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 and i'd wait all night for the smile you'd saved (ren)

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Mara Becker
Mara Becker
irl : marling ; she/her
posts : 92
faceclaim : e.olsen (c)maryne
age : thirty.
nationality : proud brit.

address : the old grahams' house in st peter port.
in guernsey : since about six month now.

occupation : assistant for the school teachers a couple of times a week.
private : is it believable ? the love we're supposed to show. is it ?
and i'd wait all night for the smile you'd saved (ren) Tuxf

⋅ heart shaped sea ⋅
options : eng/fr ; crimson
roleplay : closed 0/4 (faye; forty; olly; ren)
relations :

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Les sacs de plâtres et les pots de peintures jonchent l'entrée de cette vieille maison de pierre. Dans la cheminée noircie par les flammes, le feu crépite de nouvelles buches. Avec le temps, Mara commence à se faire à ce nouvel environnement. On est bien loin du confort moderne de son appartement de Manchester mais, dans un sens, elle se sent mieux ici que là-bas ; sur le vieux fauteuil en tartan du salon, celui qui accueille nombreuses de ses lectures. Bien sûr, elle râle parfois contre la plomberie défectueuse qui ne lui laisse qu'un filet d'eau froide pour se rincer les cheveux, mais elle s'est faite aux courants d'air, au sol qui craque, à la cuisine quelques peu exiguë. Elle se fait à la tasse de café de Ren dans l'évier, à ses râles désapprobateurs quand le câble de la perceuse n'est pas assez long pour atteindre l'une des rares prises, à son odeur partout, partout. Parce qu'elle est ici chez lui. Aucun d'eux ne l'a réellement choisi, mais elle est ici chez lui. Dans l'ancienne maison de son grand-père, celle qui a connu d'autres histoires, avant elle. Celle qu'elle tente tant bien que mal de s'approprier pour ne pas perdre la face. Et ce soir, encore, la tentative est lancée. Ça fait plus d'une heure qu'elle s'affaire à suivre à la lettre une recette qu'elle a recopié sur un petit bout de papier ; la fameuse ratatouille que Faye lui a dit d'essayer, pour lui. Elle n'est pas très douée, Mara, alors il lui a fallu du temps pour venir à bout de la peau de certains légumes terreux. Tout est un petit peu plus long, un petit peu plus précieux, aussi, parce qu'elle y met tout ce qu'elle a, tout ce qu'elle peut. Et quand la grande cocotte trop chaude des légumes cuits s'écrase au sol dans un immense fracas, ce sont tous ses espoirs qui s'envolent. Elle n'entend même pas Warren qui passe la porte, accroupie dans un sanglot qui se calme enfin au dessus du fiasco de sa soirée. Un bout de l'émail s'enfonce dans sa paume et elle retient un juron, se relevant dans la hâte pour passer sa main sous l'eau et constater les dégâts. Et il est là, devant elle. Il est là. 'I'm so sorry, I made a mess.' ses joues sont encore un peu humides et son sourire n'est plus. 'I wanted to make something you liked and it slipped and there is food everywhere and I really hope it wasn't one of those family pot that had sentimental value because I ruined it and I'm really sorry.' trop vite, les mots sortent trop vite et bientôt, elle manque d'air. L'eau coule encore sur sa peau et le four qu'elle avait allumé pour garder sa préparation au chaud tourne à vide et le semblant d'une table mise pour eux trône encore non loin de là. Il ne manque que les fleurs, qu'elle a achetées ce matin. Alors, pour éviter son regard déçu, elle baisse les yeux sur la plaie peu profonde et coupe le robinet. I wanted to do this for you. Not to you.
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Warren Graham
Warren Graham
irl : marmotte / elle
posts : 38
multi-comptes : None.
faceclaim : Richard Madden + tumblr
age : 32 yo.
birth : Borned in Scottland, raised on the island, unfortunately.
nationality : British.

occupation : Cop, undercover.
private : Seems like I'm taken. At least that's what I'm saying.

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Quand il n’était pas les mains plongées dans le plâtre ou la peinture, Warren partait se défouler dans la petite salle de sport de l’île. Il n’était peut-être plus flic de la même manière qu’il avait pu l’être ces dernières années, mais il n’en restait pas moins motivé par l’idée de pouvoir retrouver l’uniforme au grand jour à l'avenir. Et pour cela, il fallait qu’il garde une certaine discipline sportive. Alors il soulevait des poids, se torturait sur un nombre incalculable de machines dont il ne connaissait pas le nom, transpirait à grosses gouttes et s’assurait que pas un gramme de graisse ne vienne le transformer définitivement en civil inactif. Ce soir, la séance d’une heure et demie avait été particulièrement difficile. Parce qu’il n’avait pas réussi à se focaliser sur l’entraînement et à oublier ses frustrations quotidiennes. Son ancienne vie lui manquait, indéniablement. Ici, il était obligé de faire face à un passé qu’il avait préféré oublier, fuir. Contraint de jouer la carte de l’homme amoureux, heureux, épanoui. Forcé de constater dans le miroir qu’il avait perdu sur tant de tableaux. Par-dessus le marché, Mara ne rendait pas la situation facile. Ou du moins, la rendait-elle trop, facile ? Depuis le départ, il avait agi avec elle comme avec n’importe quel individu qui croisait son chemin dans le commissariat. Une pièce de l’échiquier d’une mission comme une autre. Et il le sentait bien, que cette vision très froide et calculatrice commençait à sérieusement s’effriter. Parce qu’elle avait quelque chose, cette fille. Une douceur à laquelle il était de moins en moins insensible. Il se prenait presque à sourire, en rentrant chez eux, alors qu’une odeur si familière embaumait le couloir juxtaposé à la cuisine. Il posa son sac de sport dans l’entrée, là où il y avait encore de la place, et, curieux, s’avança vers la pièce d’où émanaient les effluves de la ratatouille. Il n’avait pas encore atteint la cuisine quand un grand vacarme le fit sursauter. Merde. Ça ne sentait pas très bon. Plus maintenant. Il hésita quelques secondes, et, entendant un bruit semblable à des sanglots, se décida à franchir la porte. Elle était là, accroupie par terre, et lui, gauche, ne savait pas quoi faire, ni quoi dire. Il n’avait pas l’habitude de la voir ainsi. Elle avait davantage le sourire aux lèvres que les larmes au bord des yeux. Il voulait lui dire que ce n’était rien, mais elle ne s’arrêtait plus de s’excuser, d’expliquer sa démarche. Et lui, grand nigaud handicapé quand il s’agissait de trouver les mots justes, laissa retomber son regard sur la plaie de la jeune femme. Sans mot dire, il sortit de la pièce, non pas parce qu’il était déçu ou en colère, mais parce qu’il voulait aller chercher de quoi l’aider. Il revint quelques secondes après, muni de désinfectant et d’un pansement. « Let me help you.» Délicat, il prit sa main et nettoya la plaie avec une compresse, avant de camoufler cette derrière par un pansement, coloré. « The kids are gonna be thrilled to see you wear bees, too.» Combien de fois s’était-il déjà moqué de ses pansements à l’effigie de ces petites créatures mignonnes ? Il était clair qu’il n’aurait jamais acheté ça. Mais il s’y était fait. Tout comme il acceptait qu’elle envahisse certaines pièces des œuvres que les bambins lui offraient. Son œuvre accomplie, Ren ramassa ce qui restait de la cocotte, pour la mettre dans l’évier, le temps qu’elle refroidisse. Elle finirait dans la poubelle ensuite. Il s’empara d’une cuillère, et racla le fond de la marmite. Il aimait se faire du mal. Et c’était bon. Trop, bon. « You know… There were multiple other ways to torture me than to make me dream of a ratatouille and then throw it away.» Sa façon à lui d’essayer de la faire sourire à nouveau. C’était touchant, qu’elle ait voulu lui faire plaisir. Il ne savait pas comment elle avait déniché l’une de ses recettes favorites, mais le seul fait qu’elle se soit donné de la peine… « I’m gonna clean all this, don’t worry. It’s not a big deal.» Elle était tachée, avait les yeux rougis… Il ne voulait pas qu’elle se fasse davantage de soucis. D’un geste délicat, il l’incita à sortir de là, lui faisant comprendre d’un regard qu’il ne voulait entendre aucune protestation. Quand elle s’y plia enfin, il se retroussa les manches, attrapa du sopalin, le sac poubelle, et jeta tout ce qui était par terre. L’entreprise terminée, il passa un coup de serpillère rapide, nettoya les éclaboussures visibles. Ni vu, ni connu. Il ne restait plus qu’à déterminer ce qu’ils allaient manger, après ce fiasco… Il ouvrit le frigo, dubitatif. Difficile de se résoudre à manger du jambon, après ce plat qui avait été à deux doigts de finir dans son assiette…
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Mara Becker
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Dans ses larmes, il y a sa vie d'avant. Celle qu'elle a laissé dans une allée sombre derrière une petite boutique de fleurs, étalée là, aux pieds d'une banque à l'alarme criante. Il y a les yeux de cet homme qu'elle a croisé et qui la suivent encore, où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse, ces yeux qu'elle craint de croiser dans chaque nouveau visage et qu'elle étouffe dans des sourires qui finissent par la convaincre. Il y a le petit chien de la voisine, et le disquaire du bout de la rue et madame Bishop et sa douzaine de roses hebdomadaires. Il y a ses livres préférés et une myriade de bibelots et de vêtements qui trônent dans un box impersonnel sur le continent. Il y a des souvenirs qu'elle ne peut partager qu'avec lui, lui qui ne dit rien, lui qui semble déjà tout savoir. Il y a les efforts qui paraissent vains et cette place qu'elle a parfois du mal à trouver. Mais ce soir, Mara veut essayer, encore, parce que les fissures apparaissent parfois quand ils parlent et qu'elle veut croire qu'ils peuvent cohabiter un peu mieux. Cette maison est grande et elle en marre de l'y croiser. Alors, elle tente un coup de poker, mais comme souvent elle ne sait pas bluffer. Le plat trouve le sol pour lui éviter la brûlure et c'est la peine qui lui prend la gorge. Elle a encore tout raté. Le voir tourner les talons sans un mot confirme ses craintes et Mara baisse les épaules, résignée. Pour la soirée agréable, ils repasseront. Quand il revient dans son sillage, la blonde est presque surprise. Elle retient un mouvement de recul, pas franchement habituée à un quelconque contact en dehors de leurs démonstrations d'affection publiques. Et elle se rend compte que ça lui manque, cette chaleur humaine qui se dégage naturellement des gens. Elle se les interdit parce que les autres gens ne sont pas lui et qu'il est censé être. Qu'elle ne peut pas. Elle grimace un peu sous l'alcool, fixe le pansement sur sa main et ça lui rappelle celui qu'elle a apposé le matin même sur la peau d'une autre. Son, autre. Son, passé. 'Just like Faye.' le murmure passe la barrière de ses lèvres dans un demi-sourire sans même qu'elle ne s'en rende compte, et, pendant quelques secondes, Mara referme ses doigts sur les mains caleuses du policier. Parce que c'est chaud et doux et qu'elle en a besoin. 'They'll ask how I did that and I'll have to lie. Can't tell the little rugrats I can't lift a pan.' c'est tendre dans sa bouche, comme les récits qu'elle peut inventer pour ceux qui ont besoin d'imaginaire. Déformer la réalité pour eux ne la dérange pas trop ; ce sont les adultes et leur vérité qu'elle déteste altérer. Ren fini par lâcher sa main et c'est froid, tout d'un coup, trop froid sur sa peau. Elle resserre les pans de son gilet autour de ses épaules frêles et se penche pour continuer son œuvre. 'I know and it was so good, almost perfect I think !... I'm sorry. But the good thing is I made it once, maybe I'll manage to do it again.' voilà, son optimisme lui revient, un peu. Ses yeux se relèvent sur lui et croisent les siens, à la fois doux et autoritaire, et elle se demande Mara si elle a déjà vu ces émotions dans ses iris. Alors, elle se redresse, un peu gauche, et fait un pas de côté pour lui laisser la place, contourne le plan de travail, bras ballants, pas certaine de ce qu'elle doit faire maintenant. Il ne lui en veut pas. Il a même l'air plutôt... heureux. 'Let me get cleaned up and after that you can use the bathroom.' elle fait un pas en direction de l'escalier et s'arrête dans sa course, manque de tomber en avant. 'Not that you stink or anything, just that I know you were at the gym so maybe you want to take a shower ? Anyway.' son sourire est revenu et avec lui, l'énergie qui la caractérise. Elle monte les marches et passe devant cette chambre qu'il occupe les trois quarts du temps mais qu'aucun détail ne laisse entendre. Il est méticuleux comme ça, Ren. Les apparences sont importantes, qu'il lui a dit. Quand elle passe rapidement dans la salle de bain pour se changer, elle remarque la sauce tomate qui est arrivée jusque dans ses cheveux et elle réprime un rire de ridicule. Elle ne s'attrape pas, enfile une robe longue sous son gilet ample et redescend pour le trouver, toujours là, tête dans le frigo. 'It's not as fancy as ratatouille but I can make us some pasta. I'm good at pasta.' qu'elle lance, dans la douceur de la nuit, attrapant la bouteille de vin qu'elle avait ouverte pour l'occasion et deux verres dans le placard pour finalement lui en tendre un.
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Warren Graham
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Il n’a jamais été très doué pour réconforter les gens, Ren. Et pourtant, ce n’est pas l’envie qui lui manque : s’il s’écoutait, il claquerait des doigts pour panser chaque plaie de ce monde. Gauche, il est loin d’être insensible, bien au contraire. A l’instar d’un ours, il est souvent plus intimidant et froid à l’extérieur qu’il ne l’est véritablement à l’intérieur. Sa relation avec Mara en est d’ailleurs le parfait exemple : s’il essaye de se persuader jour après jour qu’elle n’est que le moyen pour lui de retrouver sa place dans un commissariat de police, un job comme un autre, il sent bien au plus profond de lui-même que ses sentiments changent. Qu’il est loin d’atteindre l’indifférence complète qu’il avait espéré tenir de bout en bout. Cela aurait été bien plus simple, si la mission ne s’éternisait pas tant. Bien plus simple aussi, si elle était… Différente. Parce que sa joie de vivre malgré les circonstances, son sourire à toute épreuve ou sa sensibilité ne pouvaient pas le laisser de marbre indéfiniment. Il aurait aimé que ce soit le cas, pourtant. Parce que la dernière fois qu’il avait laissé l’affect l’emporter sur la raison, ça s’était terminé de façon lamentable. Les circonstances étaient bien différentes, opposées même, mais tout de même. Il ne pouvait s’empêcher de penser que s’il ne réussissait pas à mener à bien cette unique opportunité qu’on lui laissait de prouver ses qualités professionnelles, alors cela signifiait qu’il n’était vraiment pas fait pour incarner le bras droit de la justice.

Minutieux, l’homme était allé chercher sur le champ de quoi nettoyer l’entaille de la jeune femme. Sa façon à lui de prendre soin d’elle, et de lui montrer qu’il s’inquiétait davantage de son bien-être que de la ratatouille qui était par terre - aussi délicieuse l’odeur ayant pu être lorsqu’il était rentré de la salle de sport. « What ?» Son ton est un peu plus strident qu’il ne l’aurait voulu, dévoilant sa surprise. Qu’avait donc à voir Faye dans cette histoire ? Et puis, pourquoi évoquer son nom, tout simplement ? Sentant une petite boule se former au creux de sa gorge, Warren tenta de retrouver un visage paisible, indifférent à tout, et se focalisa sur la main de Mara, au creux de la sienne. « True. They would be disappointed.» Répondit-il avec un petit sourire en coin, presque moqueur. Il l’imaginait déjà, face à cette ribambelle de têtes blondes, devoir rendre des comptes. Un peu trop brutalement peut-être, il coupa tout contact, pour se relever et commencer à débarrasser le sol. Au passage, il ne résista pas à la tentation de goûter ce qu’elle avait préparé. C’était bon. Trop bon pour être jeté à la poubelle sans un gros pincement au cœur. « I can not wait for that dinner then. Because you’re right : it was really good.» En d’autres termes : elle pouvait être fière d’elle. Et lui ? Lui était touché par le geste. Touché par les heures qu’elle avait passé derrière les fourneaux pour lui faire plaisir. En conséquence de quoi, il refusait qu’elle se fasse plus mal encore en nettoyant la cuisine. Il s’en chargerait tout seul, tandis qu’elle aurait l’opportunité d’aller se changer. Il était de toute manière tout transpirant, ça ne changerait donc pas grand-chose à son état, ni son parfum. Quand elle évoqua le fait qu’il puisse passer par la case « salle de bain » après elle, il se mordit la lèvre pour ne pas rire. Alors comme ça, il puait tant que ça ?! Il était à deux doigts de passer son nez sous son aisselle, lorsqu’elle rectifia le tir, trop tard. « You can say it, you know ? I know I don’t exactly smell like a rose right now.» Rieur, il s’empare alors de tout le nécessaire pour faire briller à nouveau le sol de la pièce. Autant que possible, du moins. Comme le reste de la maison, le carrelage avait bien besoin d’un coup de neuf lui aussi. S’il n’avait pas conscience d’être coincé ici pour plusieurs mois encore, l’ampleur de la tâche serait sans doute déprimante. Mais dans ces circonstances… C’était une garantie de ne pas laisser l’ennui le consumer. Lorsqu’enfin plus une seule trace des déboires culinaires de madame ne jonchait le sol, Ren ouvrit le frigo, à la recherche d’un repas de substitution. Il ne sortit sa tête qu’en entendant la proposition de sa colocataire, plutôt alléchante elle aussi. « If you’re good at it, then…» Il lui faisait confiance, à vrai dire. Quoi qu’elle en dise, elle n’était pas mauvaise cuisinière. Ces dernières semaines avaient été loin d’être un calvaire gustatif. Lorsqu’elle lui tendit un verre, il eut pour premier réflexe de refuser. « I don’t really drink…» On duty. Mais il ne l’était pas, en service. Pas vraiment. Enfin, si ?! C’était confus, dans sa petite tête. Ca le devenait, du moins. Il ne voulait pas se permettre de baisser trop la garde. Il ne voulait ni que sa langue se délie, ni ne pas être opérationnel, au cas où. Un verre de vin, ce n’était rien. Il en fallait plus pour assommer un gaillard comme lui. Mais c’était le principe. Et lui était trop, à cheval sur ses principes. Le débat intérieur était furieux, mais le petit démon sur son épaule gauche avait remporté la victoire. Il céda. « I guess I could have one. But before, I’m gonna take that shower. I don’t want to ruin everything.» L’atmosphère, le fait qu’elle ait pris un soin à peaufiner chaque détail, jusqu’à la table dressée… Il déposa le verre vide sur le côté, et s’éclipsa à l’étage une vingtaine de minutes. Les cheveux encore mouillés, il avait enfilé un jean et une chemise, dont quelques boutons avaient sauté, puis l’avait rejoint, beaucoup plus à l’aise. Son épaule appuyée contre l’embrasure de la porte, il l’observait, attelée derrière les casseroles. Il aurait pu lui demander si elle avait besoin d’un coup de main, mais il voyait bien qu’elle n’avait besoin ni de lui, ni de personne. Alors il restait là, silencieux, le regard rivé sur sa silhouette.
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Mara Becker
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Elle n'a pas l'habitude qu'on prenne soin d'elle, Mara. Personne ne reste jamais assez longtemps pour voir les bleus se former, les égratignures sécher, les chevilles gonfler. On l'aime parce qu'elle est légère et douce et parce que l'insouciance a du bon, au début. Mais bien vite, c'est la lassitude qui prend, et on ne voit même plus les maladresses qui marquent sa peau. Elle a l'habitude. Ce n'est pas vraiment grave. Mais ça surprend, quand Ren prend les devants. Parce qu'au-delà des autres, elle n'aurait certainement pas parié sur lui. Lui qui ne la regarde qu'avec les yeux de l'agent, qui semble connaitre chaque ligne de son dossier mais aucune couche de son âme. Leur relation est aseptisée par le devoir et ce soir, ce soir elle a voulu tenter quelque chose. Elle a raté, en grandes pompes, Mara style. Mais dans un sens... dans un sens, le résultat est à peu près le même. Alors, elle retrouve peu à peu son sourire. 'Nothing.' c'est sorti tout seul, comme un automatisme. Parler d'elle, c'est revenir sur le passé et elle n'a pas envie de l'éloigner, pas si vite. Pourtant, elle s'en veut déjà de ce rétropédalage un peu forcé. Alors, elle occupe, parle comme elle sait si bien le faire. Evoque ces petits qu'elle aime déjà un peu trop. Et ils lui rendent bien. 'You know they asked about you the other day ? I guess one of them must have seen us at the market last weekend.' les apparitions hebdomadaires. Elles faisaient partie du brief qu'ils avaient tous les deux reçus. Se montrer pour ne pas attirer l'attention. Se fondre dans la foule. Garder un élément de normalité. Il n'y a rien de normal dans toute cette histoire. Rien. Et parfois, Mara ne sait pas à quoi se raccrocher. Voilà pourquoi elle a voulu cuisiner ce soir. Voilà pourquoi c'est difficile de voir ses espoirs étalés par terre. Son sourire s'étend, un peu triste, sous le compliment. Dans sa tête, elle se promet d'essayer à nouveau. Même si l'effet de surprise est ruiné. Même si le petit papier où est noté la recette est couvert de sauce tomate. Même s'il lui faut se couper, encore. Un pas en avant. Suivre le mouvement. Ne pas s'arrêter. 'No you're alright. Maybe you didn't work as hard as you thought.' la malice peut se lire dans ses yeux alors qu'elle s'éclipse et retrouve l'étage. La fenêtre de sa chambre est encore ouverte et la brise fraiche saisit ses muscles ; elle ne s'était pas rendu compte à quel point ses joues pouvaient être rouges des heures passées au-dessus des fourneaux. Et puis... et puis il y a la marque de lui et de ses yeux sur sa peau. Tout ce qu'elle redoute, tout ce qu'elle refuse de croire. Tout ce qui se loge là, dans sa pauvre cage thoracique, et qui gonfle, un peu. Mara ferme la fenêtre et balance ses vêtements tâchés dans la corbeille, ne tarde pas à enfiler autre chose pour lui laisser la place. Verre à la main, elle s'apprête à le contre dire pour une fois avant qu'il ne se ravise. Déposant le verre à côté de lui, Mara prend une gorgée avant de relever ses cheveux dans un chignon négligé, lui intimant d'un mouvement de la main de déguerpir de sa cuisine. Quand il disparait, elle retrouve sa confiance et se laisse guider par ses souvenirs. De ces petits plats simples qu'elle faisait souvent avec son père. Rien de compliqué, juste quelques produits frais qui restaient dans le fond du frigo, un peu d'herbes du jardin et une cuisson parfaite. Le minuteur se lance à peine lorsqu'elle remarque que Ren est revenu. 'I put your glace on the table.' sa voix est douce et elle enrobe la pièce parce qu'elle s'y sent bien, enfin. 'I lied to you earlier, I don't know why, I'm sorry.' ses yeux restent plantés sur les légumes qui dorent dans la poêle ; parce qu'elle n'a pas vraiment envie d'affronter son regard, mais qu'elle lui doit la vérité, aussi futile soit-elle. 'I went to see Faye this morning. She's the one who told me about the ratatouille. And gave me the recipe.' il y a mille questions qu'elle a envie de poser mais elle se retient, elle se retient parce qu'elle sent déjà la soirée lui échapper et qu'elle ne veut pas le faire fuir. Pour une fois, elle voudrait qu'il reste. Un peu. Avec elle.
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Warren Graham
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Warren s’en mord les doigts à la seconde même où la question s’échappe de ses lèvres. Il n’aime ni le ton qu’il a employé, ni la vulnérabilité qu’il peut y déceler. Jouer la carte de l’indifférence, voilà sa ligne de conduite depuis plusieurs semaines dès qu’une référence à Faye pointe le bout de son nez. S’il était tout à fait honnête avec lui-même, il avouerait que cette situation est injuste pour Mara : tandis qu’il connait son histoire du bout des ongles, il n’a quasiment rien laissé transparaître sur sa propre personne. Pas pour la punir, ou se venger d’une situation dont elle n’est d’ailleurs en rien responsable, mais juste parce qu’il est comme ça, Ren. Il a du mal à s’ouvrir aux autres, et surtout estime qu’il n’a pas à mélanger vie professionnelle et vie privée. Le problème c’est que cette ligne devient de plus en plus floue, au fur et à mesure des semaines qui s’écoulent. Lorsque Mara se contente d’évincer sa question, il ne laisse rien transparaître : ni déception, ni interrogation. Il ne compte pas insister d’avantage, malgré la curiosité qui a pu s’emparer de son être. Il balaye d’un revers de main fictif ce blanc qu’il ne comblera visiblement pas de sitôt, et se concentre sur la plaie de la jeune femme. Prendre soin d’elle, cela fait encore partie de ses prérogatives, et même si dans le fond cela n’a aucun lien avec sa mission, il préfère se mentir à lui-même plutôt que d’admettre que ses sentiments puissent parler davantage que sa raison. « Good then. It means we’re doing a pretty good job.» Il s’en veut. Il s’en veut de rapporter tout cela au boulot. De ne pas lui poser les questions qui lui taraudent davantage l’esprit : que lui ont-ils demandé exactement ? Et surtout - surtout ! - qu’a-t-elle répondu ? Mais non. Encore une fois, il préfère laisser entrevoir qu’il chausse constamment tes bottes de flic plutôt que d’ouvrir la porte à une relation qui pourrait être autre. Du moins jusqu’à ce que Mara touche une de ses nombreuses failles. Comme ce soir, autour d’un plat qui lui rappelait le doux goût de l’enfance. Quand il n’avait pas encore à se soucier des factures à payer, des responsabilités, d’un futur inquiétant et d’un passé qui le hante. Quand il ne se demandait pas non plus, après avoir couru toute une journée, si la fille à ses côtés était gênée par son odeur corporelle. Sa répartie eu le don de le faire sourire, avant qu’il ne lève les yeux au ciel, faussement vexé. « Next time you’re welcome to come with me and tell me to push harder !» Dieu sait que la voix dans sa tête était suffisante pour le pousser dans ses retranchements. Mais si elle avait besoin de preuve…


Un verre, et rien qu’un. Voilà la bonne résolution de l’homme qui monte un à un les escaliers afin d’aller prendre une douche salutaire. Il joue avec le feu, il le sait. S’il tient relativement bien l’alcool, il ne peut s’empêcher de songer aux pouvoirs désinhibants de la boisson. Et il ne veut pas se raconter. Ni son passé lointain, ni son passé futur. Parce que la ligne directrice est toujours la même : celle d’un homme qui ne fait pas les bons choix, et qui en paye le prix d’une façon ou d’une autre. Son titre et son uniforme de flic, c’est bien la seule chose respectable qu’il peut afficher. Et il ne voudrait pas lire au fond de ses yeux une quelconque déception, si elle apprenait qui il était. L’eau chaude sur sa peau lui avait fait du bien, et c’est plus apaisé qu’il la retrouvait, affairée derrière les fourneaux une seconde fois. « I’ll wait for you. » Hors de question qu’il entame son verre sans avoir trinqué avec elle. Question de principe. « Do you need…» Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, coupé par la révélation de la jeune femme. Interdit, il se figea, sentant chacun de ses muscles se contracter. Et lorsqu’elle évoqua à nouveau le nom de Faye, il se mordit l’intérieur de la joue furieusement. Que savait-elle ? La jeune femme lui avait-elle parlé de leur passé commun ? Et si oui, jusqu’où ? « Ok.» Il est crispé, mais ne décide pas de fuir pour autant. Déjà parce que son ventre commence à gargouiller, et ensuite… Parce qu’elle n’est pas responsable, finalement, de ses erreurs. Il s’installe sur sa chaise, laisse son doigt faire lentement le tour du buvant de son verre. Il aimerait rajouter quelque chose, briser la glace, mais ne sait pas par quoi commencer. A peur d’être maladroit, aussi. Finalement, le silence est toujours l’option qu’il préfère, dans ces circonstances. Ce silence qui peut le rendre si désagréable aux yeux des autres. Et ce serait tellement plus facile, si elle lui était totalement indifférente. Si elle n’était pas, contrairement à lui, si douce et avenante.
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La douleur est vive, plus vive qu'elle ne l'aurait voulu. Pas celle dans sa paume, non, celle, sinueuse et lancinante qui enrobe ses côtes et serre, serre, parce qu'elle a eu l'espoir un instant de ne pas être qu'un job. Seulement la réalité la rattrape et Warren avec elle. Mara Becker, nom d'emprunt, identité de façade, couple fictif qui donne bien, trop bien le change. Voilà ce qu'ils sont. Elle se tait et tout autour d'elle se refroidit. Ses gestes sont moins chaleureux, ses yeux aussi, elle n'y peut rien. Elle n'aime pas en être réduite à ça, Mara, mais il semblerait qu'elle n'ait pas le choix. Alors d'accord. D'accord. 'Do you have any news ? Are things cooling down over there ?' avec le retour à la réalité qu'il lui impose, la réalisation qu'elle n'a probablement pas sa place, ici. Elle n'est pas certaine d'avoir encore sa place là-bas mais au moins, au moins, elle n'aura plus à mentir. C'est l'objectif, après tout, non ? Rentrer. Retrouver leurs vies. Pour la blonde, c'est un box froid composé de quelques meubles et bibelots qui l'attend. Il n'y a personne, vraiment, qui s'est étonné de son départ. Personne encore qui n'attende son retour. Mais lui ; lui, il avait une vie avant elle. Les détails sont flous aux angles, elle sait qu'il n'a pas vraiment eu le choix, que c'était ça ou rien d'autre, mais elle la sent, souvent, cette envie viscérale de retrouver Manchester. Il y a certainement une multitude de gens qui l'attendent, là-bas. De ceux qui effaceront son souvenir, une fois la page tournée.
Quand il quitte son champ de vision, elle est aux commandes, de nouveau. Elle a ses marques maintenant dans cette cuisine qu'elle pratique plus que de raison ; pour s'occuper, pour ne plus penser, aussi. Certains gestes sont mécaniques, maladroits, certes, mais mécaniques. Elle manque de laisser un bout de doigt sous la lame qui trouve finalement un bouquet d'herbes fraiches, jette un regard à l'homme revenu avant de baisser le feu et de mettre un couvercle sur les légumes qui rissolent. Tout ceci peu attendre. Elle prend son verre, servi sur le comptoir, en fait le tour pour le tendre vers lui. Elle ne sait pas à quoi trinquer ; ils n'ont jamais eu l'occasion de le faire ensemble depuis leur rencontre. 'To bee bandaids.' son sourire est fin sur ses lèvres délicates. Les verres se choquent, doucement, et elle laisse le liquide pourpre glisser le long de sa langue, enrober sa gorge. Dieu que ça peut faire du bien, ce goût de lâché prise. Et parce qu'elle a le temps mais aussi l'envie, elle s'assoit en face de lui, menton posé dans sa paume, ses yeux qui le regardent. Ren est gêné, elle le voit. Elle s'en fout. Que le sujet soit délicat lui importe peu. Elle en a marre de ne rien savoir. 'She's been nice to me. And she's very pretty, too. I see what you liked in her.' parce qu'elle sait, bien sûr qu'elle sait, pour eux deux. Elle ne connait pas les détails, Mara, mais leurs manières de parler et ces retrouvailles auxquelles elle a assisté il y a quelques mois n'ont laissé aucun doute. Faye est sont passé, un passé qui lui semble parfois compliqué. Peut-être pas forcément révolu, aussi. 'How long did you guys stay together ?' son regard est rempli d'une malice qu'elle n'essaye même pas de cacher. Elle a mille autres questions qui lui brûlent les lèvres mais elle se retient, Mara, de l'accabler avant même la fin du premier verre. Les choses arriveront d'elle-même, elle le sent. Did you love her ? Do you ?
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Warren Graham
Warren Graham
irl : marmotte / elle
posts : 38
multi-comptes : None.
faceclaim : Richard Madden + tumblr
age : 32 yo.
birth : Borned in Scottland, raised on the island, unfortunately.
nationality : British.

occupation : Cop, undercover.
private : Seems like I'm taken. At least that's what I'm saying.

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Tu manques de délicatesse Ren. T’es qu’un abruti. Les mots sont sortis trop vite de sa bouche. Si seulement elle pouvait lire dans ses pensées… Alors elle verrait que non, elle n’était pas réduite à une mission. Du moins, ne l’était plus ces dernières semaines. Il se damnerait pour pouvoir revenir en arrière, pour essayer de comprendre ce qui avait mal tourné. Parce que bordel, rien de ce qu’il avait envisagé ne s’était passé comme prévu. Il avait pourtant suivi le protocole à la lettre, avait mis toutes les chances de son côté pour être à la hauteur de ce rôle qu’on lui demandait de jouer. Mais vivre aux côtés de Mara sans rien éprouver n’était pas chose aisée. Amer, il commençait à se demander si tout ceci n’était pas un jeu délibéré de la part de son chef : lui prouver que même pour un boulot des plus simples, il n’était pas à la hauteur. « No, not really.» Soupira-t-il, une main massant sa nuque. Evidemment que ça le minait : il s’était juré de ne jamais revenir ici. Et voici que le sort avait décidé de la façon la plus sadique qui soit de le renvoyer dans ce trou perdu sans lui demander son avis. Ce qui impliquait de se taper des repas de famille, d’être non seulement confronté à son échec professionnel mais aussi personnel puisqu’il passait le plus clair de ses sorties sur le qui-vive, à vouloir éviter Faye. « To be fair, I don’t call anymore either so…» Alors qu’il les avait harcelé tant que son sort n’était pas vraiment scellé, il avait eu du mal à avaler la dernière conversation qui consistait à lui annoncer qu’il avait été bien naïf de penser que ça ne durerait pas plus de deux mois. Il fallait qu’il arrive à lâcher prise, à se montrer plus patient. Et pour ça, mieux valait ne pas entendre leurs conneries à l’autre bout du fil.

Il a suffi d’entendre son nom pour qu’il se referme comme une huître. Pas très malin il faut bien se l’avouer : il n’y a pas plus éloquent que le silence quand on veut cacher son passé. Installé à la table qu’elle a soigneusement dressé, l’envie le brûle de couper court à la soirée et d’aller se réfugier dans sa chambre. Seulement… Seulement une partie de lui a aussi très envie de lui faire plaisir, de rester en sa compagnie pour une fois. Dans un sourire qui, s’il a pu être forcé au départ finit par prendre une allure des plus sincères, il trinque avec elle. « To bee bandaids.» Pourquoi pas, après tout ?! Lentement, il dirige le verre à ses lèvres, laisse le parfum du vin envahir ses narines puis son goût crépiter contre son palais. Premier verre en quelques mois. Il le déguste, s’en délecte et ne cache pas son plaisir. Il en aurait presque oublié le sujet précédent, si elle ne l’avait pas à nouveau remis à l’ordre du jour. Un peu plus, et il aurait avalé de travers. Diable. Il ne s’en sortirait pas cette fois, n’est-ce pas ?! Mal à l’aise, Ren se racle la gorge, évitant son regard comme la peste et le choléra combinés. Il ne sait même pas quoi répondre à ça : oui, elle est jolie. Oui, elle peut se montrer gentille et agréable. Et ? Il ouvre et referme instantanément la bouche, avant qu’elle ne l’assaille d’une deuxième question. C’est sa mort qu’elle souhaite, hein ? Il rit jaune, se mord la lèvre inférieure et affronte enfin son regard, vulnérable. Trop vulnérable. « I’m used to asking questions, not to answering them.» Mais ça, elle le sait, depuis le temps. Aussi cliché que cela puisse paraître, il a besoin de se donner un peu de courage supplémentaire et avale quelques gorgées de vin un peu trop vite. Déçu, il réalise que ce n’est certainement pas avec ça qu’il va pouvoir échapper à la réalité. Tant pis. « I don’t know. A few years. Long enough.» Pour que ça compte. Pour qu’il n’ait jamais pu oublier, jamais pu se pardonner. Il soupire, toujours aussi peu enclin à se dévoiler. Ne comprenait-elle donc pas que son histoire n’était pas intéressante ? Qu’il ne serait synonyme que de déception, si elle savait ? « You don’t want to know, Mara. The kind of man I am. You just don’t.» Mieux valait se contenter de cette version lisse qu’elle avait peut-être peint dans son esprit.
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Mara Becker
Mara Becker
irl : marling ; she/her
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age : thirty.
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address : the old grahams' house in st peter port.
in guernsey : since about six month now.

occupation : assistant for the school teachers a couple of times a week.
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La perspective de renter lui fait peur, un peu. Ici, même si on décide pour elle, l'isolement de l'île lui permet une liberté relative. Et elle se plait entre les quatre murs de mer qui l'entourent. Ça la contient, Mara ne s'éparpille plus. Elle trouve ici un sens qu'elle n'a jamais eu, là-bas. Celui des petites villes où il n'y a plus rien de personnel ; où être quelqu'un prend tout son sens. Les rares habitués du fleuriste où elle travaillait oubliaient souvent son prénom et elle ne leur en a jamais voulu, avant d'arriver ici. Le rapport est différent, dans les grandes villes. Et elle n'aime pas ça. Mara préfère la proximité, la chaleur, l'enthousiasme. Elle aime cette île, de plus en plus chaque jour, et l'idée d'en partir, pour l'instant, la terrifie. Alors elle pose la question, pour se donner un peu de courage. Elle devra rentrer, elle le sait, ne serait-ce que pour régler les dernières affaires. Et après, quoi ? Tirer un trait sur Guernesey ? 'Sorry you got stuck into this...' sa voix est faible, elle triture ses doigts au-dessus de la table. Parce qu'elle ne sait pas, Mara, qu'il n'a pas vraiment eu le choix. Ça lui a toujours paru bizarre qu'il soit aussi fermé mais s'est dit que c'était le job qui voulait ça. Qu'il avait écopé de ce rôle parce qu'ici, c'était chez lui, et qu'il était le plus à même de la protéger. Ils n'ont jamais réellement parlé de l'avant. Du sien, oui, un peu, de tout ce qui touche à l'affaire et aux bribes de son passé qui servent aujourd'hui à nourrir un mensonge un peu trop bien huilé. Mais pas de lui. Jamais de lui. Et, le temps aidant, Mara a perdu son courage. Il s'est étouffé dans sa gorge avec chaque question qui lui brûle les tripes. 'Hopefully, this will be over soon.' elle tente un brin d'optimisme mais on sent bien, sur son visage, que le sourire est un peu faux. Elle ne sait pas ce que ça veut dire, la fin. Sa fin, leur fin ? Ils ne sont rien. Elle ne sait même plus qui elle est, totalement.
La panique se lit sur le visage du policier et, bizarrement, ça la fait sourire. Elle n'a pas l'habitude de le mettre dans l'embarras, c'est plutôt l'inverse normalement. Elle n'a pas l'habitude d'être aussi frontale, aussi, mais ce soir elle a décidé qu'il était temps. Le vin aidant, elle espère qu'il s'ouvre, un peu. Qu'il la laisse entrer, juste quelques pas. Pour que le quotidien soit plus doux. 'Yeah... you have a terrible poker face for a cop.' elle plonge son nez dans son verre pour éviter de rire mais la constatation est là, malgré tout. Le terrain est glissant et elle le sait mais sa curiosité est piquée et Mara manque de patience. 'What happened ?' la question est simple mais la blonde se doute que la réponse en est bien loin. Elle pose son verre sur la table, bras tendu, elle en tient le pied et laisse le liquide danser contre les parois d'un mouvement étrangement agile. Ses yeux fixent le rouge. Le soupire est court, il sort de ses lèvres à la hâte. 'That's for me to decide, don't you think ?' dans sa voix, la lassitude d'une décision qu'on semble encore prendre pour elle. Quand le minuteur sonne, Mara se redresse, automatique. Abandonne la table, son verre, et Ren. Les quelques pas qui la séparent de lui sont un peu douloureux parce qu'elle semble l'éloigner des vérités et qu'elle ne demande que ça. Lui reste là, assis face au vide. Elle le voit par-dessus le comptoir de la cuisine alors qu'elle continue ses préparations. Et que le silence reprend ses droits.
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Warren Graham
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C’est assez drôle, quand on y pense. Alors qu’elle ne fait partie de sa vie que par un hasard de circonstances, et qu’elle ne partage pas grand-chose de réel avec lui, elle est la seule à savoir. La seule qui a conscience du fardeau que c’est pour lui, d’être ici. Elle ne sait pas tout, loin de là. Il ne lui a jamais expliqué la raison pour laquelle on lui avait confié cette mission. Elle l’imagine sans doute avoir été choisi pour ses qualités de flic sous couverture ? Il n’en est rien. Et il aurait honte, de devoir lui expliquer l’ignoble vérité. Qu’elle comprenne qu’il avait failli à sa tâche, à son devoir, à sa profession. Il ne l’a pas tout à fait accepté lui-même, alors le dire à voix haute lui ferait sans doute le même effet qu’un arracheur de dents qui déciderait de lui ôter sans anesthésie aucune ses canines. « I said yes. Besides, you’re not responsible for what happened to you. You’ve been brave, and you still are. It’s actually an honor to help you. » Et il y a du vrai, dans ce qu’il lui dit. Pas la première partie, évidemment, qu’il s’est bien gardé de développer. Mais oui, son air bougon et sa répugnance à devoir vivre encore plusieurs mois sur cette île ne doit rien ôter au fait qu’il regarde Mara avec beaucoup d’estime. Il ne sait que trop combien sa situation est délicate, combien tant d’autres auraient renoncé à parler à voix haute. Alors il refuse qu’elle soit celle qui s’excuse à l’instant. Parce qu’il n’a jamais ressenti une quelconque rancœur à son sujet. Quant au fait que ça se termine bientôt… On lui a bien fait comprendre qu’il ne fallait pas être trop impatient. « You’re already tired of me ? » C’est malvenu de sa part, de la taquiner à ce sujet alors que, contrairement à lui, elle n’a jamais exprimé à voix haute sa colère face à ce déménagement. Mais pour une fois… Il aimerait rendre la chose plus légère. La faire sourire. Faire disparaître le mal-être qu’il a causé, quelques secondes avant, avec sa brutalité légendaire.

Elle est curieuse. Trop curieuse, pour son propre bien. Mais il ne pouvait pas l’en blâmer, pas alors qu’ils partageaient le même toit depuis plusieurs mois. Seulement, l’inconfort se lit dans ses yeux gris, et il a bien du mal à s’extirper de cet interrogatoire délicat. Dans d’autres circonstances… Oui, il aurait choisi de quitter la table. Mais pas ce soir. Et c’était peut-être ça, qui allait le perdre. Elle avait tissé sa toile autour de lui, habilement, finement. « I never said I was a good one.» Elle pouvait bien se moquer, là, derrière son verre ! Mais elle ne réalisait sans doute pas combien il pesait ses mots. Et lorsqu’elle lui pose la question fatidique, il se contente de la regarder droit dans les yeux, les lèvres pincées. Muet, il ne laisse plus le moindre mot sortir de sa bouche, jusqu’à ce que le minuteur brise ce silence et qu’elle ne se lève pour rejoindre le comptoir de la cuisine. Elle était là, sa porte de sortie. Mais ses jambes semblent incapables de le porter, refusant d’obéir à son instinct. Alors, quelle option lui restait-il ? Mentir ? Il aurait pu le faire. Trouver une excuse bidon, sortir une phrase type, banale à souhait. Après tout, combien de ruptures ne sont que le fait d’une lassitude, de sentiments usés, de disputes à répétitions ? Mais alors, c’est lui qui ne serait pas capable de se regarder dans le miroir, une seconde fois. Il avait fauté et ne comptait pas faire preuve de lâcheté en refusant d’assumer ses responsabilités. Pas deux fois. « I cheated on her.» La voilà, la vérité brute, lâchée presque dans un murmure. Oh, bien sûr, il pourrait rentrer dans les détails. Se dédouaner un peu, en expliquant leur dispute au préalable, le fait qu’il avait été sincèrement persuadé que c’était terminé entre eux avant de réaliser qu’il n’en était rien… Trop tard. Mais il ne voulait pas se trouver d’excuse. Rien ne pouvait excuser ce geste. Ni la jeunesse, ni le reste. Il soupira, et retrouva enfin la force de se lever. « I am sorry.» Des mots qu’il n’avait pas même prononcés envers la principale intéressée. De ceux qui le rongeaient, pourtant. Il plongea ses mains dans ses poches, et sortit de la pièce, en direction de sa chambre. Chassez le naturel, il revient au galop. Ce n’était pas ça, l’adage ?
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