tête. 'Non, je te le laisse. Pour le tien.' C'est évident, bien sûr. Elle ne se permettrait jamais de lui prendre ça. Le sien, elle l'appellera autrement. Seulement, elle n'est pas encore certaine. Lui donner le nom de son père est trop dur. Ça serait admettre, finalement, qu'il ne reviendra jamais qu'à travers le bois qu'elle a taillé des heures durant. Celui de son frère, pourtant si doux à l'oreille, ne ferait qu'écarter des plaies encore bien trop ouvertes. Alors, elle attend, elle pense, elle occupe ses nuits sans sommeil à imaginer des lettres peintes sur la coque. Mais elles n'ont jamais de sens. Lorsque Drake ralentit la cadence, lui jette un regard brillant, Faye s'arrête. Elle a un temps de silence. De surprise, presque. Et ses lèvres s'étirent, lentement, dans un sourire malicieux. Et elle détale, elle court à travers les hautes herbes et le vent frappe son visage et ses jambes et son cœur, et ça fait du bien, tant de bien qu'elle voudrait ne jamais s'arrêter. Drake est juste derrière, un instant de retard parce qu'elle est partie sans même répondre. Le berger les a dépassés depuis bien longtemps déjà. Faye accélère, sa respiration est saccadée. Drake s'aligne sur son profil – elle tend la main pour attraper la sienne, emporte son geste avant de le toucher, et elle court, elle court et ses cheveux fouettent son visage, et ses yeux pleurent des grains que le vent leur jette. Elle ne s'arrête que lorsqu'ils atteignent le sable. Elle réalise alors qu'elle s'est dirigée vers la plage. C'est naturel et familier et elle y revient toujours, quoi qu'elle fasse. Faye se tient là, juste à la frontière entre les terres et le sable. Elle a perdu le souffle, ses jambes tirent, mais elle sourit, et étire les bras au ciel. Elle retrouve une insouciance presque oubliée, noyée dans les inquiétudes quotidiennes et les responsabilités qu'elle n'a jamais demandé. 'J'ai gagné.' Elle sourit, fière, mais elle s'en fiche, de la victoire. Ses yeux se reportent sur l'horizon, noir, les éclats de la lune reflétés dans le mouvements des vagues. 'Tu crois qu'on se lassera, un jour ?' De la mer, de l'île, de ces vies qui se ressemblent, qu'ils n'ont choisi qu'à moitié. De ces rencontres dans le secret de la nuit, aussi, lorsque personne ne peut les voir. Et de rien, et de tout, de tout.
Revenir en haut Aller en bas
https://intothesea.forumactif.com/g4-i-got-bills
Invité
Invité
Anonymous

(faye) nocturnal animals. Empty

C'est vrai que c'est pas si simple. Drake hausse les épaules en gardant un court silence. Y a toujours eu des chiens, chez moi, depuis que j'suis tout p'tit alors... c'est un peu habituel, pour moi. Malgré-tout, c'est pas toujours évident. Pourtant, Drake sait. Si demain il venait à manquer de quoi s'acheter à manger, si y en avait un seul des deux qui devait avoir, ça serait Poséidon. Il se priverait pour lui comme un parent se prive de son enfant. C'est un peu comme son fils, même si ça peut paraître étrange. Mais il ne sera pas père. Non. Il ne peut s'engager à avoir une progéniture. Disparaître en mer un jour, laisser son enfant derrière-soi avec ce traumatisme si spécial, si étrange. Il frôle les épaules de Faye des siennes, ça lui donne comme un courant électrique. Il sort une main, étend son bras... fait mine de s'étirer. Froussard, Drake, le soir. Parfois, il affiche une excentricité qui ferait douter de sa timidité pourtant maladive. Il lui lâche un rire sincère - ça résonne dans la nuit comme une mélopée céleste. Pas besoin. Le mien porte le nom de ma mère. Le Maddison. Il a dit ça sans sanglot dans la voix. Longtemps qu'il ne la pleure plus. Il n'est plus un enfant - et les hommes, c'est bien connu, ça n'pleure pas. N'est-ce pas ? Elle lui manque cruellement. Pourtant, il a été si occupé à consoler ses deux plus jeunes frère et soeur que ça propre peine est toujours passée secondaire. Il devait être force pour les rassurer. Jamais craquer. Jamais montrer ô combien ça faisait mal. J'suis certain que tu trouveras, lui promet-il comme s'il avait ce pouvoir-là. Il lui offre un sourire, lui propose la course. Alors qu'il se pense stupide, elle part d'un seul coup, sans prévenir.
Il se jette à sa poursuite, se prenant au jeu. Il mêle même son rire enfantin et rauque à l'instant déconnecté du temps. Il ne pense plus à la pêche, il ne pense plus aux factures, il ne pense plus à Sashenka. Mais c'est mentir un peu. Elle a de l'avance, mais il la rattrape peu à peu. Il se fond dans son rôle. Celui du loup derrière sa proie. Alors qu'il s'aligne sur ses pas, soudainement, elle tend la main vers la sienne. Il étend le bras, prêt à la saisir mais elle se rétracte. Non. Pourquoi ?
Que craint-elle ? D'être un nom de plus ? Elle est tellement plus que ça. Sinon, Drake ne la reverrait pas. Mais comment pourrait-elle le savoir, face à lui qui tait tout ? Il récupère sa main, s'en sert pour gagner en vitesse mais ne parvient pas à la dépasser. Peut-être ne le veut-il pas vraiment. Peut-être veut-il la laisser gagner. Il s'arrête à côté d'elle, récupérant son souffle. Bien joué. Il lui offre un sourire frivole. Je prendrai ma revanche. Il lui fait un clin d'oeil, un peu séducteur, un peu enfantin. Posé est déjà en train de creuser dans le sable - une de ses activités favorites. Il l'observe, lui dos aux vagues, insouciant du danger que peut représenter l'océan. Même quand Drake l'emmène avec lui, tous les matins, il ne semble pas avoir peur. Il attrape sa question au vol, comme une pierre jetée. Une pierre qui le blesse, un peu. Pour lui, elle parle d'eux. De ces excursions nocturnes, de ces promenades singulières, de ces instants arrachés à leurs présents. De ces rôles qui se sont donnés le jour et qu'ils dévêtent la nuit. De leurs voix, dénuées de secrets, qu'ils viennent là se confier si souvent. Il fixe la nuit, le vide, le silence qui les entoure - et le doux chant des vagues sur la jetée. Moi pas, affirme-t-il d'une voix claire et détendue, affirmé. Il n'a pas peur de l'avouer, ne veut pas lui cacher. Il ne se lasserait pas de ce qu'elle lui offre ; comme une possibilité d'être ce lui qu'il cache tant, d'être cet homme qu'il ne connait lui-même que si peu. De rencontrer cet inconnu qu'il cache au fond, pas celui qu'on croise tous les jours.
Il tousse un peu, puis se met à rire en s'asseyant à même le sable. Le vent souffle plus fort, ici près de l'eau. C'est plus de mon âge ni de ma condition physique médiocre, c'est conneries ! fait-il en riant, amusé de leur course, espérant - oh oui, espérant si fort - qu'elle non plus, ne s'en lassera pas. De lui. Il se sent apaisé, étrangement. Cela ne lui arrive pas souvent. Il a l'impression d'être tout le temps tendu, acharné, malmené de l'intérieur. J'suis pas très sportif, tu sais. Et puis, la clope a bousillé mes poumons comme il se doit. Il rit encore, comme si ça n'avait pas d'importance. Il étend ses bras derrière-lui, s'appuyant sur ses coudes. Il la fixe, avec cette même intensité qu'il ne contrôle pas vraiment. Tu n'as pas trop froid ? Son ton est presque inquiet, soucieux. Prévenant.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

(faye) nocturnal animals. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
(faye) nocturnal animals.
Revenir en haut 
- -

 Sujets similaires
-
» (faye & hana)
» pré-lien de faye.
» — faye winters (19.11)
» — faye, sofia (28/03)
» a million pieces -- faye.


 :: — back to the sea
iv. archives
 :: archives :: rp
-
Sauter vers: