A l'horizon, la terre et le ciel sont confondus dans la même absence de couleurs.
âge 30 ans, le 28 octobre 1990
naissance et nationalité Liverpool (Brit)
à Guernesey depuis 2006, l'année de ses seize ans
métier, ££ Peintre en construction navale, un métier technique, mais qui paye bien : son revenu se situe dans la moyenne
statut civil, orientation Célibataire, hétérosexuel, une orientation jamais interrogée, comme si l'existence même d'autres options était absurde
pronoms il/lui
faceclaim (young) Joaquin Phoenix
personnage inventé
crédits Pinterest, Bruce Chatwin
— caractèreL'enfance en bataille accoucha d'un adulte en ruine. Remy est le produit d'une famille dysfonctionnelle. Ce simple constat permet de comprendre l'essentiel de la situation du jeune homme, ainsi que son caractère. Émotionnellement carencé depuis tout petit, culturellement famélique, et dénué d'un mentor digne de ce nom, il ne pouvait en être autrement.
Ayant décroché du lycée en cours de route, Remy ne développa que partiellement ses capacités d'abstractions, cette possibilité qu'ont les individus à conceptualiser et élaborer les émotions brutes par l'intermédiaire du langage, ce qui en fait un individu pour qui toute contrariété équivaut à une blessure à vif. Il vit les choses plus qu'il ne les comprends. C'est un être entier, la sensibilité à fleur de peau et qui a tôt fait de transformer ses errances intérieures en révolte.
Cependant, la colère et le rejet s'expriment mieux que la vulnérabilité. Remy est un jeune homme chancelant, en état d'alarme permanent. Il vit dans un bain de doute qui l'amène à s'anesthésier régulièrement l'esprit, à force de barbituriques, d’anxiolytiques, d'alcool et de drogues douces. Il est une roche nue aux arêtes saillantes. Ses manières un peu rudes vont de paire avec une expérience (pratiquement) exclusivement concrète du réel. Il heurte par ses manières approximatives, son langage expéditif et son regard sombre, pesant.
Sans ambition (ou si peu), il existe plus qu'il ne vit. A chaque jour suffit sa peine, pourrait-on dire. Remy écrase sous le poids de l'existence d'autant plus intensément qu'il n'a qu'un horizon bouché pour paysage. Les ailes coupées il y a longtemps, le jeune homme se contente du minimum. La médiocrité est synonyme d'ordinaire, pour lui. Il ne rêve de rien, surtout pas d'ailleurs. On pourrait dire que le gris du ciel et de la mer lui suffit, mais c'est faux : il n'y a seulement jamais pensé. C'est un anonyme, un moyen, un individu destiné à traverser l'époque sans la marquer, tout simplement.
Dans sa réalité altérée, il voit parfois des chimères. Elles hantent souvent ses nuits les plus agitées, lui rappelant ses fautes, ses insuffisances. La plus effrayante d'entre elle s'appelle Dieu : Remy est croyant. Pratiquant à demi, mais croyant tout de même. Un autre héritage de son éducation. Chrétien, comme beaucoup de monde, somme toute.
A ce titre, une porte de sortie se situe probablement dans la foi, mais la culpabilité dissuade le jeune homme d'essayer. La culpabilité et le confort aussi. Remy préfère le diable qu'il connaît, c'est pourquoi il fuit le chemin de la vertu, comme si la perspective seule d'y poser le pied le brûlait jusqu'à l'os. Il est fier et donc lâche, deux vices largement répandus et fort laids quand ils s’enracinent trop profondément dans l'ego.
Intense cependant : la vie de Remy est un cri issu des entrailles. En dépit de la morosité ambiante dans laquelle il se noie, c'est un individu plein de passion et de vigueur. Elles se traduisent en de violents éclats, des explosions imprévisibles, tantôt coupantes, tantôt splendides. Le suivre, c'est s'embarquer dans un drame qui ne vous laisse aucun répit. Un genre d'accident perpétuel aux relents de tabac froid. C'est la danse du présent : rien ne compte. On se sent vivant, mais la vision passe dans un camaïeu entre asphalte et bière éventée. Un parie risqué, en somme.
C'est sans compter sur son sens de l'humour, affûté comme un poignard. Quand il s'est levé du bon pied, Remy peut se montrer véritablement drôle. Son expérience de la nature humaine se limitant à la médiocrité, il a le sens de la satyre (un mal pour un bien). L'esprit est souvent une preuve d'intelligence et dans son cas, c'est assez vrai. C'est un renard déstructuré, abruti par les substances, ramolli d'ennui, presque naïf tant sa vision est courte, mais un renard quand même.
— histoireIl fut élevé par une mère célibataire instable, dans un quartier pauvre de Liverpool. Schéma familial hérité des générations précédentes, elle eut son premier enfant beaucoup trop tôt et cela compromit ses études, se condamnant elle même (et sa famille) à demeurer dans un état d'insécurité financière permanent.
Remy a un frère et une sœur issus de pères différents. La mère développa la mauvaise habitude de se marier un peu trop vite, ce qui résultait immanquablement par un divorce quelques années (voire quelques mois) plus tard et le déménagement de toute la fratrie.
Bringuebalé de foyer en foyer, Remy pouvait néanmoins toujours compter sur l'influence positive de ses grand-parents résidant à Guernesey. Il s'y rendait régulièrement et cela contribuait, avec la solidarité de sa fratrie, à compenser un peu l'instabilité permanente du quotidien.
Cela dit, les choses se compliquèrent au décès du grand-père. Car la mère, qui jusque-là faisait de son mieux pour prendre soin de ses enfants, sombra dans une profonde dépression dont elle ne sortit jamais vraiment. Les gamins furent laissés à la dérive. Remy se laissa influencer par toute la petite délinquance locale. Il décrocha du lycée et commença à développer des comportements addictifs.
Finalement, ce fut la grand-mère qui le repêcha en cours de route. Elle fit de son mieux pour le recadrer. À force de coups de pied au cul, le gamin finit par filer droit, mais c'était sans compter sur les dommages (sans doute irréparables) dont sa jeune carcasse écopa.
Il avait assisté au désastre d'une mère criant pour s'exprimer, accro à ses antidépresseurs, instable, aimante et violente tout à la fois et cela l'avait façonné, lui aussi. D'autant que, ce n'était pas comme si son foyer faisait exception, non : tout le monde se comportait de la sorte dans son quartier. La pauvreté, la misère de l'âme, les paroles approximatives, les manières rustres, la rancune, l'aigreur, l'absence d'ambition, le défaitisme, tout cela fut sa norme durant l'enfance.
Il intériorisa donc mécaniquement toutes ces choses, les fit siennes sans se poser de question. Aujourd'hui, les stigmates de ses jeunes années sont encore visibles. Remy est toujours hanté par les mêmes spectres, rongé par les mêmes vices. L'existence réduite à l'île de Guernesey, comme un refuge, un emprisonnement volontaire sous un ciel couleur perle, ne suffit pas à chasser les ombres qui nagent à fleur d'eau et occultent l'horizon.
— faits diversRemy est un fumeur régulier. Il a également développé une certaine dépendance aux anxiolytiques et équivalents. Les drogues légales font parties de son quotidien, mais il lui arrive de fumer un peu d'herbe lorsque la compagnie en vaut la peine.
Plus jeune, il s'est fait connaître de la police locale pour des faits mineurs : ivresse sur la voie publique, tapage nocturne, falsification d’ordonnance médicale, ce genre de choses. Quelques avertissements et une ou deux contraventions suffirent néanmoins à le calmer.
Il est assez instable en amour, mais ce n'est pas une volonté consciente de sa part. Son caractère parfois difficile dissuade généralement les intéressées de poursuivre, après un certain temps. À ce titre, il éprouve toute la peine du monde à rester fidèle : Remy culpabilise sincèrement et profondément lorsqu'il va voir ailleurs, pourtant il ne parvient pas à s'en empêcher.
Sa formation l'amena à s'intéresser au graffiti. C'est sans doute l'activité la plus saine qu'il pratique. Remy consacre de longs après-midi à la réalisation de fresques sur les murs des bâtiments à l'abandon que l'on trouve dans certains coins reculés de l'île.
Il est le propriétaire d'une chienne, un genre de bâtard à la fourrure uniformément noire, trouvée dans la poubelle d'un chantier et qu'il a gardé. Elle s'appelle Bullet.
Il assiste assez régulièrement à la messe, car sa grand-mère, toujours habitante de l'île, insiste pour qu'il s'y rende. Sans se l'avouer, le jeune homme rêve qu'une grâce divine le touche un jour et fasse de lui quelqu'un de bien ou, tout du moins, dont il pourrait être vraiment fier. Remy refuse encore d'accepter (et même d'admettre) qu'aucun changement ne se produit chez l'homme sans un long et pénible travail d'introspection et d'expériences correctives.
Il voudrait que ce soit facile.