AccueilAccueil  FAQFAQ  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
le forum est fermé, merci pour tout ♡ on se retrouve sur https://callitmagic.forumactif.com/ — cécile
Le deal à ne pas rater :
Carte Fnac+ Jackpot avec 30€ offerts sur le compte fidélité
19.99 €
Voir le deal

 

 (sashenka) livin on a prayer

Aller en bas 
- -
AuteurMessage
Aller à la page : Précédent  1, 2
Invité
Invité
Anonymous

(sashenka) livin on a prayer - Page 2 Empty

" Ma maison mentale, ma maison de cœur était fermée à double tour. Tu as cassé les vitres et depuis, l'air s'y engouffre, le glacé, le brûlant et toutes sortes de clartés. Tu étais celle-là, tu l'es encore aujourd'hui, celle par qui le manque, la faille, la déchirure entrent en moi pour ma plus grande joie. "

Elle reste paralysée.
Et ça lui fait encore plus mal que si elle l'avait frappé. Peut-être que c'est ce qu'il souhaite. Qu'elle le blesse, comme il le fait si aisément. Qu'elle se retourne contre lui, qu'elle le repousse, suffisamment fort pour qu'il ne puisse plus revenir. Jamais. Qu'elle lui hurle au visage toute sa rage, toutes les vérités qu'il essaie de lui montrer ; qu'il ne vaut rien. Qu'il ne vaudra jamais rien de plus qu'un tas de ciment, abandonné là sur une route en travaux que personne ne terminera jamais. Pourquoi n'y arrive-t-elle pas ? Il pousse toujours plus fort, espérant qu'un jour, elle parviendra à le jeter par-dessus bord.

Elle chasse sa main de la sienne - il y a comme un courant d'air glacé qui s'infiltre entre leurs deux corps. Lui qui les imaginait déjà liés, déjà unis, déjà humides ; ils n'ont alors peut-être jamais été si loin l'un de l'autre. Là, à quelques centimètres et pourtant, la tension les sépare d'une montagne infranchissable. Le gouffre est mortel et, pourtant, ils connaissent bien ces crevasses qu'abritent les abysses. Celles dont on ne remonte pas. Il est un poisson des bas-fond. Ceux qu'on ne regarde pas, ceux qui n'ont même pas de nom. Ceux qu'il faut éviter, qui semblent venimeux, toxiques. Il est toxique. Il l'asphyxie jour après jour un peu plus, comme pour se décharger, comme pour ne pas être le seul en manque d'oxygène. Peut-être s'est-il noyé avec son père, puis avec sa mère, peut-être ne parviendra-t-il plus jamais à respirer normalement. Il s'égare, tentant peut-être naïvement à s'accrocher à des pensées funestes pour ne pas la regarder. Pour ne pas subir la colère.
Mais tu l'as méritée, bordel ! Tu l'as cherchée, appelée, alors affronte-la. Subis-la. Il lève les yeux vers elle. Il ne l'a que rarement vue comme ça. La bouteille qui s'explose dans son dos, il ne l'entend même pas. Il fixe ses cils embués. N'importe quel coup ne lui ferait pas autant mal que cette vision. Elle s'avance ; il l'admire. Elle est impériale, une reine qui s'avance vers son sujet pour l'anéantir. Car c'est ce qu'elle va faire, Drake n'entretient plus trop d'illusions. Elle s'approche, il peut sentir sa haine comme si elle l'avait criée. Ce qu'elle ne tarde pas à faire. Dégage. Il déglutit, avale sa salive qui lui semble acide. Elle l'a poussé, il a reculé d'un pas. Mais elle revient à la charge. Encore plus forte, encore plus belle. Cette fois, c'est son poing qui vient s'écraser sur son torse. Elle le déteste. Il peut le voir dans ses yeux gris, dans ses lèvres pincées, dans son visage orienté plus que vers la colère, le dégoût. Il l'entend dans sa voix ; le sent dans son coeur.
Il ne l'a jamais vue le détester autant.
Elle ignorera toujours qu'il ne l'a jamais aimée plus qu'à cet instant.
Elle le pousse, l'écarte de son chemin - et de sa vie. La porte qui claque, la pluie qui se change en trombes d'eau. Drake sous la pluie, déjà trempé.
Enfin, elle l'a jeté comme il le mérite. Laissé dehors comme un chien errant. Il a déjà froid ; ne parvient même pas à claquer des dents. Il se sent vidé. Plus de tension, plus de colère, même pas de tristesse, finalement. Juste un vide immense. Elle est entrée en lui comme une tempête ; n'en a laissé qu'une ruine absente et dévastée. C'est Poséidon qui le réveille, lui ramène un peu de cette détermination obsolète qu'on lui reproche pourtant si souvent. Posé, il est borné. Posé, il est têtu. Il gratte déjà à la porte close. Pauvre fou sans espoir. Inconscient. Naïf. Peut-être complètement stupide.
Comme son maître.
Drake s'approche de la porte, l'oreille collée. Il voudrait l'entendre pleurer - ça le déchirerait, le consolerait, lui permettrait peut-être de se dire qu'il doit la laisser une bonne fois pour toute. La laisser vivre, sans plus l'étouffer de ses manières vicieuses, de ses bras trop grands et trop absents. Mais il n'entend rien. Le vent s'est levé, les vagues commencent à ébranler le Medusa. Normal, qu'il n'entende rien. Sashenka ne pleure pas, jamais. Finalement, n'est-elle pas impossible à briser ? C'est comme ça qu'il la voit, Drake. Sans savoir pourquoi il essaie toujours de la rabaisser. Peut-être pour ne pas la laisser deviner qu'il se trouve si petit, lui, à côté d'elle. Si faible, si stupide. Qu'a-t-elle fait pour tomber sur lui, il y a quinze ans ? Il tape doucement à la porte. Sash... appelle-t-il contre le bois muet. Il colle de nouveau son oreille. Ses cheveux dégoulinent sur son visage. Sashen, ouvre-moi. Il tape un peu plus fort. Dans le silence le plus violent qui soit, s'essuyant le visage, le marin se met à tambouriner comme un détraqué à la porte de l'habitacle. SASHENKA ! Il a recommencé à crier. Elle ne va jamais lui ouvrir avec ça, c'est sûr. La colère est de nouveau là - mais cette fois, uniquement contre lui. Il a une drôle de grimace sur le visage, est-ce qu'il pleure ? Est-ce que ça pleure, un homme ? Les quelques pêcheurs rentrés à terre à l'approche du changement climatique le dévisagent, sur les ponts. Ils ne le sauront pas, ne savent pas si ce sont des larmes ou bien la pluie. Ils le fixent avec une hésitation palpable - faut-il aider la demoiselle ? Ils la respectent tous, voudraient tous l'aider, voudraient tous qu'un jour, elle pose sur eux le même regard qu'elle pose sur lui. Ce dégénéré. Agressif, il délaisse la porte pour se pencher presque par-dessus bord. Il vous faut ma photo ?! les hèle-t-il avec véhémence. Pas de réponse, si ce n'est les pas qui se pressent, qui s'éloignent, échangeant déjà les commérages. Ses poings sont serrés autour de la barre, la pluie lui coule dans les yeux, dans le coeur. L'abîme est là, directement fichée en lui, comme une ancre solide et parée à toute tempête. Il a toujours été prêt pour les affronts du ciel et des océans. Mais jamais on ne l'avait préparé à essuyer pareille tornade qu'elle est, elle. Avec négligence, il repousse sa chevelure emmêlée, détrempée. Il l'est lui aussi, jusqu'aux os. Il n'a même pas froid. La colère s'est dissipée, comme toujours, aussi vite repartie qu'arrivée. Il lorgne une dernière fois sur la porte, qui ne s'ouvrira pas. Aucun soupir n'aurait assez de poids à cet instant-là alors Drake reste stoïque. Absent, comme insensible. Allez, Posé, on rentre. C'est fini. Le border lui offre un regard qui lui donne envie de chialer. Il revoit ses yeux gris déjà cernés d'écume ; quel monstre est-il. Il se retourne face au port, semble hésiter un instant. À quoi bon ?
Il a tout ruiné, comme toujours, tout envoyé aux flammes. Drake n'a pas besoin d'une descente aux Enfers ! Lui, il en remonte tout droit. Le coeur disloqué, les mains tremblantes, il ne fait plus le fier. Dire que quelques minutes avant, il pensait à lui faire l'amour. Elle doit être en train de déchirer mentalement tout souvenir de lui. À force de la chercher, il a fini par la trouver. Il pensait peut-être pas que ça serait si cassant, si douloureux. Parce qu'il a mal, à cet instant. Mais il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Il enjambe la barrière, grimpe sur le ponton. Où aller ? Sûrement se saouler, comme il a dit. Tout oublier, tout. Oublier surtout quel acharné il est. Pourtant, il a menti.
Il n'ira avec nulle sirène ce soir. Pour la première fois peut-être, alors que c'était sûrement la dernière, il aurait l'impression de la trahir. Elle a un drôle de pouvoir, quand même. Parmi tant d'autres.
Ils n'ont jamais été ensemble et, pourtant, elle venait comme de le quitter. 
Revenir en haut Aller en bas
 
(sashenka) livin on a prayer
Revenir en haut 
- -
Aller à la page : Précédent  1, 2

 Sujets similaires
-
» (drake & sashenka)
» - départ (sashenka ivleva)
» sashenka ivleva — baywatch
» le silence des agneaux (sashenka)


 :: — back to the sea
iv. archives
 :: archives :: rp
-
Sauter vers: