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 look at the shit we're calling love these days.

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Le cul en appui contre un coin de muret, les deux pupilles céruléennes mâchent l’horizon. La houle est aimable, se frotte langoureusement contre le quai, le ciel est gris-bleu et l’horaire matinal. Elle a trainé dehors toute la nuit, essuyant la rosée en même temps que les regards mornes et quelques uns plus familiers. Elle a fait semblant de ne rien voir, de ne reconnaître personne. Le museau enfoncé dans son caban, Rebecca a marché, encore et encore. Jusqu’à l’aube. Jusqu’au port. Jusqu’à s’user la cornée sur ce bateau à la con. Le sien. Alors elle s’est assise là, dans ce décor de téléfilm romantique, où la femme, tailleur coupé pour elle, un Mac dans son attaché-case, un smartphone vissé à la paume, quitte un job de quinze ans à nager dans la misogynie la plus crasse de ses collèges et patrons pour un fermier – ou, pour que ça cadre, ici un pêcheur – parfaitement trentenaire, sublime et, tout le monde le croit sans peine, quand même célibataire. Le décor d’un téléfilm, on vous dit, et pas celui d’un conte horrible où trois mômes partent se noyer ou se font bouffer par un monstre quelconque remonté des abysses. L’île de Guernsey a cet effet-là ; on a envie d’y dégueuler de bonheur. Mais ça n’a jamais trop pris avec Rebecca Rose.

Son téléphone se met à vibrer dans la poche de son pantalon.
[22:04] (gif)
[5:42] T’es où ???
[6:18] Becks.....
[7:32] Tu fais chier.
[7:37] Tu fais vraiment chier.
[7:46] J'APPELLE LES FLICS.
Elle a l'ombre d'un sourire satisfait en faisant défiler. Depuis qu'elle a mis pied à terre, sa sœur est adorable d'une attention tout à fait étouffante. Rebecca ne s'en met pas moins à pianoter :
[7:47] Rappelle le SAS.
[7:47] Vivante.
[7:47] En opération petit-dej.
[7:48] Terminé.
Comme elle sait que la réponse sera filée d'insultes, elle range aussitôt son téléphone.

Au bout d’un moment, la médecin inspire quelque chose qui sent un peu comme le courage et la fumée de cigarette. Le premier, elle est allée le chercher, vraiment loin, dans ses propres limbes. L’autre, elle l’a copieusement taxée à un docker qui passait par là et n’a pas encaissé plus d’une demi seconde sa gueule de toxicomane en manque. Avec ses vingt piges supplémentaires, il a eu l’air de vouloir lui faire la morale avant de se contenter de la reluquer pour tout paiement de sa peine et de s'en aller sans un mot. Après tout, à chacun son vice.

Le filtre commence à cramer lorsqu'elle se décide. Faye ne va certainement pas deviner qu'elle est là, presque en planque. Faye ne pense même pas à elle, pas une seconde (et, bizarrement, cette idée, pourtant bien factuelle, bien rationnelle, frotte du sel sur une plaie invisible). Rebecca jette son restant de cancer dans une poubelle après l'avoir noyé dans une demi flaque d'eau crade. Le port grouille depuis une bonne heure, déjà. Ça s'affaire. On ne fait pas attention à elle et elle progresse comme une promeneuse qui aurait une idée très claire de sa destination. Elle s'arrête face au bateau, bien en vue ; difficile de la manquer quand elle est la seule personne à ne rien foutre à un kilomètre à la ronde. Ses pupilles accrochent tout de suite le carré de mâchoire trop caractéristique. Rebecca attend. Elle attend qu'on la remarque. Que Faye la remarque. Quand ça arrive, elle est prête, la bouche balafré d'un sourire. « Salut, Tinkerbell. » Tinkerbell, comme lorsqu'elles étaient ensemble et que Rebecca la forçait à regarder cette mièvrerie ignoble de Peter Pan en suggérant que Clochette et Wendy auraient mieux fait de le jeter pour se pécho.

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Faye Winters
"I waited, as if the sea could
make my decision for me."
Faye Winters
irl : cécile, murdock sur l'internet (elle)
posts : 1166
multi-comptes : sofia (a. arjona)
faceclaim : phoebe tonkin, ethereal
age : trente-et-un
birth : guernsey, born and raised
nationality : british

address : st peter port
in guernsey : from the first breath to the last

occupation : fisherman, inherited her dad's tiny fishing company
private : hurt too many times (bi)
mood : needs a fucking nap

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roleplay : (OFF) mara, hana, warren, pippa
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Il y a encore les mots suspendus, brutaux, vifs, qui lui collent à la peau depuis la veille au soir. La voix d'Emory, amère, qui lui scie les tympans à chaque fois que les gestes mécaniques oublient de la distraire. Elle revoit son majeur levé, l'insulte balancée sans un regard, et sa silhouette qui disparaît un peu plus loin sur le chemin. Bien sûr, les disputes sont régulières, et prévisibles, mais elles font mal, toujours. Un peu plus, à chaque fois. Alors, Faye s'affaire à noyer sa rancœur dans la brutalité du métier, les mains calleuses qui tirent sur les filets, à regarder les poissons crever lentement, autrefois immune à leur souffrance, puis Mara a demandé, et depuis, elle a du mal. John, sur son embarcation parallèle, lui offre un sourire tordu qu'il voudrait charmeur, et Faye retient la nausée qui la prend au ventre – de lui, des odeurs, d'un peu de tout qui l'étouffe doucement, depuis quelques temps. Ses paupières battent, ses joues tirent dans un bâillement incontrôlé, résultat des milles insomnies dont elle a cru avoir pris le rythme, mais à l'évidence, elle s'est fourvoyée. L'échine se redresse, douloureuse, chaque cran de la colonne qui se délie dans le mouvement, et elle tend le nez vers le ciel, les paupières closes, pour inspirer un peu de courage des nuages grossiers qui n'annoncent rien de très bon. Dans un soupir, elle se retourne, le bras tendu vers on-ne-sait-quoi, et ça n'a pas d'importance, vraiment, parce que ses yeux s'arrête sur la paire de jambe, là, sur le pont, et remontent le long du corps jusqu'à ces yeux qui lui enfoncent une lame entre les côtes. Rebecca. Ses mâchoires se crispent, le ventre gronde, le cœur aussi. La vision semble irréelle, mais elle parle – elle parle et sa voix perce l'air froid, rauque et familière, et ça aussi, ça fait mal. Rebecca sourit, c'est plein de tout, et ça torture, encore, toujours. 'Rebecca.' Le prénom sonne comme une sentence, parce qu'elle l'est. Elle est partie, la promesse sur l'annulaire. Et elle est là, maintenant, plus rien autour du doigt, mais le cœur de Faye sous les semelles. Et le surnom résonne encore dans ses tympans. Tinkerbell. 'Faye.' Elle reprend d'une voix sourde. L'ordre n'est pas arrondi sur les angles. C'est amer. Elle a perdu le droit des surnoms le jour où elle a signé sa lettre. 'T'es là depuis quand ?' Sur le pont, sur l'île, peu importe. La droiture de sa silhouette est terrifiante, parce qu'elle l'a aimée pour ça, Faye, pour son menton levé et la férocité de ses yeux. Elle l'aime encore, peut-être, sans doute, c'est bien trop chaotique dans sa poitrine pour faire sens.

@rebecca rose
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En dépits de la crispation galopante, de la tension sensible qui s’accapare chaque fibre et chaque terminaison nerveuse dès le moment flottant où elle la voit et la reconnait, Faye est saisissante de beauté. Même sale, pleine de la sueur de sa besogne et des embruns de la mer, elle est superbe, fidèle au souvenir que Rebecca avait gardé d’elle. Juchée sur son bateau, rétive, glaciale, c’est le genre de femme dont on a de la chance si elle vous rend ne serait-ce qu’une fois l’attention que vous avez pour elle. Et Becks a écrasé cette chance insolente sous le talon de sa semelle sans même se retourner. On pouvait le savoir et l’avoir commis malgré tout. « Faye, elle répète comme un animal docile qui a retenu la leçon. » Entre autres privilèges, elle a perdu celui de la taquiner. Les poings enfoncés dans les poches, Rebecca ne se débat pas ; elle fera selon des règles qui ne sont pas les siennes, pour une fois.

« T’es là depuis quand ?
- Ici ou sur l’île ? »

Elle peut lire ses pensées. Elle peut lire l’infinitésimal qui se joue et balance en sourdine dans le crâne. Une certaine décence devrait lui faire baisser les yeux mais, là-dessus, Rebecca résiste et pointe le museau d’un certain courage. « Je traîne par ici depuis l’aube. J’espérais te voir. » Il serait plus juste de dire qu’elle espérait le contraire. Bien sûr, elle savait que Faye serait là. Il faut bien travailler et la pêche est un milieu difficile, n’importe quel·le enfant de Guernsey le comprend. Mais si pour n’importe quelle raison elle ne s’était pas trouvée là… Il est inutile d’y songer plus longtemps. « Mais j’ai débarqué il y a quelques jours. » Il y a une latence puis : « Et me voilà. » Rebecca ne croit pas que Faye sera heureuse de la voir. En revanche, elle veut croire que, comme elle, Faye se laissera gagner par un certain soulagement à se retrouver dans les mêmes mètres carré d’existence. Parce que c’est l’impression qu’elle a depuis qu’elle est revenue sur l’île : l’oxygène circule un peu mieux dans son corps, entre plus facilement dans ses poumons. « T’as l’air bien. Pas ravie de me voir… (Un sourire fracture la bouche.) Mais bien. » En un sens, peut-être est-elle venue s’en assurer et c'est tout. « Et tu es très jolie. » Et merde. Tant pis. Tant pis pour les sermons et les recommandations de sa sœur. Tant pis pour ce qu’elle aurait le droit de dire ou non. Tant pis, du moment que cela se déverse le plus spontanément du monde, sans aucun filtre ni faux semblant.

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Rebecca flotte au-dessus du bitume, spectrale, fauve, belle. Ça lui plie le cœur, griffe l'annulaire nu, et Faye retient le souffle dans sa gorge. Elle a attendu si longtemps, si longtemps. Les nuits hachées de ces élans de la main pour faire disparaître son ombre dans le coin des pièces. Et elle est là, l'assurance abyssale et le sourire en coin. Faye voudrait lui dire d'aller se faire voir, parce qu'elle a mal, si mal, et que, de ses yeux qui la perce, Rebecca rouvre des plaies déjà béantes. J'espérais te voir. Ses mains se tordent autour de la corde du filet, distraits, ancre de fortune lorsque ses genoux tremblent et le monde avec. Faye relève le menton et les épaules. 'Très bien.' C'est froid, distant, loin de ce cœur qui cogne dans ses tempes et la brûlure dans son estomac. Elle attend, le silence se mêle au chaos de la mer, des autres, mais elle s'en fout, Faye, parce qu'il n'y a rien de plus qu'elles, juste elles, et les mouvements du bateau et ceux des cheveux de Becks. 'Et te voilà.' Il y a un élan de sourire, retenu, faible. C'est si simple. Elle est là, et c'est tout. Et c'est rien. Et, quelque part, au fond, entre les plis de douleurs et les cicatrices encore vives, Faye est soulagée de la voir, réelle, sa peau claire et ses yeux si vifs. Vraie. Il y a un rire léger qui s'échappe, plein d'une ironie qui lui fait détourner le regard et souffler doucement. Elle n'a pas le droit, d’apparaître et de cogner dans l'équilibre relatif que Faye a tenté de garder stable depuis son départ. Elle a les cheveux sales et les vêtements tâchées. Les cernes creuses et les mains calleuses. Mais c'est comme ça qu'elle la connaît, Becks. Brute et et souillée par trop d'heures de travail – bien plus encore ces derniers temps. Mais elle la regarde, et elle y croit, Faye, à ce compliment balancé du bout des lèvres. Elle y croit et c'est absurde, mais elle la connaît, en dépit de tout. 'Merci.' Un soupir, un mouvement en avant, puis le même, en arrière. 'T'as l'air bien aussi.' C'est presque timide, terriblement bancale. 'Même si je suis pas certaine de ce que ça veut dire.' Es-tu heureuse, là-bas ? Sans moi, sans nous? Une inspiration oblige l'air à trouver ses poumons, c'est glacial et humide et ça fait du bien. Ses yeux trouvent ses doigts, là où il semble qu'hier encore, elles avaient glissé un anneau de fortune, dans des rires francs. On était bien. On était vraiment bien. 'Pourquoi t'es ici ?' Ses paupières se plissent sous les premiers rayons qui filtrent à travers les nuages. 'A Guernesey, je veux dire.' Elle finit par lâcher le filet, dont les mailles griffent ses paumes, et grimpe sur le pont. Près, trop près. Elle recule, juste assez pour échapper de son aura si particulière et les mille souvenirs qui se répandent partout. 'T'es venue avec elle ?' Ses poings s'enfoncent dans ses poches, ses genoux balancent, et elle attend, elle attend les vérités – et tant pis si ça fait plus mal encore que ce qu'elle a imaginé. Elle. Parce que le nom gronde dans sa gorge, qu'elle est incapable de le laisser glisser sans qu'il ne lui scie la langue. Alors elle ne le dit pas. Pas aujourd'hui.
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