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 le dix-sept (gale)

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le dix-sept.
@Gale Marsch

Les grosses semelles de Victor appuient sur les pédales en rythme. Il se sent comme un ogre dans une ville miniature. Il est encore tôt, tout le monde dort. Il est peut-être six heures, bientôt sept. Il déambule à vélo dans les rues. Roulant au presque hasard, cherchant des yeux le dix-sept Victoria Road. Voilà trois fois qu’il monte et qu’il redescend la rue, rien, le dix-sept n’est pas là. Le quinze, le seize et le dix-huit, c’est la seule chose qu’il trouve sur Victoria Road. Il s’agace, s’impatiente. Ses lèvres fines, si douces et si gracieuses se tordent pour prononcer des mots laids et grossiers. Et puis tant pis, il n’aurait qu’à dire à cette brave dame du dix-sept qu’il n’avait pas d’huitres fraîches. Il repart bougon, les huitres sont ballotées dans le vélo cargo. Et Victor roule, roule comme les vagues sur le sable, il s’éloigne du dix-sept sans laissé d’écume, mais le bruit de ses grognement résonne entre les murs de Saint Peter-Port comme le clapotage de l’eau contre les rochers. Il remonte vers La Fontenelle dans le brouillard, comme un ogre s’en irait après avoir détruit un village.

Et puis il aperçoit cette femme. C’est celle qu’il a gentiment volé la dernière fois. « Pas de ma faute, jamais vu sa tronche » qu’il avait répondu aux insulaires amusés et aux passants étonnés. Victor n’attend rien de cette femme. Il veut même pas qu’elle revienne lui acheter des moules et des écrevisses. Les touristes ? Monsieur n’en a cure. Et puis un peu froissé par le dix-sept, Victor a envie de rire, de s’amuser un peu. « Alors m’dame Mars, ils étaient bons vos saint-pierres l’autre jour? Vous reviendrez m’en acheter hein ? Un type sympa comme moi, ça mérite toujours qu’on r’passe, pas vrai? » Il rigole, il sourit même. Il a le visage insolent et des yeux d’enfant, comme s’il n’avait jamais grandit. Coincé dans l’enfance comme les natifs sont coincés sur l’île, il s’amuse de la situation.

Ses plaintes sont envolées. On pourrait presque le croire agréable si sa courtoisie ne flirtait pas avec l’ironie. Mélange qu’il sait nitroglycériné, il use de sa bonhommie pour taquiner cette femme qui posera certainement ses pieds sur le continent dans quelques jours. Voler cette femme qui emprunte la tranquillité aux guernesiais, qui brise la nature et encrasse l’île, c’est se rendre justice. Victor se rêve en véritable justicier.
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victor/gale
When you see my face
Hope it gives you hell (x)
Le soleil n'a pas encore fait son apparition quand Gale sort de la cabane de jardin le vélo découvert quelques jours plus tôt. Il est beau ce vélo avec sa peinture neuve et son panier en osier, on sent que son ancienne propriétaire en a pris le plus grand soin. Depuis qu'elle a fait cette trouvaille, la jeune femme a pris l'habitude de descendre chaque matin dans le porte de Saint-Peter pour boire un thé avant de se mettre à travailler. Ça lui permet de voir du monde, de ne pas passer la journée enfermée dans cette maison bien trop grande pour elle. Malgré ce que disent les papiers, elle ne s'y sent pas chez elle. Elle a l'impression d'être une intrue, de violer l'intimité du propriétaire des lieux. Elle est curieuse de comprendre les raisons de cet héritage et pourtant, elle ne peut se résoudre à fouiller à la recherche d'indices. Pas encore.

Elle pédale à belle allure alors que des mèches de cheveux s'échappent du chignon fait à la va-vite. Ses doigts engourdis par le froid pianotent sur le guidon. Ses joues se colorent au contact du vent frais du matin. Alors qu'elle arrive à proximité du port, elle le croise. Cet arnaqueur, celui qui a cru pouvoir lui vendre son poisson deux fois plus cher et s'en sortir avec un sourire satisfait. Elle a bien compris qu'il avait un dent contre elle et voilà qu'il en rajoute. Il écorche son nom. Il laisse même échapper un rire. Gale tourne son guidon autant que possible et pédale plus fort, plus vite pour arriver à sa hauteur. C'est quoi votre problème ? Elle a bien sa petite idée sur la question. Mais vous embêtez pas. Venant d'un escroc qui n'a probablement jamais eu le courage de sortir de chez lui, j'en ai pas grand chose à faire. Oui, elle est perdue. Oui, elle ne sait pas vraiment combien de temps elle tiendra avant d'abandonner et de rentrer à Londres se blottir dans les bras de sa soeur. Non, elle n'a pas besoin de lui, surtout pas lui, pour lui rappeler. Vous vous prenez pour un justicier mais vous êtes juste pathétique. Elle en a lu les bandes-dessinées, elle en connaît un rayon sur les justiciers et les pires, c'est bien ceux qui se croient investis d'une mission supérieure alors qu'on ne leur a rien demandé. Gale n'a pas haussé le ton. En apparence, elle a gardé sa douceur et son flegme légendaires mais en réalité, elle bouillonne à l'intérieur.


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le dix-sept.
@Gale Marsch

Victor accélère, l’étrangère le poursuit comme un monstre sortit de l’océan. Il pédale plus fort, mais elle finit par le rattraper et lui hurler des mots durs. Ses paroles résonnent à peine dans la tête du pêcheur. Un instant, il a envie de lui rire au visage, de s’esclaffer et de postillonner sur ses joues rosies par l’air frais. Il en a envie, mais il se retient. Mais c’est quand elle décrédibilise son combat que ses nerfs sont sur le point d’exploser. Elle n’est pas d’ici. Elle ne connaît pas l’île à Noël, elle ignore quelles sont les plus belles plages, elle ne sait pas combien le bateau qu’elle a prit pour venir ici détruit la planète à petit feu. Tout ça, elle l’ignore, elle n’est qu’une touriste qui restera un mois, voir deux.

Victor se contient, il étouffe la colère qui rugit en lui lorsqu’on s’accapare son île, lorsqu’on vient profiter d’elle sciemment sans accepter les contreparties.  « Vous savez combien de touristes passent ici à l’année? Vous savez combien d’entre eux payent le juste prix chez moi ? Est-ce qu’il vous arrive de vous demander ce que vous faites de bien pour cette île ? Vous faites vivre le tourisme, mais quel bonheur ! Vous paierez le même prix que les locaux quand vous aurez fait quelque chose pour Guernsey. En attendant, c’est le tarif pour les profiteurs, c’est tout ».

Rouge de colère, il s’éloigne. Il ne les a jamais supporté ces voyous. Ce sont eux les voleurs, pas toi, hein Victor? Et puis il s’arrête de nouveau. Il n’a pas terminé, non, cette remarque sur la justice qu’il s’applique à faire régner lui reste en travers de la gorge. Inspire - expire. Il reprend calmement :   « Si je ne vous avait pas fait payer le double des locaux, vous auriez réfléchi à votre présence ici ? C’est le prix que vous a couté mon aide pour vous faire comprendre que cette île n’est pas pour vous. Et puis dans deux semaines vous allez repartir, comme tous les autres, je me trompe? ». Victor n’en sait rien. Il lance des hypothèses comme on laisse des bouteilles à la mer. Elle est comme toutes les autres, elle râle pour deux écrevisses payées trop cher alors que respirer l’air marin de Guernsey n’a pas de prix.

Ça le rend fou Victor, son île c’est tout pour lui, il est né ici et il mourra ici. Il n’a nul part où aller et il ne veut être nul par ailleurs. Il est d’ici et il n’ira jamais là bas.
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victor/gale
When you see my face
Hope it gives you hell (x)
Elle a tapé là où ça fait mal, elle le sait. Elle le sent à son minois qui s'empourpre et sa respiration qui s'accélère. Mais lui aussi, ses mots blessent, et agressent. Ce n'est pas seulement le dédain qu'il a pour elle qui agace Gale. C'est cette manière qu'il a de la mettre dans une case alors qu'il ne sait rien sur elle, juste parce qu'elle n'est pas née sur l'île, contrairement à lui. Quand on vient d'une ville cosmopolite comme Londres, où on se fiche littéralement d'où viennent ses voisins et de ce qu'ils font ici, c'est difficile à avaler ce genre de remarques. Elle déteste la case dans laquelle il l'a enfermée d'office. Elle déteste être mise dans une case tout court. Elle en a marre de pédaler et de se fatiguer pour un idiot pareil. Gale freine des deux mains et pose le pied à terre alors que la roue arrière du vélo dérape sur le bitume usé.

Mais relax Pocahontas ! C'est pas parce que je débarque sur ton île que je vais forcément tout détruire sur mon passage et vous envahir. Tu penses pas que je préférerais être tranquille chez moi plutôt que de me prendre la tête sur le prix du poisson ?, crie-t-elle pour couvrir les quelques mètres qui les séparent désormais. Le ton se fait plus familier, plus direct. Fini les politesses. Elle en a marre, Gale, de devoir se justifier et s'excuser d'être là. Malgré la fraîcheur du matin et l'absence de soleil, elle a chaud, beaucoup trop chaud, on pourrait probablement faire cuire un oeuf sur ces joues. Elle prend trois profondes inspirations pour tenter de retrouver son calme mais c'est peine perdue. Elle déteste perdre son sang-froid comme ça. Je ne suis pas une touriste. Je me demande autant que toi ce que je fous ici figure-toi. J'ai des questions et visiblement, les réponses se trouvent ici. Sur TON île. Ta précieuse île. Mais ne t'inquiète pas, je rentrerai chez moi dès que je les aurais et je ne serai plus qu'un mauvais souvenir pour toi.

Il l'a cherchée, il l'a trouvée, alors maintenant il prend pour tous les autres. Tous ceux qui l'ont regardé de travers, tous ceux qui remettent en question sa présence ici et le bien qui lui a été légué. Il a gagné, elle rentrera à Londres dès que cette histoire d'héritage sera réglée. La journée commence à peine et Gale a déjà hâte qu'elle soit terminée.
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le dix-sept.
@Gale Marsch


Il serre la mâchoire. Si on lui avait dit ce matin qu’il se prendrait la tête avec l’ahurie du continent, il ne l’aurait pas cru. Les propos de la jeune femme frisent le ridicule. Ils blessent Victor comme des centaines de lames qui viendraient se planter dans sa poitrine. Il a envie de partir, de la laisser là, de lui balancer les huitres qu’il n’a pas livré à la figure et de lui crier : « elle est contente l’envahisseuse, elle a ses huitres gratuites? Elle va pouvoir savourer la nature de Guernsey sans en payer le prix? » Mais il ne fait rien. Il se contente de l’écouter déblatérer, raconter sa vie et sa quête de réponse. Victor pourrait lui répondre que l’île n’a rien à lui apporter, qu’elle repartira les mains et l’esprit vide, mais ce serait trop facile.

Il se rapproche d’elle. Animé par un feu obscur qui brûle ses entrailles, il se lance, calme, froid, cinglant.  «  Mais rentrez chez vous, je vous en prie. Vous ne croyez pas que j’ai autre chose à faire que de me prendre la tête avec une touriste sur le prix d’un poisson de première qualité qu’elle ne retrouvera jamais en métropole? »  Quelques secondes, sa colère redescend, le feu s’amenuise. Réfléchis Victor, elle ne risque rien, mais cette altercation risque d’avoir des conséquences pour toi, toi qui restera ici coûte que coûte. Puis comme la mer va et vient, le vent ravive la flamme.  « Vous n’êtes pas nez ici, je me trompe ? Alors vous êtes une touriste. L’île ne vous dira rien. Les réponses c’est à vous de les trouver, en vous, chez vous, ou je ne sais où ailleurs, mais Guernsey ne vous parlera pas car vous ne saurez pas l’écouter. Je ne sais pas ce que vous cherchez ici, mais laissez ceux ont déjà les réponse en paix.»  

Guernsey raconte le bruit des vagues, celui de la pluie sur les flots, le cri de mouettes et le bruit du vent qui s’engouffre dans les herbes hautes, mais Guernsey ne ment pas. Elle ne sait dire que ce qu’elle sait, et l’histoire de cette fille, victor pense qu’elle ne la connait pas. Elle n’est pas d’ici et elle ne le sera jamais, on ne peut changer sa naissance. Elle n’a pas grandit avec les embruns, elle n’a pas connu les difficultés de la vie insulaire. C’est trop facile d’arriver ici maintenant.
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