(aphasiac)

âge trente années s'étiolent, trente nuances sur l'horizon qui détale sous ses yeux. trop de voyages, d'odyssées lointaine. la jeunesse s'écaille et il n'en reste que le saveur amère d'une demie vie qui s'écoule dans le sang. naissance et nationalité sur l'île, perdu, époumoné dans une chambre de dispensaire trop étroite. résident de la Guernesey. il en porte l'étendard, la nationalité, le dialecte dans un mélange de moeurs et de cultures divines. greco-irlandais, l'âme ancienne sur le dessin d'une statue immobile, figée dans le marbre qui s'use au contact de la mousson. à guernsey depuis la naissance jusqu'à ses dix sept ans. puis la fugue, la folle exubérance. son retour est tragique, maquillé de noir et du nom de sa mère qu'il dépose au milieu des roses. trois mois déjà, il n'y croit pas. il ne réalise pas encore. qu'il ne fait que  tourner en rond dans un monde où elle n'existe plus. métier, £££ musicien raté, vagabond sur ses terres d'asile. des rivages sillonnés sur les barques de pêcheurs, des cargaisons déchargées sur les ports et le marchés de villes côtières. une existence de nomade, de roturier. il hérite de la boutique de souvenir de sa mère. des babioles et des coquillages tressés dans la sauge et la paille. il a le visage stoïque et le regard qui trahi son antipathie. devant l'insigne, il passe son chemin. il se brûle au contact de la clé qui tourne dans ses paumes. statut civil, orientation célibataire en naufrage. un coeur fait de noeuds et de silences. il ne sait pas communiquer, exprimer avec l'aisance, l'ardeur du sentiment qui brûle entre ses côtes. alors il se tait, axl, il s'enlise dans ses chaos internes. pronoms he/him. faceclaim aaron taylor johnson. personnage inventé. crédits pin, sal houdini.

— caractère mélomane qui se perd dans ses rythmiques. il a les doigts usés et les cordes qui tirent sur les arcs d'une guitare trop vieille. sa voix vibre, elle se condense, elliptique dans les sillages d'un caractère noir, casanier. il aime l'évasion et s'enchante dans les vils tentations d'un monde qui l'emporte ailleurs. libre et intrépide, noyé dans l'alcool et les palabres d'une âme en hémorragie interne. il n'a pas fait d'étude, l'école, la logique ce n'est pas pour lui. axl, c'est un enfant de coeur qui se transforme en homme de passion. une impulsivité raw, charmeuse.


Trop jeune. Trop arrogant. Les épaules larges et les lignes du bassin brassés dans un mouvement victorieux. Il est le capitaine de l'équipe de natation. Il patauge dans ses exercices et se noie, enfin, dans leurs regards qui acclament et adulent. Lycéen téméraire, une petite amie et une popularité qui infecte le cerveau. Axl a été adoré, trop vite. Une émotion qui étouffe et le borde d'incertitude. Ses pensées s'enflamment et il ne rêve que d'immortalité, d'un rivage au delà de l'île. Il est seul, la plupart des nuits. Sa mère l'abandonne à ses angoisses. Et il grandit avec ce noeud dans le ventre, avec la rancune qui s'entasse. Il a besoin d'air, de nouvelles aventures. Axl court, il s'envole à la recherche de son identité. Adolescent fugueur, lâché dans la nature, il ne reviendra plus jamais. Sa musique l'emporte dans une symphonie glorieuse. Il sillonne les bars et se cloue à la scène qui tangue dans ses belles ballades. Des villes enchantées et des âmes nocturnes, qu'il berce de ses notes. Un enchanteur, un illusionniste. La passion est frugale et les filles trop jolies. Il noie sa solitude dans des étreintes qui s'effacent. Les draps sont ternes et le voyage infini. Il racole les fragments de son histoire et se distille dans les goulots de bouteille. Un verre après l'autre, l'addiction s'installe et lui forge un visage. Un regard perçant qui n'est que poudre d'azur. Des lèvres qui gercent pour entonner les maux, les chansons. Le refrain est populaire mais la parole s'oublie, se brise au bout de sa langue. Il ne sait pas grand chose, Axl. Il ignore tout de lui, de sa vie. La marque est trop vive sur sa poitrine. Il ne bouge pas, Axl. Les larmes cimentent au coin de ses yeux et il fixe l'épitaphe, l'inscription d'un poème futile, dérisoire. C'est la pierre qu'il couvre de tendresse. Il s'incline sur la froideur du marbre. Les mots se tordent dans sa gorge. Il ne sait plus adresser ses prières. La mélodie est creuse et le refrain se mue en complainte. Il est parti des années, il a fuit ses étreintes, la douceur de ses baisers. Il arrive au bout du chemin, ses genoux s'écorchent sur les cailloux. Elle n'est plus là, et il se retrouve seul au milieu de ses souvenirs. Son parfum embaume encore les couloirs de la maison. Il soupire, coupable, confus. Sa silhouette se découpe dans la nuit. Il se détourne des avenues et se tord dans la douleur du deuil qui s'écrase sur ses épaules. L'odeur de la mer est écoeurante, elle l'emprisonne, elle le détruit.