hold me through the night (beau)

et alors que le talon de ses converses s’enfonce un peu plus profondément dans la terre fraîche, ses jambes se figent dans leur position, la laissant clouée au sol, immobile. elle voudrait bouger, courir, s’enfuir, mais elle en est incapable, les nerfs comme sciés dans leur axone. son pouls s’accélère, le sang pulse dans ses tempes et tambourine contre les parois de son encéphale, à mesure que les bruits de pas se rapproche. no. mais ses genoux se dérobent sous son poids, la font s’écrouler dans l’herbe humide, le semblant de force lui restant quittant son corps alors qu’une silhouette familière se dessine au loin. no. la fatalité qu’elle refuse de reconnaître signer. se laisser aller, doucement. et elle voudrait prier, s’en remettre à dieu – même si elle n’y croit pas vraiment - mais les versants sont flous. de toute façon, une prière ne pourrait rien y faire. elle ne pourra jamais rien y faire. ses muscles finiront toujours par l’abandonner. son père finira toujours par la retrouver.

le réveil est brutal. trente-quatre jours qu'elle n'avait pas fait de cauchemar – un record. et pourtant, elle n'a pas envie de se réjouir. le souffle court et les tempes humides, elle se relève avec difficulté et attrape son portable. 4h12. le soleil n'est même pas encore levé. mais elle le sait, elle ne pourra pas se rendormir. n'y arrive jamais. alors d'habitude, elle sort en douce, grimpe à la fenêtre de la maison d'à côté pour rejoindre la seule personne qui ne pose jamais de questions et reste éveillée jusqu'au petit matin. sauf que beau n'est plus là, a déménagé il y a quelques semaines déjà pour aller vivre chez son père à king's mill. et elle ne sait pas trop vers qui se tourner. elle pourrait aller voir romy, mais la connaissant, elle ne lui ouvrirait même pas. sofia habite trop loin, et elle ne veut pas vraiment parcourir la ville en plein milieu de la nuit. et il y a bien mad qui n'est qu'à l'autre bout du couloir, mais elle préfèrerait crever plutôt que de se montrer vulnérable devant lui. finalement, il ne reste plus que sa mère, soit la dernière personne qu'elle aurait envie de voir en ce moment. et avoir autant de mal à trouver quelqu'un en qui elle a vraiment confiance, ça lui fait réaliser à quel point elle est seule. si ce n'était pas pour les twins, elle n'aurait personne. et alors que cette pensée la traverse, elle est frappée par la réalisation : beau n'est peut-être plus là, mais atlas vit toujours chez sa mère. bien sûr, leur relation n'est exactement pas la même, mais ils sont tout aussi proches qu'avec beau – juste différemment. and if beau was ron and thelma was harry, atlas would definitely be hermione : always busy doing god knows what, sometimes a bit obnoxious, and secretly the himbo of the group. glissant un paquet de clopes dans sa veste, elle se dépêche d'ouvrir la fenêtre et descendre le long de la gouttière de la maison. le corps pas encore tout à fait remis du stress rencontré, elle sent à peine l'air frais qui se heurte contre ses jambes nues lorsqu'elle atterrit sur le gazon. qui porte un short au mois de mars ? sans réfléchir plus longtemps, elle attrape un caillou et le lance contre la vitre de l'ancienne chambre de beau, en espérant que son jumeau l'entende depuis la pièce d'en face. – atlas ?

@beauregard sixtine

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