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 this house, she's holding secrets; silas

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Faye Winters
"I waited, as if the sea could
make my decision for me."
Faye Winters
irl : cécile, murdock sur l'internet (elle)
posts : 1166
multi-comptes : sofia (a. arjona)
faceclaim : phoebe tonkin, ethereal
age : trente-et-un
birth : guernsey, born and raised
nationality : british

address : st peter port
in guernsey : from the first breath to the last

occupation : fisherman, inherited her dad's tiny fishing company
private : hurt too many times (bi)
mood : needs a fucking nap

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⋅ heart shaped sea ⋅
options : en/fr; 666633
roleplay : (OFF) mara, hana, warren, pippa
relations :

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Les mains sont froides et les cheveux emmêlés. Faye n'a pas dormi, cette nuit comme celle d'avant, travaillée au corps par des angoisses éternelles, et les insomnies qui les accompagnent. Elle a fui, le soleil levant, cette maison trop grande, trop pleine, trop lourde – s'est réfugiée sur la plage, là où la mer prend ce qu'elle lui donne, et un peu plus. Elle court, et ses semelles frappent le chemin, son souffle se trace dans le froid, elle a mal aux jambes et les yeux humides, mais elle poursuit. Elle se perd, oublie, un peu, et c'est lorsqu'elle trouve les pavés du centre-ville qu'elle retrouve la réalité. 'Merde.' C'est soufflé dans le vide, alors qu'elle relève les yeux sur la boulangerie à la façade sale. L'horloge sur la place annonce qu'elle est partie depuis un moment, déjà, et le temps lui semble se suspendre là, dans la ruelle étroite et sa poitrine qui se serre. Faye fait volte-face, un pas en avant, puis se ravise et entre dans la boulangerie, balaye le comptoir d'un regard détaché, et quitte le commerce avec un sachet de scones dans la main et dix livres de plus sur son compte. Le chemin du retour est plus long qu'elle ne l'aurait pensé – ses jambes fatiguent, de l'effort et du manque de sommeil. Lorsqu'elle rejoint finalement la maison, elle ne paie attention à rien d'autre qu'au bruit du sac qu'elle jette sur la table et la douleur dans ses mollets lorsqu'elle grimpe les marches deux par deux pour rejoindre la salle de bain. La vieille maison est silencieuse, ou elle le semble, et tout se couvre dans le battement de l'eau chaude sur la baignoire. La vapeur a flouté la petite pièce, elle en ressort le souffle court et la peau encore humide. Et elle l'entend, le mouvement dans la chambre, au bout du couloir. Elle se fige, ses pieds nus sur le vieux parquet, et ça gronde, gronde entre ses côtes. Elle serre les mâchoires et file jusqu'à la porte qu'elle ouvre à la volée. Silas est là, silhouette élancée debout sur une chaise branlante. Elle doit lever les yeux pour le regarder, plus que d'ordinaire. 'Qu'est-ce que tu fais là ?' Ça siffle entre ses dents. La chambre de son frère doit rester fermée – elle le lui a dit, à son arrivée. Celle-là, et celle d'à côté, et les deux pièces à l'étage en-dessous, et mille autres coins qu'elle refuse de partager. Pas encore. 'Je peux mettre des autocollants sur les portes à ne pas ouvrir, si t'as du mal à comprendre.' Ses yeux sont vifs, glissent sur son profil, et ses bras, et ses mains sur le plafond. La fuite. L'eau coule depuis les derniers vents. Elle a placé un seau, pour récupérer l'eau. Puis elle a oublié, comme les autres. L'eau a débordé, le parquet est trempé et elle n'a pas besoin de bouger pour comprendre que l'eau a filtré jusqu'à la chambre que Silas occupe, juste en-dessous, et que les dégâts sont assez importants pour qu'il prenne les devants et s'en occupe de lui-même. Merde. 'J'allais appeler un plombier, pour ça.' Bien sûr, qu'elle allait le faire. Comme tout le reste. Appeler, réparer, avancer.
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Un énième cauchemar. Toujours le même. La lumière qui se coupe brutalement, l’obscurité qui l’enveloppe doucement. Et puis cette douleur, toujours plus forte, toujours plus profonde qui broie son cœur. Il penserait que ça diminuerait avec le temps, que la douleur ne serait plus qu’un mauvais souvenir, qu’il apprendrait à vivre avec. Il soupire, se frotte les yeux. Il a soudainement trop chaud sous sa couette. Mais il sait que s’il n’enlève ne serait-ce qu’un pied, le froid viendra l’assaillir. Alors il se retrouve à fixer le plafond, le corps enveloppé sous les draps. Il ferme les yeux, se laisse emporter par le calme qui règne dans la maison. Si rare ce calme, pas de pas, de parquet qui grince, rien que le silence presque assourdissant. Il le remarque après, le bruit discret d’une goutte d’eau qui tombe. Ses yeux se dirigent naturellement vers la source du bruit. Il l’avait déjà remarqué cet début de flaque, sans trop s’en préoccuper d’abord, parce que Faye gérait tout, parce que si elle le trouvait à trafiquer quelque chose dans la maison, il se ferait taper sur les doigts. Mais jusqu’à présent, ça n’avait vraiment d’impact direct sur son lieu de vie, sur son espace. Et il savait de source sûre que cette flaque ne ferait qu’encore s’agrandir et cette goutte bientôt viendrait détremper son parquet. Il tendit l’oreille. Toujours personne. Il savait où se trouvait les outils, il savait d’où venait la fuite, il pouvait faire, il ne lui manquait plus que l’occasion. Occasion qui semblait se présenter maintenant. Alors comme piqué par une force surnaturelle, il enfila de quoi trainer dans la maison et sortit de son domaine dans l’optique de faire ces menues réparations. Il sait pas combien de temps il a, mais bon, si on ne prend pas de risques dans la vie, on ne fait plus rien. Le voilà donc perché sur une chaise, en train d’essayer de régler cette satanée fuite. Il est tellement absorbé par sa tâche qu’il n’entend pas fait rentrer, qu’il ne l’entend encore moins prendre sa douche. Toute sa concentration et son énergie était employé à réparer la fuite et à effacer les traces d’eau du parquet. Il sursaute quand Faye débarque comme une furie dans la chambre. Je... Il commence avant de se faire couper par la brune. Alors il attend, sagement, les deux bras en l'air, sur sa chaise, qu'elle finisse de le mettre en garde. Un plombier ? Quand le parquet allait finir par s'effondrer à cause de la pluie ? Il répond avant de reposer ses yeux sur son travail. C'est pas comme si j'avais autre chose à faire. Il rumine. Il aurait pu trouver du travail, un avocat comme lui, ou même un petit job. Mais il n'avait pas encore la force de faire autre chose que de regarder le plafond, faire un tour sur la plage et se lamenter sur son sort. Pas besoin d'attendre que quelqu'un se déplace, pas besoin de payer, où est le problème ? La chambre ? Je n'ai touché à rien d'autre. Il finit l'air déterminé. Plus envie de se faire marcher sur les pieds, s'il pouvait aider, il allait le faire. Elle ne pouvait pas le renvoyer, elle avait besoin de louer sa chambre et Silas avait les moyens de lui en offrir un bon prix. Autre chose ? Il répond alors qu'il descend finalement de sa chaise, le seau remplit d'eau dans une main.
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L'air est lourd, les poussières suspendues au-dessus des meubles. Elle s'y habituera, Faye, à cette silhouette qui se découpe ici, bras tendus vers le plafond fissuré – mais pas tout de suite. Silas n'a rien de mauvais, mais ses ombres rejoignent celles de Faye et, à deux, ils plongent la maison dans une épaisse obscurité et ça fait mal. Elle détaille l'équilibre relatif de ses jambes sur la chaise, et inspire. Le râle est coincé dans sa gorge. Il se braque, répond, et elle souffle. Bien sûr qu'il a raison, bien sûr qu'elle est, au fond, soulagée de ne pas avoir à le faire. Mais l'idée lui est insupportable. 'Personne ne t'empêche de faire autre chose.' Ça siffle et ses yeux scient ses côtes et c'est mauvais, bien trop mauvais. Elle ne sait rien de lui – c'est peut-être là, que naît la gêne de sa présence entre ces murs. Pourtant elle ne demande pas, jamais, parce qu'il est de passage, il s'en ira, dans quelques jours, quelques semaines, quelques mois, ça n'a pas d'importance. Il paie, c'est tout. Le reste ne la regarde pas, Faye se contente des morceaux attrapés au détour des couloirs. Les insomnies, l'agitation lorsque le sommeil le trouve, la difficulté de ses mouvements. Elle remarque, n'en dit rien. Lorsqu'elle détache son épaule de l'encadrement de la porte, et franchit le seuil, son odeur est partout. Elle la prend à la gorge et retient son souffle. Silas est là, au-delà de sa simple présence physique. Il est déjà dans les murs et dans les tissus et il a pris une place dans une chambre qui n'est pas la sienne. Ça brûle dans ses veines et Faye inspire lentement. Elle s'arrête à quelques pas, seulement, de lui, et roule des yeux. Elle voudrait défendre ses positions, reprendre droits sur ce qui est à elle – mais son regard est vif et ses épaules tendues et ses mots acérés et c'est étrange, de le voir ainsi, assuré et insolent. Ses yeux trouvent la fissure dans le plafond et Faye bat des paupières. 'T'es sûr que ça va tenir ?' C'est un murmure las, parce qu'elle a l'habitude, des choses qui ne tiennent pas, de ces réparations de façade qui craquent avec le temps et dont les dégâts sont trop importants pour les retenir. Elle croise les bras sur sa poitrine, avance encore, prudente. La chaise est un peu bancale, lorsqu'elle y grimpe, alors sa main trouve l'épaule de Silas et le contraste de sa paume froide contre le tissu chaud de son t-shirt remonte le long de son bras. Elle lâche, se mord la joue, détourne le regard sur le plafond trop haut. Ses cheveux gouttent sur sa nuque, et l'air est froid contre sa peau. Le silence est lourd, et, pour la première fois depuis son arrivée, difficile. Parce qu'ils se complaisaient dans un mutisme commun, dans les politesses et les regards nécessaires, jusqu'à maintenant. Jusqu'à maintenant. Et, alors qu'elle trace la ligne du bout des doigts, Faye se demande s'il sent la pression de l'air sur sa poitrine, comme elle. 'Il paraît que t'es un avocat.' Elle garde sa hauteur sur la chaise et baisse les yeux sur son profil. Elle sait, bien sûr, qu'il vient de New-York et qu'il est avocat – mais il ne l'a jamais dis. 'Je savais pas que la plomberie était aussi ton truc.' Elle se moque, ouvertement, parce que la réparation est approximative, et elle peine à trouver l'équilibre alors qu'elle descend de la chaise et tend le bras vers le seau. 'Je m'occupe de ça.' C'est presque un ordre, alors qu'elle agite les doigts, l'intime de lui passer le relais. Et puis, ses yeux trouvent les siens et elle abdique, juste un instant. 'J'ai fais du café. Dans la cuisine. Si tu veux. Il doit encore être chaud.' Elle recule, détaille ses traits tirés et y trouve un peu de ces cernes qui creusent ses propres yeux. 'T'as l'air d'en avoir besoin.' C'est presque compatissant, quoiqu'un peu mordant sur les bords, par habitude, par mécanisme de défense. Faye fait volte-face, puis se retourne, main sur la porte, l'autre autour de la poignée du seau qui lui scie les doigts. 'Oh, et des scones aussi. Je vais… Vider ça.' La suite est coincée sur son palais. Et j'arrive. Elle disparaît dans le couloir, parce que c'est ce qu'elle fait de mieux. Disparaître.
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Quelques mois maintenant, qu’il logeait dans la maison, qu’il avait installé ses quelques affaires dans sa petite chambre. Il s’y était fait sa petite place, imposant peu à peu sa présence, prenant ses habitudes. En général, il évitait de la croiser, il évitait d’occuper la même pièce qu’elle, sauf en cas d’absolu nécessité. En général, il ne voulait pas partager son silence avec elle, son silence trop pesant. Il préférait garder ça pour lui, comme son passé et les souvenirs douloureux qui y étaient attachés. Personne ne l’empêche de faire autre chose. Il ne répond pas, le regard fixé sur la fissure. Elle a raison. Il pourrait faire autre chose. Mais il n’en a aucune envie. C’est tellement plus simple de se laisser happer par ses démons, de se laisser happer par cette obscurité plutôt que de se lever et de se prendre en main. Il sombre peu à peu. Il ne le nie même pas. Il survit plus qu’il ne vit réellement, en apnée, en attendant de pouvoir réellement respirer. Mauvaise habitude prise après l’accident, parce que c’était elles, qui le faisait vivre lui. Et sans elles, finalement, Silas, il n’est pas grand-chose. Non, mais ça tiendra jusqu’à ce que j’ai acheté le matériel adéquat. Il répond sur le même ton. Il avait déjà vu pire. Comme cette fois-là, où ils étaient partis dans une vieille maison de campagne, au parquet grinçant, celles qu’on voit dans les films d’horreur. Ils avaient passé la nuit à réparer une fuite, lui les genoux dans l’eau, elle à côté, un tas de serviettes dans les mains. Le souvenir fait naître un léger sourire sur ses lèvres, qui disparait aussi vite qu’il était apparu alors que Faye pose sa main sur son contact. Ça dure une fraction de seconde, assez pour que Silas le ressente, mais trop fugace pour que ça soit réellement imprimé dans sa mémoire. Première fois qu’ils sont dans la même pièce réellement de leur plein gré. Enfin, plus ou moins de leur plein gré. Une journée à marquer d’une pierre blanche peut-être ? On n’apprend pas vraiment à connaître quelqu’un quand on ne déblatère que des banalités. Il paraît. Il reprend, avec un rire. Il avait été major de sa promo, jeune prodige à l’avenir tout tracé. Et il avait suivi ce chemin, il avait excellé dans son domaine. Mais son métier n’avait plus eu de sens, plus rien n’en avait eu. Il préférait trainer sur la plage, voir les éléments se déchainer ou encore faire pester sa logeuse. Tu sais pas grand-chose de moi. Il murmure en jetant un dernier coup d’œil à sa réparation. Il aurait sûrement les pieds dans l’eau demain mais bon. Il hésite à lui passer le sceau. D’accord. Faudra remettre le sceau dessous, au cas où. Même s’il était certain qu’elle savait que ça pouvait péter d’une seconde à l’autre. Il la regarde disparaître dans le couloir avant de la suivre. Il ferme doucement la porte de la chambre maudite derrière lui, se promettant mentalement de ne plus y mettre les pieds de si tôt. Le reflet qu’il peut apercevoir dans le miroir le montre dans un piteux état. Trop pâle, des cernes, les cheveux en bataille, un t-shirt aux manches mouillés. Il se reconnait à peine, c’est sûrement pour ça qu’il évite les miroirs comme la peste. Il entre dans la cuisine. Faye avait raison. Le café est encore chaud et l’arôme remplit la pièce. Machinalement, il sert deux tasses, une pour lui, une autre pour elle. Et après quelques minutes de silence, il se décide à le rompre. Promenade matinale ? Il s'attendait à ce qu'elle acquiesce et que le silence se réinstalle confortablement entre eux, comme d'habitude.
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Ça tiendra jusqu’à ce que j’ai acheté le matériel adéquat. Faye bat des paupières. Il s'attarde, Silas, et ce qu'elle pensait n'être qu'un séjour éphémère (quelques jours tout au plus) est autre chose. Et le mot ne vient pas, parce qu'elle ne sait pas, Faye ce que cette maison fait de Silas, d'elle, de ce lien émacié qui n'a pas de sens. Elle hausse les épaules. 'Très bien.' Elle ironise, roule un peu des yeux, et sa main trouve son épaule, accident étrange qui fait bourdonner ses oreilles. Parce qu'il est là, Silas, tangible et vivant entre ces murs qui ne sont pas le siens – ne le seront jamais, mais il est là. Faye souffle doucement, coince l'ongle de son pouce entre ses dents. 'Très bien,' elle répète, retrouve le parquet, lève le menton pour fixer ses traits tirés. Le moment se suspend, là, entre leurs deux silhouettes étriquées qui se ressemblent, se ressemblent trop, et Faye retient l'air dans sa gorge. 'C'est vrai.' Elle ne sait pas grand-chose de lui, il ne sait pas grand-chose d'elle, et ça suffit. Ça suffisait. La hanse en métal du seau lui scie la paume, mais tant pis, tant pis parce que les odeurs mélangées de la pièce lui donnent la nausée – celle des souvenirs, celle de son frère, celle de Silas. Le souffle revient alors qu'elle crispe les doigts sur la rambarde de l'escalier. La texture du bois est rassurante contre sa paume, sa main connaît chaque détail – chaque ride, chaque inégalité. Il y a l'ombre de Silas qui se répand au-dessus, glisse en même temps qu'elle jusqu'à la cuisine et le silence est naturel, cette fois-ci, cassé des craquements du parquet et de l'eau que Faye vide dans l'évier. Le soupir est retenu, mains sur le rebord du meuble, et elle hésite, parce que l'habitude veut qu'elle se retire et laisse la solitude reprendre ses droits. Mais pas cette fois. Pas cette fois. Faye sourit vaguement en attrapant la tasse. Les doigts sont un peu hésitants et le café lui brûle la langue, mais elle se retourne et s'appuie contre le plan de travail. 'Mh, on peut dire ça.' C'est plat et las, par habitude. Mais Silas fait l'effort, et peut-être qu'aujourd'hui, Faye veut en faire un aussi. Alors elle fait claquer sa langue contre son palais et laisse ses yeux tracer les contours des meubles jusqu'à lui. Elle l'observe, un instant. Dans la lumière de la cuisine, ses traits sont plus francs encore. La courbe de sa mâchoire acérée, la ligne de son nez nette, et la nuque un peu arrondie du poids d'une vie dont elle ne connaît rien. Les mots s'échouent sur sa langue avant de se former contre ses lèvres. Elle n'a pas l'habitude des conversations courtoises – elle n'alimente pas le discours si on ne lui rend que des silences. C'est difficile, avec Silas. Alors elle se râcle la gorge doucement. Bien dormi ? Des choses de prévues, aujourd'hui ? Ils ont prévu du beau temps, pour cet après-midi. C'est stupide, et ça fait gronder son ventre d'une frustration nouvelle. 'L'île est plus calme, tôt le matin. Certains coins sont déserts, même. Parfois, ça fait du bien, un peu de silence.' Le rire est doux et échappé entre deux gorgées de café. L'ironie la frappe au moment où les mots sont prononcés, car le silence l'entoure toujours, toujours – et que c'est le reste, qui lui fait du bien. La musique trop forte d'un bar bondé, les rires des enfants de l'école du centre-ville, les monologues rapides de Mara qui s'emportent dans le vent. Faye se détache du plan de travaille et vient s'asseoir à la petite table de la cuisine. Le regard sent l'affront parce qu'il est direct, pour une fois, mais c'est involontaire. La curiosité est nouvelle, et elle n'est pas certaine de savoir quoi en faire. 'Comment un avocat renommé – c'est ce qu'on m'a dit, quand t'es arrivé – a atterri ici ?' La question est vive et indélicate. Mais tant pis, tant pis, parce que Faye a l'honnêteté des gens impatients. Parce qu'ils se sont tus trop longtemps, peut-être. Parce qu'elle veut savoir.
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